Mila Reekoye-Pyaneeandee sera la première femme à piloter un Light Rail Vehicule du Metro Express. Elle suit actuellement la formation en ce sens. Il y a dix ans, elle était la première femme chauffeur d’autobus. Conduire un autobus et les poids lourds était un rêve qu’elle caressait depuis l’enfance.
Le Training Centre de Metro Express Ltd, à Pont-Fer, Phoenix, accueille le premier groupe de Train Captains. Vingt-trois personnes suivent actuellement une formation. Parmi, il y a des Mauriciens, un Sud-africain et des Indiens.
La présence de Mila Reekoye-Pyaneeandee ne passe pas inaperçue. Elle sera la première femme Train Captain à piloter un Light Rail Vehicule (LRV) à Maurice. Pour l’heure, les cours sont axés sur la théorie.
La formation est dispensée par la firme singapourienne SMRT, le consultant retenu par le Metro Express Ltd pour l’aider à se préparer pour les opérations d’ici septembre.
Bientôt, Mila Reekoye-Pyaneenadee mettra en pratique ses nouvelles aptitudes grâce au Supervised Field Training sur un simulateur au centre du Metro Express à Richelieu. Puis, elle pilotera un LRV avant de passer des examens. La formation a débuté le 17 juin.
Je travaillais comme chauffeur d’autobus à temps partiel. Les passagers étaient étonnés de voir une femme conduire un autobus »
Son adhésion au Metro Express s'est faite naturellement
« Je suis heureuse et fière d’être la première femme Train Captain à Maurice. Mais je me considère d’abord comme un individu et un citoyen qui souhaite mettre ses compétences au service du pays. Je suis surtout contente d’être parmi les premiers à travailler pour le Metro Express, un projet d’envergure nationale », dit Mila Reekoye-Pyaneeandee. Son adhésion au Metro Express s’est faite naturellement.
Elle est la benjamine d’une fratrie de six enfants. Elle voit le jour à Riche-Terre. Son père est chauffeur d’autobus et gère également une compagnie de transport. « Très jeune, j’ai appris à conduire un autobus dans les champs de canne », raconte-t-elle.
Cette habitante de Montagne-Longue indique qu’elle voulait prendre la relève de son père. Dès qu’elle devient majeure, elle ne perd pas de temps à décrocher son permis de conduire pour voiture, autobus et aussi poids lourds. Son père, ne la verra malheureusement pas piloter un LVR, car il a quitté ce monde en avril 2019.
Après la Form V au Medco Alex Bhujoharry College à Port-Louis, elle se lance dans l’entrepreneuriat. « Je viens d’une famille orthodoxe où les filles sortaient peu auparavant. Je voulais sortir et pour le faire, j’ai décidé de suivre des cours », confie-t-elle.
Cours de formation
Grâce à la Mauritius Alliance of Women à Quatre-Bornes, elle suit de nombreux cours : l’art floral, la coiffure, la broderie, la peinture sur tissus, la pâtisserie, le maquillage, la culture de certains légumes comme des champignons et aussi la culture hydroponique. Elle fabrique également des paniers en rotin qu’elle va ensuite vendre.
Elle continue à développer d’autres compétences et suit des cours sur la confection de vêtements à l’ex-Industrial And Vocational Training Board aujourd’hui Mauritius Institute for Training and Development.
Puis, elle devient enseignante dans une école privée qui donne une seconde chance aux recalés du Certificate of Primary Education. Un an après, elle change de cap. Elle exerce comme vendeuse, puis représentante dans une papeterie.
Le projet Metro Express est centré sur le client »
Quelque temps après, elle se tourne vers l’hôtellerie où elle s’essaie à plusieurs métiers. En 2008, elle opte pour des études en Hospitality & Management en Australie. Mais au bout de trois mois, elle se trouve dans l’obligation de rentrer à Maurice. Elle ne disposait pas de moyens suffisants pour terminer son diplôme.
« En Australie, les femmes sont nombreuses à conduire des autobus ou d’autres véhicules. Je me suis dit que c’était le moment de réaliser mon rêve d’enfance. »
En 2009, elle suit une formation de deux mois pour exercer comme contrôleur et chauffeur d’autobus pour une compagnie privée. Elle devient ainsi la première femme chauffeur d’autobus. « Je travaillais comme chauffeur d’autobus à temps partiel. Les passagers étaient étonnés de voir une femme conduire un autobus. Ils se sont ensuite habitués. Je faisais les lignes : Montagne-Longue — Port-Louis, Crève-Cœur — Port-Louis, Camp-Laboue — Port-Louis et Ripailles — Port-Louis. J’ai aussi conduit un camion de livraison de bière pendant trois mois. »
Dix ans plus tard, un nouveau projet prend forme à Maurice. Et elle s’y intéresse de près. Elle se documente sur le Metro Express. Un ami lui envoie un lien pour postuler en tant que Train Captain. Elle envoie alors sa candidature qui est retenue.
« Conduire un autobus et piloter un LRV sont deux choses différentes. Un autobus transporte 60 passagers alors que le LRV va véhiculer plus de 300 personnes. Un Train Captain a une responsabilité importante. Pendant la formation, l’accent est surtout mis sur la conduite défensive. Le but est de réduire les risques d’accident. Comment y parvenir ? Il suffit d’anticiper et évaluer une situation, afin d’agir de façon appropriée. En deuxième lieu, le service client est important. En offrant un service de qualité, nous mettons le client à l’aise et nous le fidélisons. D’ailleurs, le projet Metro Express est centré sur le client », explique-t-elle.
Cela fait un mois qu’elle s’est mariée. Depuis 2013, elle s’occupe de son neveu, âgé de 12 ans, qui a perdu ses parents. Sa famille est sa priorité. Elle apprécie les longs trajets en voiture et les balades dans la nature. Elle donne aussi un coup de main dans le business familial.« Nous préparons et vendons des pizzas », dit-elle.
Elle encourage les femmes à réaliser leurs rêves et à ne pas se laisser décourager par les critiques.
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