
Depuis quelques semaines, des agents de Metro Express Ltd(MEL) sont convoqués individuellement par le département des ressources humaines. À chaque fois, le même scénario : l’employé est reçu dans un bureau feutré, se voit remettre une lettre formelle, puis est invité (parfois sommé) de fournir une réponse écrite. En cause : un nombre jugé excessif de jours de congé maladie.
Publicité
« On reçoit une lettre qui nous accuse d’avoir trop été absents. On nous demande de nous expliquer par écrit, dans un délai de quatre jours, sans assistance syndicale ni soutien psychologique », rapporte un ‘ticket inspector/steward’, visiblement à bout. Et d’ajouter, la voix tremblante : « On sent bien qu’on veut nous faire partir, sans le dire ouvertement. Autrement dit, après les employés des collectivités locales, c’est à notre tour d’être mis à la porte ». Le document, apprend-on de source très fiable, établit clairement l’intention de la direction.
« The Metro Express Ltd notes with concern that your level of absenteeism is on the high side since the start of this year till date. Your attention is drawn to the fact that due to your level of absenteeism, the operations of the Company has been hugely impacted. You are, therefore, kindly requested to give your explanations, to the undersigned, about these absences within 4 days of receipt of this letter », stipule le document qui leur est remis. Plus bas, l’avertissement se précise : « You may wish to note that management takes a very serious view on your attendance and behavior and expects to observe a marked improvement on same ».
Pour les agents concernés, le message est clair : soit l’absentéisme cesse, soit la porte s’ouvre. « Pourtant, dans la plupart des cas, nos congés sont justifiés. Il y a des certificats médicaux, des blessures dues à nos conditions de travail, mais on veut nous faire porter le chapeau d’un système sous pression », dénonce-t-on.
Sur les réseaux internes, la panique monte. Le mot « dégraissage » circule. « C’est du harcèlement administratif, maquillé en procédure disciplinaire. On nous accuse d’être des boulets, alors que nous avons fait tourner le métro même pendant la pandémie », lâche-t-on. On s’interroge sur la légalité de cette démarche. Metro Express Ltd (MEL) a été sollicité pour une réaction, mais sans succès. Le ministre du Transport et du Light rail, Osman Mahomed, a également été mis au courant de la situation.
Répondant par message du Parlement, Osman Mahomed a réagi ainsi à notre question : « Il faudra en parler avec le conseil d’administration de MEL à qui appartient cette prérogative. Ce dernier travaille dur pour diminuer le lourd déficit annuel année après année, légué par l’ancienne instance dirigeante, comme je l’ai dit pendant mon discours sur l’exercice budgétaire de lundi dernier, au Parlement. Il faut que j’ajoute aussi que le président et les membres actuels du conseil d’administration sont payés un tiers de moins que ceux de l’équipe précédente, sur ma demande depuis le début de mon mandat, laquelle demande fut acceptée ».

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !