L’annonce de la facturation d’un « professional fee » par les pharmaciens est loin d’avoir été bien accueillie par la population. Après le tollé que le sujet a provoqué, le Pharmacy Council veut tempérer les choses. L’introduction de cette mesure, qui était prévue le 1er avril, est reportée.
L’entrée en application du « professional fee » pour les pharmaciens, initialement prévue le 1er avril, est temporairement suspendue. Ainsi en a décidé le Pharmacy Council après le tollé provoqué par l’annonce de cette nouvelle mesure. L’ordre des pharmaciens souhaite au préalable travailler sur toutes les modalités et procéder à la rédaction de lignes directrices afin que le « professional fee » soit bien compris par le public.
Un membre du Pharmacy Council reconnaît que l’annonce du « professional fee » s’est heurtée à « l’incompréhension » de la population. « Eu égard aux différentes réactions, l’implémentation de cette mesure va prendre plus de temps que prévu », indique-t-il. Cependant, elle n’est pas remise en question. « Nous allons prendre le temps de bien préciser les modalités pour expliquer dans quels cas le ‘fee’ sera applicable et ce que nous entendons par ‘counseling’ », poursuit-il.
Seront ainsi détaillés les types de prescription qui seront « taxés » et le nombre de produits qu’ils devraient contenir. Il en est de même pour les conseils qui seront prodigués. « Certains services resteront gratuits et d’autres seront payants car les pharmaciens sont compétents pour donner un avis médical sur la prise des médicaments, notamment sur les effets indésirables possibles », ajoute notre interlocuteur.
Certains pharmaciens avouent que dans la conjoncture actuelle, le « timing » pour l’introduction du « professional fee » n’était pas approprié. Néanmoins, ils soutiennent que cette mesure sera dans l’intérêt des consommateurs, qui bénéficieront des conseils éclairés du professionnel de santé qu’est le pharmacien. L’un d’eux estime même que cela va permettre de redorer le blason de la profession, qui selon lui, n’est pas rétribuée à sa juste valeur.
Plusieurs réunions sont prévues au ministère de la Santé ce lundi 28 mars, afin de bien définir les modalités du « professional fee » avec les parties concernées. Le Pharmacy Council émettra par la suite un communiqué pour annoncer la date de l’entrée en application.
La PAM préconise l’éducation de la population
La Pharmaceutical Association of Mauritius (PAM) est d’avis qu’une campagne d’information devrait être menée afin que le public puisse avoir connaissance des raisons et des circonstances de l’application de cette mesure. Pour la PAM, la population doit comprendre l’utilité du « professional fee » et en quoi il est dans son intérêt. « Avec le ‘professional fee’, le pharmacien sera plus redevable envers les clients en leur apportant tous les conseils dont ils ont besoin là où cela s’avère nécessaire », explique un membre de l’association. Il ajoute que le pharmacien est un professionnel et qu’il est logique que sa prestation soit rémunérée.
Siddique Khodabocus : « Il n’y aura pas d’abus »
Le président de l’Union des pharmaciens, également membre du Pharmacy Council, Siddique Khodabocus, se veut rassurant. « Il n’y aura pas d’abus », dit-il. Selon lui, le « counselling fee » ne concerne pas des conseils donnés pour la prise de paracétamol. Il s’appliquera pour une consultation privée avec le pharmacien dans le but d’avoir son avis sur le traitement approprié d’un problème spécifique ou d’obtenir des détails sur une prescription. Siddique Khodabocus explique ainsi que si un client sollicite le pharmacien pour savoir quels médicaments il peut prendre contre la grippe, par exemple, le « counselling fee » devrait lui être facturé.
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