
Après une agression dans une rame le week-end dernier et la découverte d’une arme tranchante mardi, les employés de Metro Express Ltd réclament la présence constante de policiers armés dans le métro, surtout aux heures de pointe.
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Les agressions dans le métro se multiplient, la tension monte d’un cran et la peur gagne du terrain. Le week-end dernier, un passager a été sauvagement poignardé (voir encadré). Mardi, c’est une arme blanche qui a été découverte sur un autre passager lors d’un contrôle. Ces incidents mettent en lumière un climat délétère auquel les employés de Metro Express Ltd (MEL) disent ne plus pouvoir faire face.
« Trop, c’est trop », lâchent des Ticket Inspectors’ rencontrés par Le Défi Quotidien. Polyvalents à l’excès – contrôleurs, assistants aux bornes, surveillants dans les gares comme à bord –, ils sont une cinquantaine à faire tourner le service, parfois jusqu’à 10 heures par jour. Mais aujourd’hui, ils travaillent sous la peur.
« Nous réclamons au moins cinq à six officiers de la SMF ou de la SSU, armés, à bord des rames en permanence, ou au moins entre 6 heures et 9 heures le matin, puis entre 15 heures et 19 heures », expliquent-ils. Selon eux, la plupart des incidents sont liés aux fraudeurs. Certains refusent de payer leur ticket et montent à bord armés. Depuis deux mois, la présence d’armes tranchantes s’est banalisée. Résultat : les contrôleurs craignent de sanctionner les passagers « aux allures louches ».
« Depi sink-an pe dir bann lotorite ki nou pe gagn problem dan metro. Nanye pann fer. Al stasion gete komie depozision bann ‘Ticket Inspectors’ inn mete pou britalite. Ki bann lotorite pe atann pou pran aksion ? Ki enn ‘Ticket Inspector’ ou enn pasazer mor ? » s’indigne-t-on.
Les autorités alertées depuis avril
Pourtant, ce constat n’est pas nouveau. En avril, Le Défi Quotidien avait alerté sur la dégradation de la situation. À l’époque, des employés de MEL réclamaient la création d’une Metro Police et l’adoption d’une législation spécifique pour sécuriser les rames. « On nous dit de faire respecter la loi, mais on ne nous donne ni la formation, ni la reconnaissance, ni la protection », dénonçaient-ils déjà.
Le Light Rail Act 2019 leur accorde en théorie un pouvoir important : refuser l’accès aux wagons, interpeller et même détenir un passager en cas de trouble. Mais faute de communication publique, ces dispositions restent ignorées des usagers.
« Les passagers ne savent pas que nous avons ce droit. Du coup, nous sommes seuls, exposés à l’hostilité. C’est la raison pour laquelle nous insistons sur le fait que seule une présence policière armée et visible peut restaurer la confiance et empêcher que le métro, vitrine de la mobilité moderne dans le pays, ne devienne un espace de non-droit. Nous voulons simplement travailler en sécurité, protéger les usagers et faire respecter les règles. Si rien ne change, ce sera la loi de la jungle », avertissent les ‘Ticket Inspectors’.
Agression à l’arme blanche
Rilesh Appannah plaide la légitime défense
L’état de Steward Pierre, 36 ans, reste critique. Il a été grièvement blessé par arme blanche à bord d’une rame de métro, dimanche 21 septembre. Le capitaine de bord a indiqué avoir été alerté par des passagers via l’interphone et avoir immobilisé la rame à la station de Quatre-Bornes. L’agresseur, Rilesh Appannah, 25 ans, employé comme cleaner et domicilié à Belle-Rose, avait cependant déjà pris la fuite. Arrêté lundi par les policiers de la DCIU Western, il a reconnu avoir poignardé la victime avec un couteau de poche, plaidant la légitime défense. L’arme a été saisie et transmise au Forensic Science Laboratory pour analyse. Mardi 23 septembre, une reconstitution des faits a été organisée sous la supervision des inspecteurs Bhowany et Legrand, en présence des officiers du Scene of Crime Office. Rilesh Appannah a comparu devant le District Magistrate de Rose-Hill sous une accusation de « serious assault » et a été placé en détention provisoire jusqu’au 30 septembre.

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