Elle a été arrêtée le lundi 26 décembre pour avoir ébouillanté son époux quatre jours plus tôt. Rajwantee Gopaul affirme avoir sollicité l’aide de la police trois heures avant l’incident, car son époux l’avait agressée. Selon elle, les policiers auraient « oublié » sa requête et ce n’est qu’après le drame qu’ils se sont pointés.
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Le drame qui a coûté la vie à Dayanand Gopaul aurait-il pu être évité ? Des policiers du poste de police de Flacq, qui effectuaient le second shift le 22 décembre, auraient oublié la requête de Rajwantee Gopaul.
Cette habitante d’Argy, Flacq, âgée de 48 ans, s’était rendue au poste vers 17 heures ce jour-là, pour leur signaler que son époux l’agressait. Elle souhaitait que des policiers viennent parler à ce dernier. La quadragénaire soutient que des policiers lui auraient dit de retourner chez elle et qu’ils se rendraient sur place.
Rajwantee obtempère et rentre chez elle. Les heures passent mais les policiers ne viennent pas. La quadragénaire soutient qu’elle ne pouvait plus supporter les coups de son époux et a fini par l’ébouillanter.
Ce n’est qu’après le drame que la police est arrivée sur les lieux, soit plus de trois heures après la requête de la suspecte. Dayanand Gopaul a été transporté à l’hôpital Victoria, où il a été admis à l’unité des grands brûlés. Il rendra l’âme quatre jours plus tard, soit le lundi 26 décembre, vers 1 h 30 du matin.
Selon le rapport d’autopsie, la victime est décédée des suites d’un « shock due to extensive burns ». Rajwantee Gopaul est arrêtée par la Criminal Investigation Division de Flacq. Lors de son interrogatoire, elle a confié aux enquêteurs que « lapolis pann vini ek monn pran aksion. »
Cette mère de famille a affirmé être une femme battue. « Mon époux m’agressait régulièrement. Il m’accusait d’entretenir une relation extraconjugale avec son neveu. C’est faux ! Le 22 décembre, je me suis rendue au poste de police Flacq pour demander aux policiers de venir lui parler car il m’agressait et m’insultait. Kan monn retourn lakaz, mo misie inn bat mwa ek zour mwa. Mo finn zet delo bwi lor li », a-t-elle déclaré aux enquêteurs.
C’est la colère et l’indignation chez les proches du couple Gopaul. Rajiv, le fils du couple, ne cache pas sa colère. « Mo mama ek mo frer ti al stasion pou fer enn reket e bann-la finn bliye sa zour-la. Kan mo mama finn fini bouyant mo papa, lerla lapolis finn vini apre kinz minit. Si les policiers étaient venus plus tôt, ce drame aurait pu être évité. J’ai perdu mon père à cause de ce retard et ma mère est en prison. Sans cet oubli, mes parents seraient là avec moi », fulmine le jeune homme. Sa mère est provisoirement inculpée de meurtre et elle reste en détention.
Trois minutes pour se rendre sur les lieux
« Trois minutes suffisent pour se rendre de Flacq à Argy en voiture. Kapav al marse osi, li pran dis minit », confie un policier au Défi Plus. Sollicité pour une réaction, le policier en charge du poste de Flacq ce jour-là s’est abstenu de tout commentaire. Son collègue affirme, pour sa part, ne pas se souvenir de la requête de Rajwantee Gopaul.
Les deux hommes devront s’expliquer à leur supérieur sur cet « oubli ». Du côté du Police Press Office, l’inspecteur Shiva Coothen n’a également pas souhaité commenter cette affaire. Le Divisional Commander a ordonné l’ouverture d’une enquête interne. Les policiers qui effectuaient le second shift devront aussi s’expliquer. L’enquête se poursuit.
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