La récente saisie d’une importante quantité de produits pharmaceutiques vient révéler un manque de contrôle adéquat pour éliminer des médicaments périmés. Enquête…
Le jeudi 16 septembre dernier, la police a mis la main sur plusieurs milliers de médicaments expirés. Parmi, des psychotropes, du gel pour angiographie et des pilules du lendemain. Ces produits appartiendraient à Ali Jaffar Rassool, un homme d’affaires à la tête de la société Capital Health Care Supplies Ltd. Soupçonné de se livrer à un vaste trafic de médicaments périmés, il a été provisoirement inculpé. Les autorités soupçonnent que ces articles auraient été livrés à plusieurs pharmacies. Depuis, la police multiplie les descentes à la traque de médicaments périmés.
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Chetan Rambans Dookun est pharmacien depuis une vingtaine d’années et est également gérant d’une pharmacie située à Bonne-Terre, Vacoas. Il se demande comment ces produits ont pu atterrir sur les étagères de certaines pharmacies, surtout que Capital Health Care Supplies Ltd, comme avancé par les autorités, ne détiendrait pas de licence pour distribuer des médicaments. « Si demain vous débarquez chez moi et vous me dites que vous vendez des médicaments, je ne peux pas vous les acheter. Je peux le faire uniquement auprès de fournisseurs dûment enregistrés », soutient-il, estimant que les autorités ou les fournisseurs, seuls, ne peuvent être blâmés.
Krishna Bucktowar, le directeur des Pharmacies au ministère de la Santé, est catégorique. Il faut pouvoir faire une distinction entre un trafic de médicaments périmés et un cas isolé. « Si quelqu’un dispose d’un stock de médicaments et qu’il manipule les dates de péremption, ça, c’est criminel. Par contre, s’il s’agit d’un cas isolé, c’est entre le client et le pharmacien, et ce dernier doit alors y remédier. Cela dit, si le cas est référé au ministère de la Santé, cela va être considéré comme une entorse », avance-t-il.
Des professionnels de l’industrie pharmaceutique dénoncent néanmoins un manque de contrôle adéquat pour détruire les médicaments périmés. Siddick Khodabaccus, président de la Small & Medium Pharmaceutical Importers Association, recommande la mise en place de lignes directrices ainsi que des facilités pour éliminer les produits pharmaceutiques expirés. « Car actuellement, il n’y a pas de protocoles établis. Tous les médicaments ne peuvent être incinérés. Différents médicaments nécessitent différents types d’élimination », affirme-t-il. Or, le directeur des Pharmacies au ministère de la Santé, Krishna Buctowar, soutient qu’un protocole est bel et bien en place pour l’élimination de ces produits, que ce soit pour les grossistes ou pour les détaillants.
Bien que le haut fonctionnaire indique que l’objectif du ministère de la Santé est de visiter les quelque 350 pharmacies du pays au moins quatre fois par an, Krishna Bucktowar concède néanmoins que le personnel reste limité. « Je ne dirais pas que j’ai un effectif complet. Mais dans le dernier Budget, j’ai obtenu 10 pharmaciens additionnels. Une fois qu’ils seront recrutés, nous pourrons certainement mieux nous organiser. Mais en attendant, nous disposons déjà d’un calendrier de travail », soutient-il. Krishna Bucktowar considère qu’avec l’avènement du Pharmacy Council, plusieurs aspects de ce secteur pourront être améliorés, y compris les exercices d’inspection.
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