Interview

Megh Pillay : «C’est clair que nous réussissons à retrouver notre résilience»

La compagnie nationale d’aviation a généré des profits avec les mêmes ressources. Son CEO, Megh Pillay, affiche l’optimisme pour l’année financière 2016/2017. Il revient sur la compétition qui existe sur la destination mauricienne.

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Comment se présente les deux prochains trimestres d’Air Mauritius en termes de réservations ? Quels sont les marchés en forte croissance ?
Nous restons optimistes pour le reste de l’année. Les réservations sont en hausse. On s’attend à une croissance de 4 % à 5 % sur le nombre de passagers et du coefficient de remplissage.

« Nous n’avons pas peur de la concurrence. Maurice est notre ‘home-base’. On s’adaptera quand il le faudra. »

La demande reste ferme sur l’ensemble de notre réseau. L’Europe et la Chine sont aux premières places.

Après une année 2015/2016 marquée par un retour à la profitabilité et un premier trimestre avec des profits, est-ce qu’on peut dire avec conviction, aujourd’hui, que le pire est derrière nous ? Pourquoi ?
Certes, la conjoncture nous a été favorable. N’empêche que la concurrence s’est accrue. Elle n’est pas restée moins acharnée. Le poids du ‘hedging’ nous pèse toujours dessus. Ces résultats ont été obtenus avec les mêmes ressources et la même capacité de notre flotte. Si nous avons pu ainsi augmenter nettement le rendement, c’est clair que nous réussissons à retrouver notre résilience.

Un montant supérieur à deux millions d’euros est mis de côté pour les employés voulant prendre une retraite anticipée. Pourriez-vous faire le point sur ce sujet ?
Le plan de départ volontaire à la retraite anticipée nous a coûté 2,5 millions d’euros. Cette somme a été déjà comptabilisée dans le bilan trimestriel. Sans ce dépense, le profit aurait été de 4,6 million d’euros au lieu de 2,1 millions d’euros déclarés dans notre bilan trimestriel la semaine dernière. Nous avons un sureffectif par rapport au nombre d’avions qui composent la flotte.  Cet exercice fait partie de l’ajustement structurel nécessaire à la viabilité durable d’Air Mauritius.

Il est question d’allonger la piste de l’aéroport de Plaine-Corail. Est-ce positif pour Air Mauritius ?
C’est une excellente nouvelle pour Air Mauritius comme pour Rodrigues. Avec sa piste de 1,287 mètres, l’aéroport  Sir Gaetan Duval ne peut pas accueillir des avions à réaction et même pas les avions à fuselage étroit  tels que nos Airbus A-319.  Nous opérons donc une flotte de trois turbopropulseurs à hélices ATR72-500 pour relier Rodrigues. Pour des raisons techniques liées à la limitation de la piste, ces avions de 72 places ne prennent qu’une capacité  utile de 64 passagers. Donc cette cette piste courte, à plus de 600 km de Maurice, impose une inefficience opérationnelle et commerciale sur Air Mauritius. L’extension nous permettra d’opérer nos avions à réaction avec beaucoup plus de capacité par vol et aussi du cargo entre Rodrigues et Maurice.

Avec l’arrivée d’Air Asia en octobre et la haute saison, est-ce que Air Mauritius aura toujours la même influence sur les destinations asiatiques ?
Dans cette industrie, il faut impérativement s’adapter à la dynamique évolutive du marché concurrentiel.  Nous n’avons pas peur de la concurrence. Maurice est notre ‘home-base’. On s’adaptera quand il le faudra.

Où en est Air Mauritius dans ses discussions avec KLM ? Pourriez-vous nous expliquer l’importance de cette stratégie ?
Nous l’annoncerons en temps et lieu. Depuis 1999, nous sommes en partenariat avec Air France, qui est elle-même actionnaire dans notre structure capital. Air France a fusionné avec KLM en 2004. Air France /KLM opère les puissantes plate-formes de correspondance de Roissy-Charles de Gaulles et Amsterdam-Schiphol. Nous opérons jusqu’à 17 vols gros-porteurs par semaine sur Charles de Gaulles en période de pointe dont dix par Air Mauritius et sept par Air France. Schipol est le hub préféré de nombreux Européens, des Scandinaves et des Britanniques souhaitant venir à Maurice, car il est très pratique pour plusieurs raisons. Nous avons quelque peu négligé ces marchés. Il est grand temps qu’on s’en occupe et Amsterdam-Schipol est le levier qu’il nous fallait.

Êtes-vous confiant que le prix du fioul sera favorable pour l’année financière 2016/2017 ?
Les fondamentaux de l’offre et de la demande sont très forts . Ils indiquent que les cours élevés du pétrole n’est pas pour demain. L’offre dépasse la demande, qui reste stagnante.  Les réserves stratégiques prenant avantage des prix bas absorbaient le surplus qui , maintenant, debordent. Les producteurs arrivent à peine à réduire le flot sur le marché international qui, pour sa part, semble rester insensible aux aléas  géopolitiques.  Valeur du jour,  le pétrole à 100 dollars le baril n’est pas pour demain.

 

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