Jacques Bernard Congo, qui s’est porté garant pour un ancien collègue qui avait contracté un emprunt bancaire de Rs 50 000 en 1992, risque des poursuites. La banque menace de l’attaquer en justice s’il ne s’acquitte pas des dettes de l’emprunteur qui ne les a pas honorées depuis 2000. Le montant dû, intérêts inclus, s’élève à Rs 235 000.
Publicité
Jacques Bernard Congo, 45 ans, se retrouve dans le pétrin pour un service rendu il y a 25 ans. Cet employé exerçant dans le secteur la construction s’était porté garant d’un collègue qui avait emprunté Rs 50 000 à une banque. Or, ce dernier n’a pas respecté ses engagements. Résultat : la banque menace d’attaquer Jacques, le garant solidaire, en justice.
« J’ai entrepris des démarches pour contracter un prêt bancaire afin de rénover ma maison. Or, la banque a rejeté ma demande, au motif que selon le relevé du Mauritius Credit Information Bureau (MCIB), j’ai des arriérés de Rs 235 000 sur un prêt contracté en 1992. J’ai indiqué que je n’ai pris aucun loan et que je ne dois rien à aucune banque », raconte Jacques.
C’est alors qu’un officier lui a expliqué qu’il s’était porté garant d’un emprunteur qui n’a pas payé ses mensualités depuis 2000. Ses arriérés se sont accumulés. Intérêts compris, la dette s’élève à Rs 235 000 (pour un capital initial de Rs 50 000). « La banque a exigé que je règle cette somme pour clear mon MCIB. Ce n’est qu’après l’avoir fait que je pourrai obtenir mon prêt. Or, dans le passé, j’avais emprunté Rs 100 000, somme que j’ai remboursée intégralement. Si depuis 18 ans cet emprunteur ne s’est pas acquitté de sa dette, pourquoi cela se reflète-t-il dans mon MCIB aujourd’hui ? Pourquoi n’ont-ils rien fait avant ? » s’insurge Jacques.
Ce dernier aurait tenté de contacter son ancien collègue, l’emprunteur, mais en vain. « Il a changé d’adresse. J’estime avoir été victime d’une arnaque, car quelques mois après avoir obtenu son prêt, ce collègue a quitté son emploi. »
Abus de confiance
Sollicité pour un avis légal, Me Ericsson Mooneeapillay, dit que Jacques est condamné à payer cette dette en tant que garant.
« La loi est claire : toute personne qui consent à se porter garante en apposant sa signature sur un document accepte toutes les conditions imposées en cas de défaut de paiement de l’emprunteur. Une fois qu’il a remboursé le prêt, le garant peut ensuite engager des poursuites en réclamation contre l’emprunteur. Il peut porter plainte pour swindling (escroquerie) contre l’emprunteur. Les autorités devraient revoir la loi. Il n’y a pas que les banques qui sont victimes des mauvais payeurs. La personne qui a offert sa caution devient aussi victime. Elle a accepté de bonne foi d’apposer sa signature et se retrouve victime d’abus de confiance lorsque l’emprunteur ne paie pas. »
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !