Rebecca, âgée de 28 ans, est la marraine d’une des trois filles du couple Appadoo. Elle, qui a deux filles, se bat pour la garde des jumelles Léana et Lorna, âgées de 11 ans, et de Stacy, âgée de 12 ans. La vie des trois enfants a basculé le dimanche 28 avril, après une énième dispute entre leurs parents. Jennifer Appadoo, âgée de 27 ans, a mortellement poignardé son époux Stephan Appadoo, 33 ans. Le drame s’est joué sous les yeux des jumelles. C’est avec un couteau de cuisine que Jennifer a poignardé son époux au cœur. Les faits se sont produits vers 23 heures, au domicile du couple, à la rue Mozart, Batimarais.
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Pourtant, la journée avait bien commencé. Le couple et les trois filles se sont rendus à la plage de Pointe-aux-Roches. Ils sont rentrés vers 19 h 30, après une journée bien arrosée. Puis, tout a basculé lors d’une dispute.
Les filles Appadoo étaient chez leur grand-mère maternelle, entourées de leurs tantes. Stephan et Jennifer s’aimaient, mais avaient la mauvaise habitude de se disputer pour des pécadilles, en venant même aux mains. Selon l’entourage du couple, Stephan était un homme violent, qui brutalisait souvent Jennifer. « Afin de se défendre, ma cousine est devenue elle aussi violente », poursuit Rebecca, avec Stacy, Léana et Lorna à ses côtés. Elles semblent impuissantes et perdues.
« Jennifer est tombée enceinte de son premier enfant à l’âge de 14 ans et la vie n’a pas été facile pour elle », raconte la cousine. Lorsque Jennifer a appris la nouvelle de sa première grossesse, elle a décidé d’abandonner le collège. Quelques mois après la naissance de Stacy, le couple s’est installé chez Corinne, la mère de Jennifer. À cette époque, Stephan ne travaillait pas. « Ma cousine a toujours été une bosseuse », dit-elle. « Kouma enn zom, li ti travay manev mason lor santie. Li bat beton pou gagn enn ti kas. La osi, mari la ti pe zalou », explique Rebecca, en hochant la tête avec regret.
« Enn fam ki extra kontan so mari »
« Si ma cousine avait cinq minutes de retard, c’était la catastrophe. Stephan s’en prenait à elle. Avec le temps, c’était devenu une obligation pour elle de rentrer à une heure spécifique à la maison, et ce, tous les jours. Idem pour les filles. Au final, lorsque l’un des parents était en retard, la soirée se terminait par une discussion », raconte la marraine. Pourtant, Jennifer « li enn fam ki extra kontan so mari », selon une autre cousine. Souvent, pour fuir les disputes, Jennifer se réfugiait chez sa mère, qui n’habite pas loin. Malgré cela, elle aimait Stephan. « Dès que son mari venait devant la porte, avant même qu’il ne prononce un mot, ma cousine se réjouissait de son retour », poursuit Rebecca. À maintes reprises, sa famille lui a conseillé de dénoncer son époux pour violence domestique à la police. « Me toultan li dir non, mo mari sa. Me sann foi la, pa kone ki finn arive. Toulde ti sou linflians lalkol e kapav zalouzi osi inn zwe enn rol dan sa dram la », se lamente-t-elle.
Depuis cette tragédie, les filles, conscientes de la gravité de la situation, ne se quittent plus. La grand-mère maternelle, ainsi que la marraine des trois filles, veulent obtenir leur garde. « Linn dir nou rann enn servis, get so bann zanfan ziska li vini », soutient-elle. La demande pour l’obtention de la garde a été faite par la mère, le lendemain du meurtre, alors qu’elle comparaissait en cour de Souillac. « Si bizin lager nou pou lager e nou pou kapav pran responsabilite bann zanfan mem avek tigit kas », dit-elle en pesant ses mots.
Le dimanche 28 avril, le couple Appadoo avait descendu quelques verres d’alcool à Pointe-aux-Roches. C’est en revenant à la maison, à Batimarais, qu’une dispute a éclaté. À l’origine, une somme de Rs 500 que l’époux aurait dépensée en boissons alcoolisées. La jeune femme a expliqué à la police criminelle de Rivière-des-Anguilles que son époux l’a d’abord agressée et qu’elle s’est défendue avec un couteau, avec lequel elle lui a assené un coup au cœur. Stephan Appadoo n’a pas survécu.
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