Messe du 1er-Février à Cassis : Plaidoyer pour un musée de l’esclavage à Maurice 

Même si l’esclavage a été aboli depuis 183 ans, il y a un travail de libération qui doit être mené à Maurice à travers l’éducation. C’est ce qu’a fait ressortir le cardinal Piat pendant la messe dite en l’église St-Sacrement de Cassis le jeudi 1er février en commémoration de l’abolition de l’esclavage. Selon Maurice Piat, il y a aussi un travail du devoir de mémoire qui doit être fait. « Cela, afin que plus jamais le trafic humain qu’était l’esclavage ne se reproduise », a-t-il souligné. 

C’est dans ce contexte que dans son homélie, le père Alain Romaine a réitéré le souhait du Comité diocésain 1er février et de diverses organisations, que l’ancien hôpital militaire de Port-Louis abrite le musée intercontinental de l’esclavage. Le but étant de se connecter avec le passé. Selon le père Romaine, « l’oubli est l’ennemi de la mémoire ».

« Faire mémoire c’est nous mettre dans le présent pour nous diriger vers l’avenir », a-t-il expliqué. Pour lui, « le travail de mémoire guérit les plaies de nos divisions érigées de la colonisation fondée sur le racisme ».  Il a également qualifié l’ancien hôpital, construit à l’époque de Mahé de La Bourdonnais par les esclaves venus de l’Inde, d’Afrique et de Madagascar, de « lieu symbolique ». Il a soutenu que dans un hôpital « tout le monde est égal devant la maladie et la mort et que chacun est là pour avoir des soins et trouver la guérison. Par extension, il devient un lieu de réconciliation ». 

Lieu de mémoire 

Le père Romaine a ainsi émis le souhait que le musée de l’esclavage soit un lieu vivant de mémoire. « Cela, afin que l’avenir soit bâti sur la justice sociale et qu’il n’y ait plus de discrimination et d’exclusion des personnes qui ont traversé les océans dans les cales des bateaux. »

Plusieurs personnalités ont assisté à la messe : la présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim et le vice-président Barlen Vyapoory ; le Deputy Prime Minister Ivan Collendavelloo ; la vice-Première ministre Fazila Jeewa-Daureeawoo ; plusieurs ministres, députés du gouvernement et de l’opposition ; ainsi que le lord-maire de Port-Louis Daniel Laurent. Le cardinal Piat était, lui, entouré de plusieurs membres du clergé, dont le vicaire général, le père Jean-Maurice Labour.