- Ils font une demande préalable de soutien financier gouvernemental
L’arrivée du métro express a réduit la part de marché des opérateurs d’autobus, entraînant une chute de leurs recettes d’au moins 50 %. Le paiement de la compensation salariale de Rs 1 500 à Rs 2 000 depuis janvier dernier n’a pas arrangé la situation. Selon eux, cette charge financière importante pèse lourd sur leur trésorerie. Face à cette crise, les opérateurs sollicitent un soutien financier additionnel du gouvernement. Sinon, ils seront contraints de demander une augmentation des tarifs.
Des opérateurs ont eu une rencontre avec le ministère du Transport la semaine dernière et ont exposé leurs doléances. Après cette réunion, ils gardent espoir de bénéficier d’une aide financière supplémentaire du gouvernement.
Sidharth Sharma, CEO de Rose-Hill Transport (RHT), explique que la venue du métro a été « un véritable coup de massue, entraînant une baisse de 50 % des recettes de l’entreprise » dont la ligne principale est Rose-Hill – Port-Louis. « Pour faire face à cette crise, nous sommes passés de 100 bus en service à seulement 70. Certes, cela n’a pas entraîné des licenciements directs, mais il y a eu une réduction du personnel à travers un plan de VRS pour ajuster la taille de l’effectif à la nouvelle réalité économique », souligne-t-il.
En 2022, reconnaît le CEO de RHT, la hausse du tarif a quelque peu soulagé les opérateurs d’autobus. Cependant, cette mesure ne suffit pas à résoudre les problèmes financiers. Et le paiement de la compensation salariale cette année a aggravé la situation. « Il faut une somme supplémentaire de Rs 1,1 million par mois. La situation financière est d’autant plus complexe car nous devons faire face à des coûts croissants, notamment en raison de l’achat de pièces détachées de plus en plus onéreuses. Il est difficile de maintenir la trésorerie à flot », expose Sidharth Sharma.
Il note cependant que l’assistance gouvernementale se fait attendre. Des projets comme le renouvellement de la flotte ne peuvent être entrepris avec la situation financière précaire. « L’augmentation des tarifs est le dernier recours. Il y a d’autres options, telles que des subventions ou un soutien financier du gouvernement pour assurer la survie du service », plaide-t-il.
Le directeur de Triolet Bus Service (TBS), Viraj Nundlall, abonde dans le même sens, soulignant l’impact considérable de la compensation salariale sur l’entreprise. « Nous avons fait une représentation au ministère des Transports, informant les autorités que toutes les compagnies du secteur font face à des difficultés financières et qu’un soutien financier est impératif », dit-il
Devant ces difficultés financières, les entreprises du secteur n’ont d’autre choix que de demander une augmentation des tarifs si un soutien financier substantiel n’est pas accordé. « Rien que pour la compensation salariale, il nous faut une somme de 10 % de plus, soit Rs 3,5 millions par mois. C’est une véritable pression », s’inquiète-t-il.
Outre les salaires, Viraj Nundlall fait ressortir que les fournisseurs, notamment d’uniformes, de services de gardiennage et d’autres prestations, augmentent également leurs prix, contribuant ainsi à une augmentation des coûts opérationnels pour l’entreprise. « Le secteur dans son ensemble est financièrement fragilisé, nécessitant une action rapide pour garantir la continuité d’un service de qualité », plaide-t-il.
Swaleh Ramjane, directeur de l’United Bus Service (UBS), ne dira pas le contraire. « La situation financière de l’entreprise a été impactée par l’arrivée du métro express. Maintenant, il nous faut trouver Rs 4,5 millions supplémentaires pour la compensation salariale alors que notre recette a beaucoup chuté avec le métro qui affecte notre principale ligne de Curepipe à Port-Louis », déplore-t-il.
Les options envisagées sont simples : soit augmenter les tarifs, soit recevoir un soutien financier du gouvernement. « 80 % des dépenses du secteur sont contrôlées par le gouvernement, notamment les tarifs et les salaires. Une décision doit être prise pour la pérennité du secteur », estime Swalay Ramjane.
Il cite aussi d’autres problèmes comme la congestion qui perturbe la bonne marche des opérations. « Sur la ligne Mahébourg à Port-Louis, nous opérions huit bus durant les heures de pointe. Nous avons dû en réduire le nombre de moitié à cause de la congestion. » Il espère que le sort des opérateurs d’autobus sera pris en compte.
RHT Holding anticipe l’impact de la hausse salariale
La direction de RHT Holding soutient que l’accent est actuellement mis sur la consolidation des activités opérationnelles. Le processus de dégraissage de Fleet Pro Services Ltd (FPSL) a commencé et devrait améliorer considérablement les flux de trésorerie.
Rs 1,1 million : c’est le montant additionnel par mois que coûte l’augmentation de la masse salariale du groupe, depuis janvier 2024. La direction travaille sur des stratégies pour en atténuer l’impact. « Nous poursuivons notre stratégie dans le domaine du commerce électronique », fait ressortir la direction. Le groupe devrait néanmoins maintenir les performances positives attendues.
Les résultats du groupe pour le semestre clos le 3 décembre ont été tirés par les performances de RHT Investments Ltd et de FPSL. RHT Bus Services Ltd a dégagé un léger bénéfice pour le semestre grâce à une hausse de la fréquentation.
En chiffres (semestre clos au 31 décembre)
Revenu
2022 : Rs 136 millions
2023 : Rs 150 millions
Bénéfice
2022 : Rs 926 000
2023 : Rs 5 millions
Fleet Pro Services Ltd (FPSL)
Bénéfice : Rs 7,8 millions
Le carnet de commandes de la société est bien rempli et FPSL devrait atteindre les résultats budgétés. RHT Bus Services Ltd travaillera à l’électrification du dépôt au cours du second semestre.
RHT Investments Ltd
Bénéfice : Rs 16,2 millions
Le groupe prévoit de terminer l’exercice financier sur la même tendance.
ICL
Perte : Rs 2,1 millions
Sa filiale en Zambie a enregistré un bénéfice de Rs 300 000.
UBS : hausse de Rs 13 M du chiffre d’affaires
Pour les six mois se terminant au 31 décembre, le groupe a enregistré des revenus de Rs 455 millions, alors que la compagnie a réalisé un montant de Rs 674 000. Le groupe voit son chiffre d’affaires grimper de Rs 13 millions par rapport à la période correspondante en 2022. Par contre, la compagnie enregistre une réduction de Rs 435 000 sur ses revenus comparativement à 2022.
Chiffre d’affaires
Groupe
2022 : Rs 442 millions
2023 : Rs 455 millions
Compagnie
2022 : Rs 1,11 million
2023 : Rs 674 000
Bénéfice avant impôt
Groupe
2022 : Rs 11 millions
2023 : Rs 16 millions
Compagnie
2022 : Rs 700 000
2023 : Rs 374 000
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