Plusieurs cas de métapneumovirus humain (HMPV) ont été enregistrés à Maurice en 2023 et 2024, selon une étude menée par une clinique privée. Cependant, à mardi soir, le Bureau du Premier ministre indiquait qu’aucun cas de HMPV n’avait officiellement été enregistré jusqu’ici à Maurice. Il n’y a pas lieu de céder à la panique, rassure le ministère de la Santé, qui appelle néanmoins la population à prendre ses précautions en pratiquant les gestes barrières, comme cela a été le cas durant la pandémie de Covid-19.
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Le métapneumovirus humain (HMPV), qui sévit particulièrement en Chine actuellement, est déjà en circulation à Maurice. Plusieurs cas ont été enregistrés en 2023 et 2024, selon une étude effectuée par une clinique privée. « Normalement, le HMPV représente 4 à 5 % de tous les virus qui circulent en hiver à travers le monde, selon les études. Mais comme il n’y a pas de traitement spécifique pour ce type de virus, les analyses ne sont pas effectuées systématiquement », précise le Dr Keyvoobalan Pauvaday, ancien directeur des services de santé.
Il n’y a, cependant, pas lieu de céder à la panique, affirment les Drs Pauvaday et Vasantrao Gujadhur, eux aussi anciens directeurs des services de santé. Un avis partagé par le Dr Rajiv Kumar, pneumologue et président de la Mauritian Respiratory Society. Il confirme que des cas ont été enregistrés à différentes périodes en 2024, notamment pendant l’hiver. « Ce n’étaient pas des cas nombreux, mais il y en a eu quelques-uns », dit-il. Il note que ces cas n’étaient pas sévères : il s’agissait de symptômes similaires à ceux de la grippe, sans complications graves telles que la pneumonie. « Le principal inconvénient, c’est une toux persistante », ajoute-t-il.
Analyses systématiques
Selon le Dr Rajiv Kumar, de nombreuses personnes ayant eu la grippe l’année dernière ont probablement été infectées par le HMPV sans le savoir, car plusieurs virus circulaient simultanément, notamment les virus de l’influenza (AH1N1, AH3N2, B), le HMPV et la Covid-19. « Des analyses systématiques auraient été nécessaires pour déterminer combien de cas de HMPV il y avait. Tous ces virus présentent des symptômes similaires à ceux de la grippe, mais il n’y a pas eu de cas de pneumonie ni de décès », affirme-t-il.
En dépit des nombreux cas de grippe recensés ces dernières semaines, le nombre n’est pas aussi élevé qu’en 2023. « Il n’y a pas eu de pic montrant une hausse excessive du nombre de cas », souligne le Dr Gujadhur.
Les symptômes du HMPV sont similaires à ceux de la grippe (voir encadré). Le malade peut aussi présenter des difficultés respiratoires. L’incubation du virus est de cinq jours, et les symptômes peuvent durer de trois à cinq jours. Cependant, les personnes sans antécédents médicaux graves peuvent se rétablir complètement en une dizaine de jours. Par contre, les enfants de moins de 5 ans et les personnes âgées souffrant de maladies chroniques comme l’asthme, des maladies des bronches ou des déficiences immunitaires risquent de développer des complications, selon lui.
Le traitement du HMPV est symptomatique, avec l’utilisation de paracétamol ou de sirop contre la toux. Les patients peuvent également se gargariser pour soulager les maux de gorge. Ce n’est que lorsque la maladie devient sévère qu’il est recommandé de consulter un médecin. « Si une personne présente des symptômes grippaux persistants, un test peut être effectué pour identifier le virus en cause », indique le Dr Gujadhur.
Il explique que le risque de développer une forme sévère est de 15 % chez les enfants, qui peuvent souffrir de pneumonie ou de bronchite. Dans ces cas, il est essentiel de consulter un médecin et d’isoler les malades dans un centre adapté. Néanmoins, le Dr Gujadhur rassure. Dans la plupart des cas, les symptômes sont légers et disparaissent au bout de cinq jours.
Précautions
Les Drs Pauvaday et Gujadhur soulignent qu’il n’est pas nécessaire pour tout le monde de porter un masque, mais que les gestes barrières restent importants, surtout pour les personnes à risque, notamment dans les lieux bondés ou mal ventilés. Il n’existe pas de vaccin pour ce type de virus. Une surveillance est toutefois effectuée aux points d’entrée du pays, en particulier pour les personnes malades arrivant de Chine. Ces dernières doivent porter un masque si elles toussent ou présentent de la fièvre, et elles doivent être suivies de près.
Pour le Dr Rajiv Kumar, il n’y a aucune raison de s’inquiéter par rapport au HMPV « pour l’instant ». « C’est comme une grippe accompagnée d’une toux persistante qui peut durer une à deux semaines. Il n’y a pas lieu de s’alarmer », assure-t-il.
En guise de prévention, les Drs Pauvaday et Gujadhur recommandent les gestes barrières : porter un masque pour les personnes à risque, respecter la distanciation sociale, maintenir une bonne hygiène des mains, et se couvrir la bouche et le nez en cas de toux ou d’éternuements.
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