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Mesures : le budget alloué à la fonction publique sous la loupe des syndicats

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Si les syndicats de la fonction publique sont satisfaits de certaines mesures budgétaires, notamment dans le domaine social, ils trouvent néanmoins que le Budget 2018-2019 ne répond pas vraiment aux aspirations de la fonction publique.

Selon le président de la Fédération des syndicats du secteur public Rashid Imrith, hormis certaines mesures, le Budget 2018-2019  ne s'attaque pas aux problèmes de la fonction  publique. Il estime que le gouvernement aura du mal à atteindre ses objectifs au niveau des recrutements dans ce secteur, aussi longtemps q'une réforme de la Public Service Commission (PSC) et d’autres institutions, ne soit pas entreprise.

Parlant de la PSC, il s’insurge contre le fait que cet organisme prenne plusieurs mois pour travailler sur un Scheme of Service et que : «  c’est impensable qu’on prenne au moins cinq mois pour traiter un dossier. »

Rashid Imrith.
Rashid Imrith.

Rashid Imrith souhaite que des mesures soient prises pour s’assurer que le recrutement de quelque 8000 nouveaux fonctionnaires soit effectif. « C’est un exercice important dans la mesure où cela comblera en partie quelque 1500 fonctionnaires qui partent chaque année à la retraite. » Le président syndical demande plus de transparence dans les exercices de recrutement qui, selon lui, seraient une source de grande frustration. Il est d'avis que la PSC devrait publier un rapport détaillant les raisons pour lesquelles certains candidats n'auraient  pas été  retenus.

« Comment expliquer qu’une jeune personne avec six unités au School Certificate et d’aussi bons résultats au Higher School Certificate n’a pas été retenue pour un poste de Management Support Officer, anciennement connu comme Clerical Officer  ?  » Rashid Imrith souligne ne pas mettre en doute  l'intégrité de l'organisme mais que cette dernière devrait fournir de plus amples explications concernant les processus de recrutements et la sélection des candidats.

«  Ironie du sort, la personne en question vient de décrocher un diplôme universitaire », ajoute-t-il.

Le président de la Government Services Employees Association (GSEA) Radhakrishna Sadien, déclare  mener un combat depuis des années pour une refonte de la  PSC. Et cela, dit-il, pour une plus grande clarté au niveau des recrutements et pour s'assurer que les meilleurs candidats soient sélectionnés. Il poursuit : « j’insiste pour que des syndicalistes siègent au conseil administratif de la PSC. »

Il regrette que le gouvernement n’ait rien dit sur l’introduction d’un Public Service Bill. Il est d’autant plus inquiet car il affirme avoir eu vent que ce projet de loi sera présenté au Parlement au début de juillet. Selon lui, cette législation permettra d’établir une ligne de démarcation entre les responsabilités des fonctionnaires et des ministres et les conseillers politiques.

Il insiste pour un renforcement du Public Bodies Appeal Tribunal afin de pouvoir statuer rapidement sur les plaintes formulées par les fonctionnaires. Toujours concernant le dernier Budget, Radhakrishna Sadien fait ressortir qu’il s’attendait à ce que le gouvernement prenne des mesures pour assurer que tout fonctionnaire, indistinctement, bénéficie d’un stage de formation durant sa carrière. Il regrette que l’année dernière, 50 % des dotations budgétaires allouées aux divers ministères sont retournées au Consolidated Fund.

S’il trouve louable qu’il y ait une dotation budgétaire pour la construction d’un bâtiment moderne afin d’abriter le Civil Service College à Ébène, il estime qu’il est nécessaire de mettre sur pied un mécanisme de contrôle sur la formation dans la fonction publique. Le président de la GSEA regrette notamment qu'aucune mesure n'a été émise concernant les réajustements des salaires des fonctionnaires et dans le secteur privé suivant l’introduction du salaire minimal.

Radhakrishna Sadien
Radhakrishna Sadien

De son côté, Clency Bibi, vice-président de la CEB Staff Association, accueille favorablement le projet d’amendement de l’Employment Rights Act, permettant aux femmes de jouir de 14 semaines de congé de maternité payé, même si elles comptent moins de 12 mois de service continu. Toutefois, il aurait souhaité que le gouvernement vienne avec une autre mesure à l’effet que celles qui travaillent puissent maintenir leur « accumulated leaves et accumulated vacations  » dans la fonction publique et les organismes paraétatiques.

Vision 2030

Toutefois, Clency Bibi regrette qu’en dépit de toutes ses doléances, le Premier ministre et ministre des Finances Pravind Jugnauth, n’a rien dit sur la clause du Finance Act qui, selon lui, bloque les négociations collectives au niveau du CEB. Il souhaite que le nécessaire soit fait dans le prochain Finance Bill.

Le syndicaliste Rashid Imrith souhaite que le gouvernement prenne des mesures pour que la Vision 2030 de sir Anerood Jugnauth atteigne ses objectifs. «  J’attendais que les ministres viennent élaborer leurs plans lors du discours budgétaire pour qu’ils atteignent les objectifs visés dans ce document. » 

Il estime que la Vision 2030 est un des meilleurs plans élaborés jusqu’ici pour que Maurice puisse devenir un pays à haut revenu. Il cite l’exploitation des nouveaux créneaux dont l’économie bleue et autres industries d’ingénierie, de consommations et pharmaceutiques, entre autres. Il explique que ce sont les fonctionnaires qui sont appelés en premier à travailler sur des projets mis en place par le gouvernement. « Les différents ministères auraient dû définir leurs objectifs en termes de temps pour la mise en application de la Vision 2030. »

À cet effet, Rashid Imrith propose que chaque ministère vienne avec une Training needs analysis pour assurer la formation des fonctionnaires dans les domaines appropriés de même que le nombre de nouveaux fonctionnaires qu’ils doivent recruter. Il lance un appel pour la mise sur pied des nouvelles institutions afin de piloter les divers projets de la vision 2030.

 

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