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Métier : Francesca, souffleuse et fileuse de verres

Francesca Sylvie est la seule femme souffleuse et fileuse de verres à Maurice. On l’a rencontrée à FrancesK,  son atelier à Pointe-aux-Piments où  elle produit à la main des perles de verre filet,  glaçon permanent,  bijoux et autres pièces uniques.

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Quand on est arrivé,  Francesca fondait une baguette de verre pour en faire des perles qu’elle va utiliser pour  la fabrication de chaînes, boucles d’oreilles et autres bijoux en forme de cœur, fleurs, coquillages. 

«  Je me passionne pour la création des bijoux à base de perles, fait main avec des baguettes de verre de Murano. C’est un art qui vient de l’Italie », dit-elle.

C’est un travail d’une grande précision et qui demande beaucoup de patience.  «  J’ai beaucoup peiné avant de pouvoir maîtriser l’art de faire des perles et autres bijoux »,  dit-elle.

Francesca souffle aussi le verre pour produire différents objets, dont le fameux glaçon permanent pour garder le champagne et autres boissons au frais, très utiles durant la chaleur estivale.

Parmi ses autres créations qui ne passent pas inaperçues, on trouve des bijoux et autres objets où elle a inséré quelques fleurs provenant du bouquet de la mariée. «   Les  mariés peuvent apporter leur bouquet et je leur confectionne  un objet de leur choix. C’est un souvenir qui leur restera à jamais »,  dit-elle. Les touristes trouveront aussi leur compte. Elle a imaginé des objets d’art incrustés de sable et coquillages de Maurice.

Comment a-t-elle découvert l’art de la verrerie ? Francesca travaillait à l’époque pour un maître verrier d’origine française, installé à Maurice. « C’est là que j’ai découvert la magie du verre », dit-elle.

Marques de brûlures

Elle était si passionnée qu’après la mort de son patron, elle décide de reprendre le flambeau. Grâce à des recherches sur l'Internet, elle tombe sur Jean-Pierre Baquère, artiste verrier et maître d’art, qui accepte d’assurer sa formation dans le domaine. La voilà à Paris, où elle apprend à souffler le verre.  «  Au départ, c’était très compliqué, heureusement que je ne suis pas une personne à abdiquer  devant le premier obstacle », dit-elle. Elle parle de ses paniques quand il fallait fondre le verre sous une température d’au moins 1 800 degrés.  Elle nous montre des marques de brûlures aux bras. « Un simple moment d’inattention peut provoquer de graves brûlures », dit-elle. Elle porte  des verres spéciaux pour protéger ses yeux.  Elle explique qu’il faut bien maîtriser le gestuel pour donner la forme voulue au verre fondu.

Après sa formation, qui a duré plus de trois mois, Jean-Pierre Baquère est venu la rejoindre à Maurice pour l’aider à installer son atelier. Sa formation lui a coûté plus de Rs 700,000 sans compter les investissements dans son atelier.

Elle aura aussi l’occasion de poursuivre sa formation, à La Réunion, à l’atelier de Mikael Hingant à la demande de Jean-Pierre Baquère. Soulignons qu’elle a aussi suivi une formation en Afrique du Sud chez Glass and Fire dans la fabrication de perles.  Même aujourd’hui, elle continue à faire des recherches pour se perfectionner dans l’art de la verrerie. Ses efforts ont porté ses fruits.

En 2014, elle a obtenu le premier prix  de Rs 50 000, dans un concours organisé par le National Women Entrepreneur Council côté handicraft.   Ses produits sont écoulés principalement dans des établissements hôteliers. Elle participe aussi à des expoventes organisées, notamment par la SMEDA.

Pour Francesca, être souffleuse et fileuse de verre est plus qu’une simple passion. C’est un art de vivre.

 

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