Faits Divers

Menaces terroristes: les suspects reconduits en cellule policière

« Je ne suis pas un terroriste », a déclaré, dimanche, Ish Sookun devant la Bail and Remand Court. Kishan Sooklall et lui ont été arrêtés, samedi, dans le cadre de l’enquête sur un courriel adressé au bureau du Premier ministre. Nitin Kelawon Sookun, aussi connu comme Ish, 30 ans, Linux System Administrator, nie les accusations contre lui. Il a comparu devant la Bail and Remand Court (BRC) le dimanche 24 janvier. « Je ne suis pas un terroriste », a déclaré l’accusé devant la BRC . Sa demande de remise en liberté sera débattue, ce lundi. Ish Sookun et Gianeshwar Sooklall, aussi connu comme Kishan, ont été arrêtés, le samedi 23 janvier, par les limiers du Central Criminal Investigation Department (CCID). Le dimanche 25 janvier 2015, Ish Sookun et Kishan Sooklall ont comparu devant la magistrate Jogeshwaree Gooljar-Seeburn, siégeant à la Bail and Remand Court. L’inspecteur Ramkisson, ‘Police Prosecutor’, a objecté à leur remise en liberté. En outre, une interdiction de quitter le pays pèse sur eux. Trois points ont été soulevés par le sergent Dominique du CCID pour refuser leur remise en liberté.

Liberté conditionnelle

Ish Sookun a retenu les services des avocats Sanjeev Teeluckdharry et Erickson Mooneapillay. Me Teeluckdharry a informé la Cour que son client était en détention préventive depuis huit heures, n’a pas été interrogé par la police et qu’il n’a pas fait de déclaration. Il a demandé que les 21 objets qui ont été saisis soient analysés, en présence de son client. De plus il souhaite que l’interrogatoire de ce dernier se fasse en présence de ses hommes de loi. Par ailleurs, l’homme de loi a fait ressortir que son client est poursuivi en vertu des articles 5 et 32 de la Prevention of Terrorism Act. Cette loi ne permet pas la remise en liberté conditionnelle. L’avocat s’est référé au cas de Khoratty pour soutenir que le refus de remise en liberté à une personne est anticonstitutionnel. Il a fait une demande pour que la liberté conditionnelle soit accordée à son client.

« Très dévoué pour mon pays »

Du banc des accusés, Ish Sookun a déclaré : « Je travaille comme Linux System Administrator. Je suis un expert en informatique. Très dévoué pour mon pays. Je ne suis pas un terroriste et je nie les accusations qui sont portées contre moi ».

Les accusations « Terrorist Meeting »

Le 20 janvier 2016, à Indra Cyber Café, au bâtiment de Lake Point, Curepipe, en toute connaissance de cause, Ish Sookun aurait fourni la logistique dans le cadre d’une activité terroriste, en permettant d’envoyer un courriel. Des postes de police, des tribunaux, le Passport and Immigration Office et l’aéroport auraient été visés.
 

Acte de terrorisme

Gianeshwar Sooklall, un habitant de Moka, répond d’une accusation provisoire d’acte de terrorisme.
 

Peine

Selon la Prevention of Terrorism Act, une personne jugée coupable, en vertu des articles 4, 5, 6, 7, 12 et 15 de cette loi, risque une peine de pas moins de trois ans de prison et n’excédant pas vingt ans.

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[row custom_class=""][/row] Ish Sookun avait fait parler de lui lorsqu’il avait témoigné, dans le procès intenté par le Dr Rajah Mahadeo dans l’affaire de carte identité. De son côté, Kishan Sooklall sera traduit ce 25 janvier devant le tribunal de Curepipe.  
   

Grâce à l’adresse IP: le cybercafé identifié par la CTU

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8226","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-15546","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Kishan Sooklall"}}]] Kishan Sooklall est le partenaire en affaires de Ish Sookun.

[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] Ce sont les enquêteurs de la Counter Terrorism Unit (CTU) de la police mauricienne qui ont été mis à contribution pour remonter jusqu’à l’auteur du courriel menaçant le gouvernement mauricien d’éventuelles attaques terroristes. L’e-mail faisait état de cibles possibles : postes de police, tribunaux, le Passeport and Immigration Office et l’aéroport de Plaisance. D’emblée, les spécialistes se sont attardés sur l’adresse IP (Internet Protocol) obtenue à partir de l’e-mail portant le nom d’Ismael Sundrum@india.com, un Mauricien qui aurait rejoint les rangs de Daesh. C’est ainsi que les éléments de la CTU, travaillant conjointement avec des experts étrangers, ont obtenu la certitude que l’adresse IP, qui identifie chaque ordinateur connecté à Internet, était celle d’Indra Company Ltd, shop 10, 14 Royal Rd Curepipe.

Le ccid prend le relais

Samedi matin, les hommes de l’ACP Heman Jangi du Central Criminal Investigation Division (CCID) sont mis au courant de l’avancée des investigations de la cellule antiterroriste. Par la suite, le CCID a pris le relais de cette enquête qui a débouché sur une descente au domicile d’Ish Sookun à Bombay Road, Providence, Quartier-Militaire. Sur place, les limiers du CCID sont tombés sur les parents de l’expert en informatique. Les policiers ont présenté le mandat à ses proches, avant de procéder à l’arrestation de l’informaticien. Les policiers ont effectué une perquisition à son domicile et dans le cybercafé de Curepipe. Au terme de cet exercice, les limiers sont répartis avec deux ordinateurs portables, un PC, des disques durs, des clés USB et une vingtaine d’autres outils informatiques appartenant au jeune ingénieur. Ces pièces à conviction ont été soumises à l’IT Unit de la police où elles devraient être analysées. Les limiers soupçonnent ces appareils d’avoir été utilisés dans le cybercafé où l’e-mail a été envoyé. Au cybercafé de Curepipe, les enquêteurs se sont attardés sur l’ordinateur numéro 3, suspecté d’avoir été utilisé pour l’envoi de l’e-mail. Des empreintes ont été prélevées sur cet ordinateur. Une autre équipe du CCID s’est rendue au domicile de Kishan Sooklall, partenaire en affaire d’Ish Sookun. Les limiers ont également procédé à son arrestation. Les deux hommes ont été conduits au CCID avant d’être conduits en cellule. Leurs versions des faits n’ont pas encore été enregistrées. Ish Sookun a simplement fait ressortir qu’il n’avait rien à voir avec les courriels envoyés au bureau du Premier ministre.
   

Ish Sookun, l’expert pris dans la toile

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8227","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-15547","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Ish Sookun"}}]] Le frère et la mère de Ish Sookun conversant avec l’avocat Sanjeev Teeluckdharry.

[padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1] La réputation d’Ish Sookun, jeune passionné d’informatique, n’est plus à faire. Sur le site Hacklog, ce ‘geek’ explique avoir découvert le système Linux il y a 13 ans quand l’internet était à ses débuts dans l’île. Il a apporté son expertise à des compagnies comme Stella Telecom, Orange Business Services et Linkbynet. Il travaille actuellement comme administrateur (Linux System Administrator) pour le journal en ligne lexpress.mu du groupe La Sentinelle. Fort de son expérience et de son dévouement pour l’informatique, il fait partie également de l’ICT Advisory Council. Il y a quelques années, il a ouvert un cybercafé à Lakepoint, Curepipe.

Carte biométrique

Sur son blog Hacklog, il explique qu’en dehors de son travail, il passe beaucoup de temps à expliquer les avantages de Linux lors d’ateliers, de séminaires, sur les réseaux sociaux et sur son blog. Il indique également qu’il a l’habitude de se retrouver avec des amis ‘geek’ dans un café ou au restaurant au centre commercial de Bagatelle. En septembre 2014, Ish Sookun a été propulsé au-devant de la scène lors de la controverse autour de la carte biométrique, instaurée par le précédent gouvernement. En sa qualité d’expert informatique, il avait déposé en Cour suprême dans l’affaire opposant le Dr Raja Mahadeo contre l’État et le ministère des Technologies et de l’Information. L’informaticien avait notamment expliqué qu’il était possible de pirater des données confidentielles qui se trouvaient sur la nouvelle carte biométrique.

Les parents d’Ish Sookun: « Il avait cédé la gérance de son cybercafé en 2011 »

Ish Sookhun a le soutien de toute sa famille. Lors de sa comparution devant la Bail and Remand Court, dimanche, ses parents étaient présents. Pour ces derniers, leur fils est innocent dans cette affaire. « Mon fils est un professionnel de l’informatique et un bon citoyen. La police est venue chez nous et ne nous a même pas expliqué ce qu’on lui reproche », explique Indira, la mère de l’informaticien. « Depuis 2011, il avait cédé la gérance de son cybercafé à son ami. Il n’a rien fait », soutiennent ses parents.

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Mario Nobin, commissaire de police: « Encore prématuré…»

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"8228","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-15548","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"300","height":"360","alt":"Mario Nobin"}}]]Après l’arrestation d’Ish Sookun et de Kishan Sooklall, le commissaire de police, Mario Nobin, se veut prudent. Joint au téléphone dimanche, le No 1 de la police s’est brièvement exprimé à ce sujet. « Il en est encore prématuré de dire quoi que ce soit dans cette affaire. Les gens ont vu qu’il y avait un dispositif en place. L’enquête se poursuit ». Après les courriels de menaces d’attentat sur le sol mauricien, le commissaire de police avait tenu une conférence de presse aux Casernes centrales le 22 janvier. Il avait alors assuré que la situation est sous contrôle. « Dans la lutte contre le terrorisme, rien n’est pris à la légère. Nous prenons avec tout le sérieux les e-mails et prenons des actions qui s’imposent », avait-il fait ressortir.
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