Message de Noël : «Notre pays a grandement besoin de bâtir des ponts», dit le cardinal Piat

Dans son message de Noël, le cardinal Maurice Piat, évêque de Port-Louis, a mis l’accent sur la nécessité de construire des ponts entre les différentes factions qui s’opposent dans le pays.

« Pourquoi ne pas prendre la même peine, les mêmes moyens pour construire des ponts entre différents groupes au sein de notre société ? », demande-t-il.

Il prend quelques exemples pour illustrer ses propos. À ses yeux, il faudrait construire « un pont au-dessus du gouffre entre l’opposition et le gouvernement. Il faut des ponts au-dessus des lenteurs et des complications administratives qui bloquent l’accès des petits et des pauvres à certains services de l’État. Il faut des ponts au-dessus de l’abîme du manque de confiance qui se creuse entre la police et le peuple. Il faut des ponts entre ceux qui militent pour la protection de l’environnement et ceux qui veulent faire approuver des projets qui mettent en danger certaines zones sensibles. Des ponts sont aussi nécessaires entre les autorités et le peuple, la société civile dans son ensemble. Il faut des ponts de dialogue franc et respectueux qui créent du lien, des ponts qui font se rencontrer des personnes de différents bords, de différents partis, de différentes compétences.

L’objectif, affirme le cardinal Piat, est de chercher ensemble l’intérêt de la nation et pas l’intérêt d’un groupe ou d’un parti politique. Il faut des ponts qui permettent de chercher le bien commun du pays et construire la paix. »

Pour lui, « construire ces ponts humains dans la famille, dans le travail, à l’école, dans la société, dans le pays n’est pas un luxe ».

« C’est notre priorité. Ce sont ces ponts humains qui peuvent nous faire dépasser l’angoisse de l’avenir et nous permettre de traverser ensemble ces moments difficiles en nous soutenant mutuellement. En ce jour de Noël, je prie pour mon pays et pour vous, mes compatriotes. Je demande à Dieu d’éclairer notre conscience et de nous apprendre à construire ces ponts si nécessaires à notre vivre ensemble. »

« Bâtir un pont, c'est bâtir une bonne relation avec votre enfant, l’écouter, comprendre ses centres d’intérêt. Alors, la confiance se développera et une atmosphère plus détendue permettra un vrai dialogue et une relation plus dynamique avec votre enfant. »

Le cardinal a aussi une pensée pour les toxicomanes et leurs parents. « Ces personnes prises dans l’engrenage de la drogue ne sont pas des criminels ; il faut les considérer comme des personnes malades. Leurs parents vivent un véritable calvaire. Nous devons établir des ponts vers eux pour les écouter et leur donner du courage. Dieu n’a pas attendu que nous soyons proches de lui pour être proche de nous. Comme lui, n’attendons pas que ceux qui sont loin reviennent vers nous. Faisons un premier pas, construisons un pont pour les rejoindre ! Nous serons alors des artisans de paix », affirme-t-il.

Patrick Hilbert