Meurtre d’Ajith Kumar Tohubul : le dernier «visiteur» du pensionnat arrêté

Ajith Kumar Tohubul, habitant de Triolet de 60 ans, a été tué dans une villa de Pointe-aux-Biches dont il était le gérant. Il était dans une chambre et portait des blessures au visage. Il est mort des suites d’une fracture au cou. Un homme, employé comme ‘helper’ à la villa, a été arrêté mercredi.

Que s’est-il passé dans cette villa de Pointe-aux-Biches, dans la nuit de mardi à mercredi ? Qui en voulait à Ajith Kumar Tohubul, un gérant de 60 ans ? Ses proches affligés par cette mort s’interrogent.

C’est un vigile qui venait prendre son poste, mercredi matin, qui a découvert le corps du gérant. Il a aussitôt alerté la police de Trou-aux-Biches qui a averti la brigade criminelle. Ajith Kumar Tohubul portait des blessures au visage. Les officiers de la Major Crimes Investigation Team (MCIT), de la police scientifique et l’ACP Devanand Reekoye, patron du Central CID, et le surintendant de police ( SP) Mannaram ont aussi fait le déplacement.

Après l’examen des lieux, les policiers ont constaté que seul l’enregistrement vidéo de la caméra de surveillance a été emporté. Les enquêteurs soupçonnent un acte de vengeance. Des employés ont été interrogés.

Troisième attaque fatale

L’autopsie pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal, et le Dr Prem Chamane, médecin légiste, a attribué le décès à une fracture du cou. Le défunt portait aussi des blessures au visage. Selon le rapport, le décès serait intervenu entre minuit et une heure du matin.

Les proches d’Ajith sont indignés. « La loi n’est pas assez sévère contre les criminels. Combien y en-t-il eu depuis janvier ? Voilà maintenant Ajith qui en est victime », fulminent-ils. Babita, la veuve, est anéantie. « Ajith disait que beaucoup de gens étaient jaloux de lui, en raison de son succès. Il disait avoir beaucoup d’ennemis. C’est la troisième fois qu’il se fait attaquer et cela lui a été fatale. En novembre dernier, des voleurs l’ont agressé. Ils ont tenté de l’étouffer, mais par la grâce de Dieu, il s’en était sorti. Cette année, il a échappé à une nouvelle attaque. Mais aujourd’hui, ils lui ont ôté la vie », pleure la veuve.

Le frère de la victime est sous le choc. « Mon frère était un homme bon, sa générosité lui a coûté la vie. Ses agresseurs ont profité de sa faiblesse. Ajith était un homme calme et serviable, un bon vivant. Il a fêté ses 60 ans, le 9 mars. C’est une mort atroce. Nous souhaitons que la police arrête ses meurtriers dans les plus brefs délais. Ajith ne méritait pas une telle fin », dit-il.

Les funérailles d’Ajith Kumar Tohubul auront lieu ce jeudi à 10 heures.

L’enquête, menée par l’inspecteur Seegoolam, est supervisée par le SP Callee, responsable de la CID de la Northern Division, et l’ASP Gérard, responsable de la MCIT.

Cellulaire examiné

Plusieurs personnes ont été interpellées et soumises à des prélèvements ADN. Vikram C., 37 ans, habitant Triolet, la dernière personne à s’être rendue à la villa vers une heure du matin, a été arrêté par la CID de Trou-aux-Biches. Il se serait rendu à la villa Lotus pour louer une chambre. Mais, selon ses dires, Ajith n’y était pas. « J’ai appelé un de ses cousins pour lui dire que je voulais une chambre. Le cousin ne semblait pas avoir compris ce que je voulais. Il dormait quand j’ai appelé. J’ai attendu un moment en lisant le journal. Puis, je suis parti », indique-t-il aux enquêteurs. Son téléphone cellulaire a été saisi et envoyé à l’IT Unit pour analyses. Vikram C. a été placé en détention.

Un autre individu a été interpellé par les policiers après les témoignages des employés. « Il était employé à la villa, mais il n’était pas en bons termes avec le gérant. Il vit à la villa depuis six ou sept mois. Ajith l’a renvoyé il y a deux semaines après avoir vu, sur une vidéo de surveillance, qu’il volait », laisse-t-on entendre. L’employé en question a fourni un alibi. Après son interrogatoire, il a été autorisé à partir.