Le sergent de police Rajcoomar Seegoolam et son épouse Sangeeta ont été reconnus coupables du meurtre sans préméditation d’Aboo Sahma Toofany. L’épouse du policier entretenait une relation extraconjugale avec la victime. La cour écoutera les plaidoiries sur la sentence ce mercredi matin.
Le verdict est tombé dans l’après-midi du mardi 23 janvier 2018. Rajcoomar Seegoolam (63 ans) et son épouse Sangeeta, née Fakoo (52 ans), ont été déclarés coupables devant la cour d’assises. Ils étaient poursuivis pour le meurtre sans préméditation d’Aboo Sahma Toofany, commis le 16 janvier 2010. Mari et femme avaient plaidé non coupables et faisaient face à un procès avec jury. Le corps de la victime avait été retrouvé à Bassin-Blanc.
Le jury s’est prononcé à une majorité de sept contre deux sur la culpabilité du sergent Seegoolam et à huit contre un sur celle de sa femme. Le juge Benjamin Marie-Joseph écoutera les plaidoiries sur la sentence ce matin.
Le couple Seegoolam est défendu par Mes Gavin Glover, Senior Counsel, et Ludovic Balancy. La poursuite est représentée par Mes Akhil Ramdahen Kevin Rangasamy, Nithiraj Bisnathsingh et Shakeel Bhoyroo.
Après l’énoncé du verdict, les deux prévenus, qui étaient jusqu’ici en liberté sous caution, ont été conduits en détention sous escorte des officiers de la Special Supporting Unit (SSU). Le couple a eu droit à un appel téléphonique avant d’être embarqué dans le fourgon de la police.
Mardi 23 janvier, avant que le jury ne se retire pour délibérer, le juge Benjamin Marie-Joseph a fait un résumé à l’intention du jury. Il a invité les jurés à ne pas tirer de conclusions sur le fait que les deux prévenus n’ont pas témoigné en cour et que la défense n’a appelé aucun témoin à la barre. Le juge leur a expliqué qu’ils peuvent se baser sur les déclarations des prévenus à la police.
Dans sa version à la police, Sangeeta Seegoolam avait raconté comment son amant venait chez elle lorsque son mari partait au travail. Cela jusqu’au jour où son mari les a surpris en pleins ébats. Toutefois, dit-elle, la victime ne voulait pas mettre un terme à cette relation.
La poursuite avait entamé son réquisitoire, le lundi 15 janvier 2018, et la défense avait présenté sa plaidoirie au jury. Me Akhil Ramdahen avait invité le jury à rendre un verdict de culpabilité. Il avait axé son argumentation sur les diverses versions de Sangeeta Seegoolam pour tenter de camoufler ce qui s’est passé.
« Légitime défense »
Lors de sa plaidoirie, Me Gavin Glover a invité le jury à prononcer l’acquittement de Sangeeta Seegoolam. Il a, par ailleurs, soutenu que le sergent Rajkumar Seegoolam est tout au mieux coupable d’une accusation réduite de coups et blessures mortels infligés sans intention de tuer. Il avait invité le jury à considérer l’acquittement du sergent pour avoir agi en légitime défense et sous provocation.
Lors de son témoignage en cour, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, médecin légiste en chef, a attribué la cause du décès à des lésions cérébrales. Il a indiqué que la victime portait 24 blessures. Il a ajouté que plus de trois types d’armes ont pu être utilisées pour infliger ces blessures. À son avis, l’agression a été commise par plus d’une personne. Le médecin légiste a aussi relevé des blessures aux bras de la victime indiquant que celle-ci a tenté de se défendre face à ses agresseurs.
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