Sa première rencontre avec des tailleurs de pierre, alors qu'il n'était qu'enfant, lui a été comme une révélation. Motichand Mohun a su qu'il avait trouvé sa voie. Depuis, il a eu un long cheminement comme tailleur et poseur de pierres.
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Travailler la pierre est un métier d'art pour lui. À le voir s’exercer, on oublie la rudesse du travail, qui exige une bonne santé physique, sans oublier la poussière qui vous envahit les poumons. C'est vrai quand on aime un métier, on en oublie tous ses inconvénients.
Ce vendredi, à Chemin -Grenier, Motichand revêtait de pierres les colonnes d’un portail d'une maison de la localité. Le propriétaire nous avoue qu'il a patienté pendant près de huit mois avant que l'artisan ne mette la main à l'ouvrage vu son carnet de commandes bien rempli.
Ses ouvrages sont d'autant plus appréciés, car il peut tailler les pierres d'une dimension d'un pouce d'épaisseur, rendant ses travaux de revêtement plus esthétiques. Il crée lui-même ses designs. Il affirme avoir revêtu des murs dans les quatre coins du pays. Parmi ses nombreux travaux, celui qu'il affectionne le plus est un temple hindou qu'il a construit à l’Escalier. Il parle, aussi, d'une table en pierre taillée dans une seule pièce et qui se trouve dans un campement.
Sa première rencontre avec le métier de la pierre a été fortuite. « Encore enfant, j'accompagnais mon père aux champs, chaque dimanche matin et un jour je suis tombé sur des tombalistes qui travaillaient sur un gros bloc de pierre. Cela a été comme un déclic pour moi », dit-il.
Une longue histoire d'amour avec les pierres
Il était en cinquième. « J'ai séché l'école durant deux ans pour aller les regarder travailler. Ensuite, j'ai commencé à les aider ». Ce sera le début d'une longue histoire d'amour avec les pierres.
Motichand économisera son argent de poche pour acheter les outils nécessaires. D'abord, il a taillé des « roches à cari » qu'il vendait à Rs 50 la pièce. Entre- temps, il avait fini par se faire embaucher comme apprenti par les tombalistes, où il a tout appris concernant la pierre. Il touchait Rs 2 par jour. « Je peux tailler et polir une pierre à la main. Ce que l'on ne voit presque plus aujourd'hui », dit-il. Puis, il s'est mis à son compte. Il peut revêtir une muraille, installer un pavage et effectuer d'autres travaux en pierre.
C'est en regardant un poseur de pierre à l’œuvre que l'idée lui est venue de se lancer dans ce métier. Aujourd'hui, le travail de la pierre n'a aucun secret pour lui. Il sait aussi coller une pierre en utilisant du charbon mélangé avec du riz cuit. Il maîtrise, aussi, d'autres techniques à l'ancienne qui, avoue-t-il, lui sont encore très utiles. Ce qui ne l'empêche pas d'utiliser des outils modernes pour une question pratique.
D'un simple regard, il peut estimer la qualité d'une pierre. Si des fois, il se rend dans certains endroits pour extraire les pierres, il se rend aussi à Brisée Verdière pour se procurer des roches en couleurs.
À 62 ans, Motichand prône un retour à l'artisanat qu'il a cessé depuis une trentaine d'années. Il fabriquait à l'époque des statuettes et autres objets en pierre. Parlant de son métier, il y trouve un débouché certain pour les jeunes, surtout s'ils veulent se lancer dans l’artisanat. Il regrette qu’il n'y ait pas de cours de formation dans le travail de la pierre.
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