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Megh Pillay après sa révocation : «Il y avait une profonde divergence entre moi et le président d’Air Mauritius»

« Je ne suis pas aigri », déclare Megh Pillay après qu’il a été révoqué de son poste de CEO à Air Mauritius vendredi après-midi 28 octobre.

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Intervenant en direct sur Radio Plus vers 18 h 15, Megh Pillay a déclaré « qu’il n’est un secret pour personne qu’il y avait une divergence de vues en profondeur entre moi et le président d’Air Mauritius [Arjoon Suddhoo] ».

« Le gouvernement a dû trancher à un moment donné et il l’a fait », affirme Megh Pillay.

Répondant à une question de Nawaz Noorbux, Megh Pillay affirme que la divergence de vues porte sur « des conflits d’intérêts », sans donner plus de détails.

Megh Pillay explique qu’il n’a pas le sentiment d’avoir été « une victime politique » ; précisant qu’il « n’est pas aigri ».

Le différend entre Megh Pillay et Arjoon Suddhoo portait sur une divergence d’opinion autour du cas Mike Seetaramadoo, Executive Vice President du département commercial d’Air Mauritius, qui est suspendu de ses fonctions depuis le 4 octobre. Il est reproché à ce dernier de « gross misconduct ».

Si Megh Pillay est d’avis que Mike Seetaramadoo doit comparaître devant un comité disciplinaire pour donner ses explications, Arjoon Suddhoo a demandé lui à plusieurs reprises que ce comité n’ait pas lieu.

Interrogé par Nawaz Noorbux sur le cas Mika Seetaramadoo, Megh Pillay maintient que Mike Seetaramadoo doit s’expliquer devant un comité disciplinaire. Il est d’avis que le cas Mike Seetaramadoo a « contribué » à sa mise à pied.

« Certains ont voulu que nous annulons ce comité disciplinaire. “Mo pa kapav fer li”. Cela a contribué [à la décision prise par le “board” d’Air Mauritius pour le révoquer de son poste de CEO] », affirme Megh Pillay.

Questions-réponses entre Nawaz Noorbux et Megh Pillay sur Radio Plus :

Nawaz Noorbux : Pensez-vous que le président d’Air Mauritius s’est ingéré dans le « day-to-day running » d’Air Mauritius ?
Megh Pillay : Je préfère ne pas commenter là-dessus pour le moment.

Avez-vous parlé au Premier ministre ?
Non. 

Êtes-vous amer ?
Pas du tout ! Quand vous avez une divergence aussi importante, une décision doit être prise. Je crois que c’est dans l’intérêt de tout le monde.

Regrettez-vous d’être retourné à Air Mauritius ?
Pas du tout ! Je suis très content d’être retourné [à Air Mauritius]. La compagnie se porte bien. Regardez ses actions qui sont cotées en Bourse : elles sont passées de Rs 10 l’action à Rs 14 en très peu de temps. Air Mauritius terminera une année financière extraordinaire.

Il paraît que vous n’étiez pas trop d’accord sur le concept d’Air Corridor. À quel point est-ce vrai ?
J’en parlerai plus tard. 

[Petite pause]

Megh Pillay reprend : Il faut savoir que je n’ai aucun problème avec le concept Air Corridor entre l’Afrique et l’Asie. Mais c’est différent pour le cas de Singapore et la Malaisie. Nous avions des divergences de vues là-dessus.

Nawaz Noorbux : Air Mauritius a connu plusieurs CEO ces 10 ou 15 dernières années. Pensez-vous que cette compagnie pourra un jour retrouver sa stabilité ?
Megh Pillay
: Cela dépend. S’il y a une volonté de le faire, pourquoi pas ! C’est une très belle compagnie. Si on lui donne la chance, elle arrivera à trouver sa sérénité.

Y a-t-il beaucoup d’ingérences politiques à Air Mauritius ?
Je ne pourrai pas commenter là-dessus. “Politik mo pa trouv li telman”, mais ingérence d’autres personnes oui ! C’est la structure de gouvernance qui permet cela aujourd’hui. On pourrait pu apporter beaucoup d’améliorations sur cet aspect.

Ingérence du président ?
Il y a une définition du rôle du président, du rôle du “board” [d’Air Mauritius] et du rôle du directeur général [d’Air Mauritius]. Cela est clairement défini. Vous le trouverez si vous lisez l’Annual Report de la compagnie. Mais dans la pratique, les choses ne se passent pas exactement comme cela. Puis à l’île Maurice, il y a le code de la bonne gouvernance et la Compagnies Act qui définit bien les différents rôles. Plusieurs personnes ne comprennent pas trop bien ces deux choses. Et quand elles ne les comprennent pas, elles commencent à empiéter sur le terrain des autres. À ce moment-là, c’est un peu l’anarchie.

Auriez-vous préféré que des compagnies comme Air Mauritius aient plutôt des P.-D.G. ?
Pas nécessairement. Le rôle du président et celui du directeur général sont séparés. C’est une très bonne idée. Mais il faut que chacun comprenne bien son rôle. Je l’ai déjà dit par le passé. Si chacun comprend bien son rôle, “li pou marss tre bien”. On n’est pas obligé d’avoir des P.-D.G. [président-directeur général]. Cette formule a marché par le passé. Mais elle a été abandonnée à travers le monde. Très peu de compagnies sont gérées par des P.-D.G. de nos jours.

Pouvons-nous dire que Mike Seetaramadoo est politiquement plus fort que Megh Pillay ?
Je n’en ai aucune idée.

Avez-vous le sentiment d’avoir été lâché par l’Hôtel du gouvernement ?
Non. Je pense qu’ils ont dû faire un choix à un moment donné. Et ils ont fait leur choix.

 

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