L’année 2024 s’est achevée dans la douleur pour la famille Neeroo, domiciliée à Rivière-des-Anguilles. Une collision entre deux voitures sur la route de Rivière-du-Poste a coûté la vie à Bibi Massoom Neeroo, 79 ans, et à son fils aîné Mohammad Sidick Neeroo, 41 ans, le 30 décembre dernier. Mère et fils étaient inséparables. Le quadragénaire disait souvent qu’il ne pouvait vivre sans sa maman. Le destin a voulu qu’ils restent unis même dans la mort.
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Leur mort subite laisse un grand vide. Mohammad Sidick Neeroo, en fils exemplaire, consacrait tout son temps à sa maman. « …mo frer ti enn garson inkroyab. Linn dedie so lavi zis get mo mama », lâche Twamimah Neeroo, la benjamine de la famille.
Cette dernière garde le souvenir de deux êtres qui étaient complémentaires.
« Nous étions à trois enfants : Sidick, l’aîné, Asgar Ally, le cadet, et moi. Cela fait 21 ans que notre père a été emporté par la maladie », explique-t-elle.
La jeune femme a fondé une famille. « Je suis allée vivre dans la région. Mes frères sont restés auprès de maman. Mon frère cadet cumule deux jobs. Sidick, qui exerçait comme tôlier, passait tout son temps avec maman après son travail », dit Twamimah. Depuis la mort de leur père, il était le pilier de la famille, veillant que sa famille ne manque de rien.
« Notre mère avait une santé fragile. Elle était passée par de nombreuses épreuves. Elle avait eu un cancer et avait dû être opérée, puis elle a connu de nombreux soucis de santé. Elle pleurait tant elle souffrait. Sidick ne pouvait la voir dans cet état. Dès fois, il lui arrivait aussi de pleurer à chaudes larmes en la voyant. Il lui dédiait tout son temps. Il l’aidait pour s’habiller. Il disait à maman qu’elle s’était occupée de nous enfants et que maintenant c’était son tour de s’occuper d’elle. Quand il sortait, il embrassait toujours notre mère sur le front. Il pouvait partir et revenir pour lui faire un second bisou. Quand je lui faisais la remarque, il disait que j’étais jalouse d’eux », dit-elle avec le sourire. Il avait même mis de côté sa vie personnelle. « Il avait déjà connu une fille et l’avait même emmenée à la maison, mais il ne s’est jamais engagé. Sa vie c’était notre mère », raconte-t-elle.
Il était d’un support inestimable. Vivant maintenant séparée de son époux, elle explique que son frère aîné lui était d’une grande aide. « J’ai trois enfants dont une fille qui est handicapée. Depuis qu’elle est âgée de 13 mois, Sidick s’occupait d’elle. Les enfants venaient chez eux durant les vacances et mon frère se faisait une joie de veiller sur eux, plus particulièrement ma fille. Il me disait de toujours prendre soin de ma fille et il s’assurait que je respecte ma parole. Il était vraiment incroyable avec nous », poursuit sa sœur.
La voiture est entrée en collision avec un autre véhicule qui venait dans le sens opposé. L’impact de la violence a été inouï."
Une famille dévastée
Nul ne s’attendait qu’un terrible malheur ne frappe la famille. « Ma mère souffrait d’enflure au pied. Lundi, n’en pouvant plus des douleurs, elle a demandé à être conduite à l’hôpital pour des soins. C’est notre frère cadet qui devait l’y emmener. Mais ce dernier a reçu un appel de son travail et il a dû partir, laissant le soin à Sidick de conduire maman à l’hôpital. Ce jour-là, elle avait parlé avec tout le monde dans la cour avant de rentrer dans la voiture », se souvient avec peine la benjamine de la famille.
Mère et fils se dirigeaient vers l’hôpital de Rose-Belle quand le drame a surgi. Sur la route à Rivière-du-Poste, la voiture est entrée en collision avec un autre véhicule qui venait dans le sens opposé. L’impact de la violence a été inouï. La police de Grand-Bois, le Samu et les sapeurs-pompiers de Rose-Belle ont dû être dépêchés sur place peu après midi. Cet accident tragique avait causé un embouteillage. Le conducteur de l’autre voiture était en état de choc. Quant à Sidick Neeroo et sa maman, ils ont été transportés à l’hôpital Jawaharlal Nehru, Rose-Belle.
La septuagénaire, inconsciente, fut admise aux soins intensifs. « Lorsqu’on nous a informés de cet accident, je me suis rendue à l’hôpital. J’ai vu ma mère sur une civière en sang. Elle était inconsciente. Je n’ai pas vu mon frère. Puis nous avons appris qu’il avait été placé dans une salle », dit-elle. Bibi Massoom a rendu l’âme dans l’après-midi.
Son fils a poussé son dernier souffle aux petites heures le 31 décembre. « Il disait souvent à notre mère que si jamais elle mourait, il n’allait pas survivre. C’est ce qui s’est produit effectivement », raconte cette sœur meurtrie. Les funérailles des victimes ont eu lieu le 31 décembre.
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