
L’OMS met en garde contre trois sirops contre la toux contaminés en Inde, responsables de décès d’enfants. À Maurice, ces produits ne sont pas commercialisés, mais l’Association des importateurs s’inquiète des critères d’évaluation des médicaments étrangers.
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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié, le lundi 13 octobre, un avis sanitaire concernant trois sirops contre la toux contaminés identifiés en Inde : Coldrif (Sresan Pharmaceuticals), Respifresh TR (Rednex Pharmaceuticals) et ReLife (Shape Pharma). Selon l’agence, ces lots présentent des risques importants et peuvent provoquer des maladies graves, potentiellement mortelles. L’OMS a exhorté les autorités sanitaires à signaler toute détection de ces médicaments dans leur pays.
La Central Drugs Standard Control Organization (CDSCO), autorité sanitaire indienne, a précisé que ces sirops auraient été consommés par des enfants de moins de cinq ans récemment décédés dans le district de Chhindwara, dans l’État du Madhya Pradesh. Selon le CDSCO, aucun de ces médicaments contaminés n’a été exporté depuis l’Inde et aucune preuve d’exportation illégale n’a été détectée. La Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a confirmé que ces produits n’avaient pas été expédiés vers le territoire américain.
À Maurice, le Dr Fazil Khodabocus, directeur par intérim des services de santé, rassure la population : « Ces produits ne sont pas présents sur le marché local. Le pays applique des critères stricts avant d’accepter un médicament provenant d’un fournisseur étranger, et la pharmacovigilance n’a signalé aucun problème lié aux autres sirops antitussifs disponibles ici. »
Due diligence
Cependant, des inquiétudes persistent du côté des professionnels du secteur pharmaceutique. Siddique Khodabocus, président de l’Association des petits et moyens importateurs de produits pharmaceutiques, exprime des réserves. Bien que les sirops contaminés ne soient pas commercialisés à Maurice, il s’inquiète de l’ouverture des appels d’offres internationaux à toutes les compagnies, y compris celles éventuellement pointées du doigt par l’OMS. Selon lui, le ministère de la Santé ne procède pas à une due diligence complète : l’évaluation des produits repose uniquement sur les documents fournis par les fournisseurs.
Le pharmacien recommande des analyses de laboratoire pour tous les médicaments importés, en particulier ceux provenant de pays où des problèmes de qualité ont été signalés. Il plaide également pour un renforcement des critères de sélection des fournisseurs lors des appels d’offres internationaux, limitant la participation aux compagnies représentées localement par un grossiste ou un importateur pharmaceutique. Pour lui, ces mesures sont essentielles afin de garantir la sécurité des médicaments distribués dans les établissements hospitaliers mauriciens.

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