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Mendicité : un fléau qui se propage à Port-Louis 

Sur le réseau social TikTok, plusieurs publications avec des photos de ces personnes ont été signalées.

La capitale, ainsi que les grands magasins et autres espaces publics comme les guichets automatiques et les fast-foods sont envahis par de jeunes femmes avec leurs enfants en bas âge ainsi que par des mineurs en quête d’argent. Pourquoi ce phénomène a-t-il pris de l’ampleur ? Le point sur la situation.

Du lever du jour jusqu'à tard dans la nuit, les mendiants sont omniprésents à la rue Sir Seewoosagar Ramgoolam (anciennement rue Desforges). Ils sollicitent de l'argent auprès des passants et même des automobilistes devant les pharmacies, la mosquée, les restaurants et d'autres lieux. Il est courant d’entendre ces mendiants dire aux passants : « Missie mo capave demane ou ene ti service, mo pas mange depi gramatin mo pe faim, acheter ene ti manger pou moi ». Tout cela se déroule au nez et à la barbe des forces de l’ordre.

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Pour réussir leurs coups, certains n’hésitent pas à jouer sur les émotions des passants pour susciter leur sympathie, comme une femme d’une trentaine d'années accompagnée de ses deux filles, l'une âgée d'un an et l'autre d'environ 3 ans. Le soir, ses lieux de prédilection sont les pharmacies ainsi qu’un cabinet de pédiatrie où cette mère de famille sollicite les parents venus consulter le  pédiatre. Elle essaye d’attirer leur sympathie en disant : « Missie mo enfants so bwat du lait fine fini » ou encore « Mo bizin achet medsin pou mo zanfan, donn mwa ene ti kas ».

Si certaines personnes aident volontairement les mendiants, en revanche, d'autres les considèrent comme des charlatans, voire des escrocs qui dissimulent bien leur jeu. Sur le réseau social TikTok, plusieurs publications avec des photos de ces personnes ont été signalées et le public est appelé à la prudence. Cela concerne notamment les toxicomanes ou les personnes qui mendient pour aller jouer au casino, entre autres.

Nous avons rencontré deux passants qui ont été sollicités par les mendiants. Parmi, Mario un habitant de Port-Louis. Il est venu dans une pharmacie et a refusé de donner de l'argent à un jeune mendiant. Il n'a pas mâché ses mots envers lui : « Arrete manz la vi do matlo, ale travay », lui a-t-il dit. Mario nous confie qu'il connaît bien ce mendiant qui habite à Sainte-Croix. Selon lui, c’est un voleur et un toxicomane. « Li fet sorte dans prison, dimune bizin fer atension parski li ena la main longue. Ene voleur, droguer sa ek imposteur », indique-t-il.

Pour sa part, Sharone, 24 ans, estime que les autorités doivent agir. « Ou nepli capave mars en paix lors la rue mem lor bustop la rue Desforges. Meme ou dire zot ou perna cash, zot kontinye suplie ou ek harcel ziska ou bizin don zot meme Rs 10 pou zot aret fatigue ou  », confie-t-elle.

« Le public doit arrêter de donner de l'argent aux mendiants »

Un policier nous a confié que même si la mendicité est un délit criminel, la police n'intervient pas sauf en cas de plainte, en raison de considération humanitaire. Ces personnes seront prises en contravention pour mendicité et seront souvent condamnées à une amende. Mais souvent, ces mendiants n'ont pas de résidence fixe, ils sont plutôt des SDF et sont dépourvus d'une pièce d'identité ou même d'une adresse exacte, ce qui les rend difficiles à retrouver après leur verbalisation.

« Ou farouche ici,  zot alle lautre place zot demande sarite.  Aussi lontan zot pas met la main dans poche dimoune li ok. Mais public  bizin arrete donne zot cash pou pas encourage zot continue demane sarite », fait-il ressortir. 

La police n'intervient pas sauf en cas de plainte, en raison de considération humanitaire."

Ce que préconise la loi

Mendier est considéré comme un délit criminel selon l'Article 26 du Code pénal. Si une personne est capable de travailler et qu'elle refuse de trouver un abri, elle est passible d'un mois d'emprisonnement si elle est prise en flagrant délit de mendicité. En revanche, les individus valides qui mendient peuvent être condamnés à une peine de 15 jours de prison ou à une amende ne dépassant pas Rs 1 000.

Mendicité

 

 

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