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Metro Express - Barlen Munusami : «Moins de problème si le tracé était aérien» 

Les interactions avec la circulation routière augmentent les risque d’accident.

Depuis le lancement des opérations commerciales de Metro Express en janvier 2020, quelques accidents mineurs et un fatal ont été enregistrés. Les usagers de la route devraient apprendre à conduire par observation et non par habitude, plaide Barlen Munusami, expert en sécurité routière. Un policier ivre a fini sur les rails à Curepipe, vendredi dernier. 

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Le 31 janvier 2020, une voiture qui n’a pas respecté les panneaux de signalisation entre en collision avec un tram du Metro Express à la rue Vandermersch, Rose-Hill. L’histoire se répète le 29 juillet à Quatre-Bornes et le 11 octobre à Floréal. Le 12 décembre, une voiture s’est retrouvée sur la nouvelle voie ferroviaire à Ébène. Si ces accidents ont été sans gravité, la collision d’un motocycliste avec l’avant d’un tram du métro à Barkly en début de soirée le 23 février 2020 s’est avérée fatale pour le pilote de la moto.

À chaque accident, la question de la conception de la ligne ferroviaire revient sur le tapis et certains se demandent s’il n’aurait pas été mieux de faire des voies aériennes. Ce qui aurait permis d’éviter les accidents ou en minimiser les risques. Cela aurait moins perturbé la circulation routière également selon eux. Mais le tracé est déjà installé et des extensions sont à prévoir. Les usagers de la route auront à composer avec les infrastructures, soutiennent Barlen Munusami, expert en sécurité routière, et Alain Jeannot, président du National Road Safety Council (NRSC).

« Il y aurait certainement eu moins de problèmes si le tracé du métro comportait des voies aériennes dans les agglomérations. Ce qui aurait permis d’éviter les interactions avec la circulation routière, et ainsi prévenir les accidents entre les trams et les autres véhicules. Le problème des embouteillages aurait également été résolu », explique Barlen Munusami.

Mais le tracé étant déjà effectué et que cela risque de coûter énormément pour changer sa configuration, les autorités doivent gérer la situation en sensibilisant davantage les usagers de la route, dit-il. « La population dans son ensemble doit réaliser qu’il y a le métro qui est là et qu’elle doit faire attention et être vigilante sur la route », souligne l’expert en sécurité routière. La route est un espace social qu’il faut savoir partager avec les différents usagers. Chacun devrait développer son sens de responsabilité et l’assumer pour une meilleure sécurité routière, ajoute-t-il.

C’est ce que fait ressortir Alain Jeannot également. « Avec le tram qui est encore nouveau à Maurice, il faut accorder un temps d’adaptation aux divers usagers de la route. Chacun doit prendre ses précautions et ses responsabilités pour éviter les accidents », dit-il. Pour lui, la balle est dans le camp de la population qui doit s’adapter à ce mode de transport qui s’inscrit dans la modernisation du transport en commun. « On doit avoir une attitude en lien avec ce mode de transport qui exige une discipline et adaptation. On ne peut se permettre de conduire n’importe comment », fait-il comprendre. Le président du NRSC reconnaît cependant que le zéro risque n’existe pas lorsqu’on a affaire aux êtres humains et à la machine. « L’humain est susceptible de faire des erreurs et la machine de faillir », concède-t-il.

Raffick Bahadoor, président de la Taxi Proprietors Union, et Shameem Sahabut, porte-parole de l’association van lekol, sont d’avis que le tracé du métro aurait dû être aérien pour qu’il n’y ait pas d’accidents. 

Il plaide pour l’installation de barrières de sécurité dans les passages à niveau et de feux de signalisation plus éloignés dans les intersections afin que les véhicules s’arrêtent bien avant le passage du tram. Shameem Sahabut ajoute qu’il n’y aurait pas eu de problème d’embouteillage avec des voies aériennes pour le métro.

Nous avons sollicité Metro Express Limited également concernant les mesures prises pour éviter les accidents. Nous attendons les réponses.

 

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