Meurtre à Bambous-Virieux - Kamlawtee: « J’ai perdu un trésor »

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"14250","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-23682","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"552","alt":"Roshan Sookur"}}]] Roshan Sookur était pêcheur.

</div> Victime d’une agression le 15 mars dernier, Roshan Sookur a poussé son dernier soupir jeudi. Écrasée par la douleur, Kamlawtee ne cesse de pleurer cette disparition soudaine. « J’ai perdu un trésor. Mon fils me traitait comme une reine », dit-elle. Roshan, habitant de Bambous-Virieux, était pêcheur. « Il adorait ce métier », raconte Ravi, son frère. De nature calme, Roshan Sunkur était, selon lui, un homme sans histoire. « Li ti korek ek tou dimoun, poursuit-il. Mes parents étaient toute sa vie. Il est resté célibataire pour pouvoir s’occuper d’eux. » Assis à côté de la dépouille de son fils, Kamlawtee est anéantie. Roshan était toujours là pour l’aider. « Li mem ki ti pe okip nou. Li ti pou gagn 45 ans le 17 zilie », dit-elle au bord des larmes. Elle ne pourra jamais oublier  ce matin du 15 mars, où son fils s’est fait agresser. « Il s’était réveillé de bon matin. À 5 h 30, il m’a dit qu’il allait à la boutique du coin pour s’acheter des cigarettes », relate Kamlawtee. Au bout de deux heures, son fils n’était toujours pas rentré à la maison. « Je croyais qu’il avait rencontré des amis en cours de route et qu’il faisait un brin de causette. Aux alentours de 7 h 30, un habitant de la localité est venu me prévenir que Roshan avait été victime d’une agression », se souvient la mère. Kamlawtee s’est ruée vers le lieu de l’agression, à 500 mètres de son domicile. « Mon fils était dans une plantation de bananes, il y avait du sang sur ses vêtements. Il n’a pas eu le temps de me dire ce qui s’est passé. Nous avons prévenu la police et il a été conduit à l’hôpital », se remémore avec peine la vieille dame. Au vu de la gravité de ses blessures, Roshan a été admis à l’unité des soins intensifs de  l’hôpital Jawaharlall Nerhu, Rose-Belle. Ce n’est que le 17 mars que Roshan a pu consigner une déposition. La police de Vieux-Grand-Port a procédé à l’arrestation de Preetam Boodhoo, 34 ans, un habitant de la région. C’est à la suite d’une altercation avec la victime que la situation aurait dégénéré. Toutefois, interrogé par les enquêteurs, le suspect a fait valoir son droit au silence. Il a été inculpé provisoirement d’agression.

Espoir

Entre-temps, l’état de santé de Roshan semblait s’améliorer. « Après une semaine, mon frère semblait avoir repris des forces. Mardi, il a été transféré en salle », explique Ravi. Cependant, jeudi matin, il a rendu son dernier souffle. Ses funérailles ont eu lieu vendredi. Son agresseur présumé, en liberté conditionnelle pour cette agression, s’est une nouvelle fois fait embarquer par la police. C’est  la CID de Mahébourg qui est chargée de l’enquête. Les limiers ont interrogé la fiancée du suspect, témoin dans cette affaire. Elle a expliqué que son fiancé lui avait confié que Roshan l’aurait insulté. Preetam Boodhoo aurait alors repliqué. « Il lui a mis trois gifles avant de le pousser. Il ne pensait pas que Roshan allait mourir », a-t-elle ajouté. Le suspect a comparu devant le tribunal de Mahébourg vendredi sous une charge provisoire de meurtre cette fois. La police a objecté à sa remise en liberté sous caution. Les proches du suspect ne comprennent pas ce qui a pu se produire. « Preetam n’est pas violent, au contraire… Nous avons été choqués de voir la polie procéder à son arrestation. Il ne nous a rien dit. Linn zis dir ki so latet fatigue », explique Vinod, son frère.