Le Metro Express sera, certes, exempté de permis EIA, mais il aura droit à un consultant dans le domaine pendant toute la durée des travaux et même au-delà.
Publicité
L’exemption faite au Metro Express concernant un permis EIA (Environment Impact Assessment) inquiète plusieurs spécialistes du domaine. Ce mardi au Parlement, Patrice Armance, député du PMSD, viendra de l’avant avec une motion pour débattre du sujet et demander un vote pour annuler cette exemption. Toutefois, au niveau des têtes pensantes du projet, on insiste sur le fait que les normes environnementales seront bel et bien respectées. Le gouvernement a l’intention d’imposer au constructeur de retenir les services d’un consultant environnemental, qui devrait superviser le projet sur au moins 10 ans.
Le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, donnait une indication en ce sens, il y a deux semaines, lors de la Private Notice Question du leader de l’opposition sur le Metro Express : « With the exception of the procedures, all other EIA requirements will be followed as the project will need to be environmentally friendly. In this context, the Design and Construct Contractor will be required to submit an Environmental Management Plan which will be monitored closely by the Authorities. » Une source proche du dossier va plus loin et précise qu’outre l’Environmental Management Plan, le gouvernement songe exiger plus du constructeur.
« Nous avons exempté le projet d’EIA pour ne pas perdre de temps avec de longues procédures, explique cette source. Cependant, nous allons suivre toutes les guidelines de l’Environnement. » Il y aura même un spécialiste de la question, qui suivra tout cela de près. « Le contracteur responsable du projet devra venir avec son consultant, poursuit notre source. Le contrat n’a pas encore été alloué, mais il y a un très grand consensus à ce jour au niveau du gouvernement pour aller dans cette direction. Nous en avons discuté avec les deux constructeurs potentiels (les compagnies indiennes Afcons et Larsen & Toubro). Après l’allocation du contrat, nous insisterons sur un plan qui nous satisfera. »
Dès l’allocation du contrat, le consultant devra ainsi commencer à travailler sur plusieurs éléments, comme la pollution sonore. « Il devra préconiser des mesures pour mitiger ces effets, assure notre source, et proposera un Environment Monitoring and Management Plan avant, pendant et après la construction. Il pourrait bien y en avoir pour 10 ans. »
Ces assurances ne suffisent toutefois pas à convaincre ceux qui insistent sur un permis EIA. C’est le cas, notamment, de Vasantt Jogoo, urbaniste. « Étant donné que c’est le plus gros investissement dans un projet d’infrastructure, cela va générer un impact considérable et significatif sur le long terme. Il faut, dès à présent, pouvoir évaluer et prendre les mesures nécessaires », déclare-t-il. S’il est vrai que l’exemption d’EIA n’est pas nouveau, pour l’urbaniste, le fait que le pays ne se soit jamais engagé dans un tel projet dans le passé rend nécessaire un permis EIA. « On n’a pas l’expérience de ce genre de projet », estime Vasantt Jogoo.
Selon l’urbaniste, il faudrait aussi étudier l’impact social et économique, aussi bien que l’impact environnemental. « Est-ce qu’on connaît l’impact des vibrations dans les zones résidentielles, par exemple ? demande-t-il. Y aura-t-il des barrières autour ? En cas d’accident, quel protocole d’urgence y aura-t-il ? Ce sont autant de questions auxquelles il faudra répondre. »
Des motions à la pelle
Après la motion sur la Speaker, cette semaine voit l’introduction de deux nouvelles motions : celle sur le Metro Express, mais aussi celle d’Alan Ganoo sur l’augmentation du prix du carburant. Reza Uteem, pour le MMM, devait aussi déposer une motion en ce sens. Les débats devraient prendre une bonne tranche de la séance de ce mardi et réduire le temps alloué aux débats autour des projets de loi à l’agenda, notamment le Land Drainage Authority Bill, The Mauritius Institute of Education (Amendment) Bill et The Shooting & Fishing Leases Bill.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !