Dix ans qu'il vend des rotis à Chemin-Grenier. Un métier qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille. Jayesh Patel fait partie de ces hommes qui ne courbent pas l'échine devant les affres de la vie.
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Originaire de l'Inde, Jayesh a travaillé pendant un certain temps dans une usine de textile jusqu'à l’expiration de son contrat de travail. Entre-temps, il s'est marié à Vimla et il est devenu père de deux enfants et a acquis la nationalité mauricienne.
Son contrat de travail à l'usine ayant expiré, il a travaillé comme maçon pendant quelque temps. Mais ses revenus ne lui suffisaient pas pour nourrir sa famille. « Je devais à tout prix trouver de quoi nourrir ma famille », dit-il.
L'idée lui est venue de vendre des rotis. Un de ses amis lui a alors appris comment les cuire. « Au début, ce n'était pas facile, mais avec patience et persévérance, j'ai réussi et même épaté la famille », nous dit-il avec un sourire narquois. Vimla, qui se trouvait à ses cotés, approuve de la tête.
Avec sa malle fixée à l'arrière de sa bicyclette, il était là, debout sous la varangue d'une boutique à Chemin-Grenier à vendre ses rotis servis avec un curry de pomme de terre et une sauce de piment.
Rs 10 l'unité
De temps en temps, notre conversation est interrompue, le temps qu'il sert un client. Il vend toujours ses rotis à Rs 10 l'unité. « Ce n'est pas parce que les autres ont augmenté leur prix que je vais les suivre dans cette voie », dit-il. Il avoue qu'après avoir calculé ses dépenses, il fait un profit de Rs 4 sur chaque roti vendu. Ce qui donne long à penser sur les marchands qui vendent les leurs à Rs 12 et à Rs 15. Il explique qu'avec un sachet de 2,5 kg de farine, il peut faire 40 rotis. Dans le passé il vendait jusqu'à une centaine de rotis par jour, mais maintenant il se contente de ne vendre qu’une quarantaine, car il souffre des douleurs au pied. Ce qui l'avait mis hors de route pendant des mois.
« Je me réveille à cinq heures et après ma douche, ma prière, et aidé de mon épouse, je commence à préparer les rotis. À sept heures, je suis sur place à attendre mes premiers clients », dit-il. On apprend que c'est lui qui pétrit la farine alors que Vimla fait la cuisson. Une douce complicité qui les unit sur le plan professionnel et qui fait beau à voir. Ils vont y rester jusqu'à midi.
Cela fait une quinzaine d'années qu’il est à Maurice. Tailleur de formation, il a d’abord travaillé dans une usine de textile. Après l’expiration de son contrat, il avait, à un certain moment, contemplé d'ouvrir son propre atelier, mais il y a renoncé, car c'est un métier en nette perdition à Maurice. « Les gens font leurs achats dans des magasins de prêt-à-porter, car les prix sont plus avantageux », dit-il. Il avoue que son travail permet à sa famille de vivre. « Je ne suis pas riche, car je suis toujours locataire. Mais ce travail me procure la paix d'esprit. Je n'ai plus peur de perdre mon emploi du jour au lendemain, car je travaille à mon propre compte. »
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