Un futur client, des banquiers et un représentant des emprunteurs se réjouissent de la décision du ministère des Finances d’autoriser les banques à financer jusqu’à 100 % des projets immobiliers. Ils ne craignent pas de hausse des impayés.
Ludovic est père de famille. Ce jeune professionnel a toujours loué son logement depuis qu’il a quitté le foyer de ses parents. Il accueille avec soulagement la mesure du Budget 2017-18 qui autorise les banques à financer des projets immobiliers jusqu’à 100 %. Il faut dire qu’entre l’achat d’une voiture et les frais liés à ses enfants, il n’a pu épargner suffisamment pour payer l’apport d’un crédit immobilier (home loan).
Jusqu’à l’heure, les banques financent jusqu’à 90 % les projets immobiliers de leurs clients à travers des crédits. La différence doit être payée par l’acheteur. Le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, a annoncé dans le discours budgétaire que les Mauriciens acquérant un bien immobilier pour la première fois pourront emprunter jusqu’à 100 % du montant de leur projet.
Capacité de remboursement
L’apport a pour objectif de rassurer les banques sur les capacités de remboursement des emprunteurs. Si un client a pu épargner une partie de ses revenus, chaque mois, pour constituer cet apport, il est plus apte à régler son crédit. L’apport a aussi l’avantage de rendre les crédits moins chers. En réduisant la somme empruntée, le client diminue ses intérêts.
Pour le Chief Executive Officer (CEO) de la MauBank, Sridhar Nagarajan, en apportant sa contribution à son projet immobilier, un client est davantage responsabilisé. « J’attends de recevoir les lignes directrices de la Banque de Maurice (BoM) au sujet de cette mesure avant de faire davantage de commentaires. Néanmoins, il s’agit d’une mesure d’aspect social dans un Budget social. Elle cible la classe moyenne qui a la capacité de payer un crédit immobilier. Les risques de défaut de paiement sont limités à Maurice », affirme Sridhar Nagarajan.
Michel Hardy, président de l’Association pour la protection des emprunteurs abusés, estime lui aussi que cette mesure n’augmentera pas le volume des créances douteuses, autrement dit les crédits impayés. « Je ne pense pas que cela augmentera le nombre d’impayés, car les banques ont d’autres moyens pour vérifier les capacités de remboursement des clients, tels que le Mauritius Credit Information Bureau. Et les mensualités ne devront pas excéder 40 % des revenus mensuels des emprunteurs », commente Michel Hardy.
Certaines banques proposent déjà des financements à 100 %, sous certaines conditions. La Barclays Bank, par exemple, le fait pour la construction d’une maison si le client est déjà propriétaire du terrain donné en garantie. Les principaux critères d’un crédit immobilier à 100 % : la capacité de remboursement de l’emprunteur, son âge et la valeur du terrain hypothéqué.
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