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Méfiance envers les vaccins: Hong Kong pourrait jeter des millions de doses

Cette photo d'archive prise le 27 février 2021 montre un chariot transportant des vaccins contre le coronavirus Pfizer-BioNTech Covid-19 vers un entrepôt après avoir été déchargé d'un avion cargo Cathay Pacific à l'aéroport international de Hong Kong. Le 25 mai 2021, un fonctionnaire a prévenu que Hong Kong pourrait bientôt devoir jeter des millions de doses de vaccins contre le coronavirus fabriqués par Pfizer-BioNTech, car leur date de péremption approche et trop peu de personnes se sont inscrites pour recevoir ces vaccins. ?JEROME FAVRE / POOL / AFP

La méfiance des Hongkongais à l'égard des vaccins contre le Covid-19 fait que les autorités locales pourraient devoir prochainement jeter des millions de doses périmées, des fioles qui sont pourtant l'objet, ailleurs dans le monde, de toutes les convoitises.

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L'ex-colonie britannique est un des rares endroits au monde à avoir réussi à se procurer suffisamment de doses pour vacciner l'ensemble de sa population, qui est de 7,5 millions d'habitants.

Mais la campagne de vaccination est loin du succès espéré, et ce pour plusieurs raisons. 

Il y a d'abord la méfiance profonde des Hongkongais vis-à-vis de leurs gouvernants qui sont perçues comme le bras de la répression chinoise, deux ans après l'immense mobilisation populaire de 2019.

Mais l'hésitation vis-à-vis des vaccins est aussi la conséquence de la désinformation, et du sentiment relativement répandu qu'il n'y a aucune urgence à se faire vacciner, d'une part en raison de la faible circulation du virus à Hong Kong -donc du risque sanitaire limité- et de l'autre, faute de mesures incitatives. 

Beaucoup ne voient aucun intérêt à se faire vacciner, notamment car les dispositions drastiques de quarantaine leur coupent toute envie de voyager.

Mardi, un haut fonctionnaire a averti que les Hongkongais n'avaient plus qu'une "fenêtre de trois mois" avant que le premier lot de vaccins Pfizer-BioNTech ne périme.

 "Le monde lutte" 

"Les vaccins ont tous une date de péremption", a déclaré à la radio publique RTHK Thomas Tsang, un ancien contrôleur du Centre pour la protection sanitaire. "Ils ne peuvent être utilisés après la date de péremption et les centres de vaccination de quartier administrant le BioNTech cesseront de fonctionner après septembre, selon le calendrier actuel".

"Le monde entier lutte pour trouver des vaccins", a-t-il rappelé en estimant "injuste" que Hong Kong n'utilise pas ses doses.

Ce constat d'échec intervient alors que lundi, six dirigeants de pays d'Amérique latine et des Caraïbes ont réclamé à la communauté internationale un accès équitable aux vaccins, demandant aux pays qui détiennent le plus de doses de les partager.

"Nous lançons un appel ardent aux pays qui disposent d'un surplus de doses ou qui ont déjà vacciné leur population à risque, pour qu'ils mettent en oeuvre des mesures afin que ces excédents soit distribués équitablement et de manière immédiate", ont affirmé les dirigeants d'Argentine, du Mexique, de Jamaïque de Bolivie de l'Equateur, de l'Uruguay dans un communiqué diffusé par le président du Costa Rica, Carlos Alvarado.

Hong Kong a acheté 7,5 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech et autant du Sinovac (Chine), disponible dans la ville bien que non encore approuvé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Hong Kong avait aussi pré-commandé 7,5 millions de doses du vaccin AstraZeneca avant de se raviser, expliquant qu'elle projetait plutôt d'utiliser ce budget pour les vaccins de seconde génération.

A ce stade, 19% de la population a reçu une première dose de vaccin, et 14% la seconde.

 Pas d'incitation financière 

Les hésitations vis-à-vis des vaccins se retrouvent même au sein des personnels de santé. Il y a quelques semaines, l'autorité hospitalière a révélé qu'un tiers seulement de son personnel, pourtant prioritaire, s'était fait vacciner.

Au total, Hong Kong a reçu près de 3,3 millions de doses du Pfizer-BioNTech. Mais seules 1,2 million ont été administrées.

"Ce que nous avons est probablement tout ce que nous aurons cette année", a encore prévenu M. Tsang.

Ces dernières semaines, des responsables politiques hongkongais ont avancé que l'ex-colonie britannique devrait envisager d'expédier ses doses non utilisées à l'étranger si davantage de Hongkongais ne demandent pas à se faire vacciner.

Les autorités ont globalement laissé aux entreprises le soin de convaincre leurs employés d'aller se faire vacciner.

Au début de l'année, le gouvernement avait annoncé 5.000 HKD (560 euros) d'aides aux particuliers sous la forme de coupons à dépenser, et ce pour doper l'économie.

Certains avaient suggéré que l'on subordonne la remise de ces coupons au fait d'être vacciné, où que l'on incite les gens à recevoir les doses en leur donnant d'autres aides en liquide.

La cheffe de l'exécutif Carrie Lam a cependant balayé mardi cette idée.

"Proposer du liquide ou quelque chose de tangible pour inciter les gens à se faire vacciner ne devrait pas être fait par le gouvernement", a-t-elle dit. "Cela pourrait même avoir l'effet opposé à celui qui est recherché."

© Agence France-Presse

 

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