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Mesures pour prévenir les parents en cas d’absence : un système qui doit être amélioré  davantage pour plus d’efficacité

La gestion des absences n’est pas similaire dans les différentes institutions publiques et privées.

Les cas d’absences des élèves à école sont récurrents. Les autorités et les responsables des différents établissements secondaires ont mis des mesures en place pour trouver une solution à cette situation. Reportage.

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L’Education Act de 1957 (article 37) est claire : la scolarité est obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans à Maurice. Ainsi, les parents qui n’envoient pas leurs enfants à l’école risquent une amende de Rs 10 000 et une peine de prison de deux ans, maximum.

Cependant, de nombreux parents expliquent qu’ils ne savent pas si leur enfant va à l’école. Rakesh, dont le fils fréquente un collège de la capitale, dit qu’il fait confiance à son fils. « Mon fils est en Grade 9 et il est studieux. Toutefois, je ne reçois jamais de message du collège lorsqu’il est absent. Au début de l’année, le responsable nous encourage à donner notre numéro de téléphone pour nous avertir des absences et des retards. Malheureusement, il s’est absenté deux jours le mois dernier, à cause d’une grippe et aucun message… » 

Pour que tous les enfants soient réguliers en classe, le ministère de l’Éducation a mis en place un système pour avertir les parents en cas de retard ou d’absence.

Le e-register pour avertir les parents

Au niveau des collèges publics, Harrish Reedoy, le président de l’United Deputy Rectors and Rectors Union met l’accent sur le e-register. C’est une mesure qui a démarré en février 2011 et qui lutte contre l’absentéisme et l’école buissonnière. Il consiste en l’envoi d’un message aux parents quand leur enfant ne s’est pas présenté en classe. Ainsi, tous les matins, un préposé est chargé de récupérer le registre de présence de chaque classe. Il coche les noms des élèves absents dans le logiciel de l’ordinateur de l’école et les parents reçoivent un message sur leurs portables.

« Le e-register est un système centralisé du ministère de l’Éducation. La présence quotidienne est prise manuellement par un prof et vers 10 heures, un préposé prend toutes les informations pour les placer dans une application. Les parents sont alors avertis via un message sur leur portable. »

Le parent n’a pas lieu de s’inquiéter s’il sait que son enfant est à la maison. Toutefois, Harrish Reedoy déplore que les responsables des établissements scolaires n’aient pas toujours la collaboration des parents. « Certains parents ne collaborent pas avec les responsables. Ils ne répondent pas aux messages reçus. En allant à la source du problème, on découvre qu’ils ont changé de numéro de téléphone sans avertir la direction de l’école. » Il explique que les parents envoyaient auparavant un billet d’excuse quand leur enfant reprenait la classe. De nos jours, beaucoup ne le font pas. 

Harrish Reedoy insiste que tous les élèves sont importants. Ainsi, en cas d’absence prolongée, ou un minimum de trois jours, les noms sont communiqués au social worker attaché à l’établissement. Ce dernier prend alors contact avec le parent. Malheureusement, dit le recteur, ils sont souvent confrontés à un changement d’adresse des parents, qui n’a pas été signifié à la direction du collège. 

Si la situation n’est pas gérable, le cas est rapporté à la Brigade pour la protection de la famille ou à la Child Development Unit. 

La gestion des absences au niveau des collèges privés se fait autrement. Le président de la Federation of Unions of Managers of Private Secondary Schools, Ramdass Ellayah avance que chaque établissement adopte une méthode qui lui semble idéale. « Il y avait un projet pilote, mis en place par le ministère de l’Éducation : le student tracking. Il avait des résultats positifs, mais n’a pas eu de suite. Nous essayons autant que possible de trouver des solutions à notre niveau… »

C’est ainsi que certains responsables de collèges appellent les parents pour les avertir des absences de leurs enfants et faire le suivi. 

Une application a été mise en place par le Labourdonnais College. Son directeur Houmayoun Soobadar explique que le parent est averti en cas de retard, d’absence ou de devoirs qui ne sont pas faits pas les élèves. « Le Labourdonnais College a mis en place un système informatique qui permet aux parents d’être avertis dès qu’il y a un souci avec leur enfant. Malheureusement, il y a des parents qui ne collaborent pas. Nous procédons alors à des visites à domicile. »

Environnement scolaire accueillant

Au niveau des collèges sous la direction du Service diocésain de l’éducation catholique SeDEC, le pédagogue Lindsay Thomas, recteur du Collège Saint-Esprit à Rivière-Noire, préconise la sécurité des élèves et le travail en amont. « Nous nous efforçons de rendre l’environnement scolaire un endroit accueillant et qui intéresse l’élève. Pour se faire, nos enseignants sont formés pour essayer de comprendre les élèves que nous accueillons. »

Le pédagogue met l’accent sur des activités qui sont régulièrement organisées pour répondre aux besoins des élèves. « Le SeDEC et l’Institut Cardinal Jean Margéot  organisent  des activités pour les profs pendant les vacances. Ce qui nous aide énormément, puisque non seulement nous sommes au courant des dernières pratiques qui doivent être mises en place, mais nous apprenons aussi de l’expérience des autres collègues. Nous nous épaulons et les échanges sont fructueux dans l’intérêt des élèves. » 

Dans le cas des retards et des absences, Lindsay Thomas souligne qu’il y en a qui sont trop fréquents de la part de certains élèves. « Dans ces cas que nous identifions avec l’aide des enseignants, nous parlons à l’élève concerné. Nous appelons les parents pour trouver des solutions, mais il y a une part d’absentéisme contre laquelle nous ne pouvons pas lutter. Parfois les parents sont permissifs ou les élèves sont intéressés par autre chose… » « Avec les enfants c’est un éternel recommencement. Nous pouvons avoir des résultats que pour quelques semaines, mais il faut revenir sur le même problème de temps en temps. Je reste confiant que rien n’est perdu. » soutient-il.

90 % pour bénéficier de la subvention gouvernementale

Le ministère de l’Éducation a imposé depuis 2015 un taux de présence de 90 % pour bénéficier de la gratuité des examens du School Certificate et du Higher School Certificate afin de diminuer le taux d’absentéisme. Néanmoins, l’absentéisme au niveau de ces classes est un problème qui date de plusieurs années. Et il a tendance à s’intensifier au troisième trimestre. Certains élèves qui souhaitent exceller ou obtenir une bourse de l’État préfèrent s’absenter de l’école pour les révisions ou les leçons particulières. Dans ces cas particuliers, les frais d’examens sont pris en charge par les parents.

 

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