Après plus de deux mois et demi de confinement, la majorité des Mauriciens ont vécu le déconfinement comme une libération. Ils se sont réjouis de pouvoir sortir enfin de chez eux, mais tel n’est pas le cas pour A.N.
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Ce jeune homme âgé de 22 ans se retrouve, malgré lui, dans l’obligation de vivre cloîtré chez lui. Il affirme que s’il essaye de mettre un pied hors de chez lui, il doit surveiller constamment ses arrières. Il affirme qu'il devient complètement parano. Désemparé et las de vivre ainsi, A.N. s’est tourné vers notre rédaction, car il dit craindre pour sa vie.
Le cauchemar de A.N., qui vit à Canot, Albion, a débuté il y a quelques mois quand un habitant d'un quartier de Beau-Bassin a proféré des menaces de mort à son encontre. Il s'agit d'un homme de 24 ans, qui est connu de la police.
« Son ex-copine et moi étions amis au secondaire. Puis, nous nous sommes perdus de vue quand j’ai changé de collège. Ensuite, il y a environ un an, nous avons repris contact via Facebook », relate A.N. Ce dernier, au fil de ses conversations en ligne avec la jeune femme, a appris que l'habitant du quartier de Beau-Bassin, qui est son ex-petit ami et le père de ses deux enfants la frappait régulièrement. A.N. dit avoir fait de son mieux pour soutenir moralement son amie.
Quand la jeune mère regagnait son domicile après le travail par le bus de la compagnie, elle avait pris l’habitude de descendre loin de chez elle suite au mauvais comportement de son ex-petit ami. Elle faisait donc le reste du trajet à pied. Un soir, elle a téléphoné à A.N. pour lui demander de la déposer chez elle à motocyclette pour ne pas avoir à marcher. Cela s’est produit plusieurs fois, jusqu’à ce que A.N. la fasse comprendre qu’il va arrêter de la ramener à la maison à cause des qu’en-dira-t-on.
Cependant, l'ex-petit ami aurait eu vent de la situation, et c’est ainsi qu’a débuté le calvaire de A.N. « Depi sa li nek fatigue moi, li telephone moi, li avoye moi message avec zourer et line fine meme menace pou touye moi si li trouve moi lor sime », relate le jeune habitant d’Albion.
Tout au long du confinement, il a vécu dans la peur, mais avec le soutien de sa mère, il est allé porté plainte à la police. « Dans station bane la police la dir zot conne li bien ena 11 case lors li », a indiqué A.N. Ce dernier s’attend à ce que le jeune homme soit arrêté, mais en vain.
Entre-temps, dit-il, les menaces et les appels continuent. « Mo per, mo stresser tou le zour, mo gagne extra per pour sorti », nous avoue le jeune homme qui a préféré se réfugier chez son père qui réside dans une autre région de l'île.
« 'Premier coup, la polis dire ena confinement tousala pa pu kav fer grand-chose', mais moi j’ai vraiment très peur pour ma vie », confie le jeune homme qui n’ose plus sortir seul. « Mo ti siposer rentre travail depuis le deconfinement mais mo pane kapav aller mo ti p gagne trop per li attack moi, mone bisin met conge mais mo bisin rentre travail bien vite », se lamente le jeune homme qui est guide dans un parc d'attraction.
A.N. affirme qu'il a raison de craindre les réactions disproportionnées du suspect puisque ce dernier est allé jusqu’à téléphoner sur son lieu de travail pour menacer sa superviseuse. Celle-ci a référé le cas à la police. Le mercredi 10 juin, A.N. prenant son courage à deux mains, a repris le travail, mais la peur de se retrouver nez à nez avec celui qui lui a proféré des menaces de mort est omniprésente. La police poursuit son enquête.
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