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Métiers difficiles : ceux qui affrontent le froid hivernal

pecheur

Ils sont obligés de braver le froid hivernal matin et soir pour faire bouillir la marmite familiale.

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La vie ne fait aucun cadeau à certaines catégories de travailleurs. Ils sont appelés à travailler à des heures indues, malgré la rudesse de l’hiver. Ils n'ont pas le choix et doivent travailler pour subvenir aux besoins de leurs familles.

À trois heures du matin, quand  le froid est à son paroxysme et qu'on tire davantage la couverture pour rester au chaud, Nazma Mollee, qui habite Pointe-aux-Sables, est déjà debout. Un geste au quotidien pour cette femme-pêcheur qui subit les caprices de la mer, depuis plus d'une trentaine d'années. Certes, elle s'y est habituée, mais elle avoue qu'elle est souvent tentée de rester dans le confort de son lit,  mais qu'elle ne peut s'arroger ce luxe. « C’est vraiment dur de se réveiller le matin en ce temps hivernal, mais que voulez-vous, c'est le prix à payer quand on travaille à son compte », dit-elle.

Pour se protéger du froid, elle porte une cagoule (monkey cap), des gants, des grosses chaussettes et des vêtements épais, mais malgré cela, elle sent toujours le froid lui percer la peau jusqu'aux os. Elle explique qu'on ressent davantage le froid en mer que sur terre. Elle apporte toujours une Thermos de thé chaud pour se réchauffer un peu, mais avoue qu'en mer et en dehors des récifs, il n'y a rien qui puisse vous protéger du froid.  Elle explique que le manque de poissons dans le lagon pousse davantage les pêcheurs à aller plus au large dans l'espoir d'en avoir plus.

Une nuit en mer

Nazma Mollee explique qu'accompagnée de son mari et de son fils, également pêcheurs, elle passe parfois toute une nuit en mer. Elle quitte la maison à 16 h 30 pour y retourner le lendemain matin à sept heures. « Passer toute une nuit en mer, surtout en ce temps hivernal dans une pirogue à la merci de la pluie et du vent, n'est pas une partie de plaisir », dit-elle. Elle explique qu'il n'est pas rare qu'après toute une nuit en mer, bravant les intempéries, elle retourne bredouille.

Les employés de l'industrie du transport font aussi partie de ceux qui se réveillent aux petites heures du matin pour  prendre le travail. Hemraj Roy, chauffeur à la Corporation Nationale de Transport ( CNT), explique que les chauffeurs qui assurent le transport des travailleurs de la compagnie, doivent être sur leur lieu de travail à 3 h 30 du matin.  Généralement, ils quittent la maison à trois heures et font le trajet à motocyclette. Il explique que ce n'est pas toujours évident de rouler à motocyclette dans ce froid d'hiver. Ils vont prendre les autres chauffeurs et receveurs sur leurs points respectifs, afin que les premiers autobus quittent le garage à  cinq heures du matin.    

Hemraj Roy est aussi le président de la Transport Industry Workers Union (TIWU) et il  affirme avoir réclamé que les employés qui assurent le transport des travailleurs bénéficient de certaines facilités. Il explique qu'ils ont une Disturbance Allowance, mais qu'il trouve insuffisante. Selon lui, le syndicat se bat pour que les employés bénéficient d'emprunts à faibles taux d'intérêts pour l'achat des motocyclettes.

Parfois, il fait si froid le soir, surtout quand il pleut et qu'on ressent des engourdissements dans tout le  corps»

Hemraj Roy se plaint que les employés sont contraints de contracter des emprunts bancaires pour financer l'achat de leurs motocyclettes pour pouvoir aller travailler. Il plaide aussi pour qu'ils soient couverts par une police d'assurance, car les risques d'accidents sont nombreux agrémentés, par la présence   du brouillard à cette heure si matinale. « Pour nous  protéger du froid, nous avons réclamé des ‘jackets’, mais on attend toujours une décision de la direction », dit-il.

« La situation des vigiles est pire », explique  Antoine qui compte plus d'une vingtaine d'années de service. Il explique qu'on ne peut pas toujours avoir raison du froid hivernal.

Pas de jackets

« Parfois, il fait si froid le soir, surtout quand il pleut et qu'on ressent des engourdissements dans tout le  corps », dit-il. Pour lui, le plus dur est lorsqu'il doit quitter sa guérite pour faire les rondes après chaque une heure. Antoine déplore que sa compagnie n'octroie pas de jackets à ses employés. « On nous donne un pardessus en plastique, mais cela ne nous aide pas contre le froid  », se plaint-il. « Il n'est pas rare », dit-il, qu'on compte plusieurs absences pour raison de maladie, durant cette période hivernale surtout la nuit. Il doit alors rester sur son lieu de travail au cas où, on ne lui trouve pas un remplaçant. « À penser simplement qu'on doit affronter cette nuit hivernale, me donne toujours des cauchemars », dit-il.   

Sunil qui assure le transport des employés d'un centre d'appels, a aussi des horaires de travail difficiles, bien qu'il travaille à son propre compte. Il explique que c’est très dur quand il doit quitter sa maison le soir et aux petites heures du matin, pour transporter des employés sur leur lieu de travail, ou pour les retourner à la maison après le boulot. Il explique qu'il rentre chez lui des fois bien après minuit pour reprendre le travail à cinq heures du matin.
« Je n'ai que quelques heures de sommeil par jour. Ce n'est pas grave. J'y suis habitué, mais pour moi le plus difficile, c'est de lutter contre ce froid hivernal », dit-il.

Sunil explique qu'il est obligé de travailler même dans des conditions les plus difficiles, car non seulement il a une famille à nourrir, mais parce qu’il doit aussi rembourser un emprunt bancaire qu'il a contracté pour financer l'achat de son van. « Contrairement à certaines personnes qui aiment l'hiver, car elles dorment mieux le soir, pour moi, c'est un cauchemar, car je suis presque toujours sur les routes le soir et très tôt le matin », affirme-t-il. 

Plusieurs employés doivent aussi braver la rudesse de l'hiver pour être au service de la société. Parmi, les policiers, les jardiniers, les animateurs et les journalistes de la radio et surtout ceux qui travaillent dans les chambres froides des entreprises alimentaires, entre autres. Nous ne pouvons que leur être reconnaissants.

 

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