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Me Satyajit Boolell, ancien DPP : «L’expression et la critique sont essentielles au Parlement»

Me Satyajit Boolell.

Les articles 10, 11 et 12 de la Constitution de Maurice, qui portent sur les droits universels, ont été décortiqués par l’ancien Directeur des poursuites publiques (DPP), Satyajit Boolell, lors de l’Emmanuel Anquetil Memorial Lecture 2023, organisée ce jeudi par Linion Pep Morisien et le Rassemblement mauricien à l’hôtel St Georges. Selon lui, la liberté d’expression et la présomption d’innocence doivent primer.
Me Satyajit Boolell a rappelé que « la liberté d’expression est indissociable de la notion de démocratie ». Il a affirmé que l’expression et la critique sont « essentielles au Parlement », car c’est là que réside « le cœur de la démocratie ». Faisant référence au président de l’Assemblée nationale Sooroojdev Phokeer, l’ancien DPP a soutenu que la Cour suprême et la Constitution sont là pour garantir les échanges d’opinions et les débats d’idées au Parlement. Ce qui, selon lui, « n’est pas dans la culture du Speaker ». 

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Ses mots simples et ses exemples concrets lui ont valu les applaudissements de l’auditoire, tandis qu’il expliquait comment la liberté d’expression et la démocratie sont bafouées à Maurice. 

Me Boolell a également abordé la question de la présomption d’innocence et du droit de tout suspect d’être informé des charges qui pèsent contre lui lors d’une accusation et d’une perquisition de son domicile. Il a souligné que toute poursuite devait être réglée dans un délai raisonnable et que l’accusé devait bénéficier d’un procès « juste, impartial et équitable ». Il a souligné l’importance du rôle du DPP et a critiqué les tensions entre le commissaire de police et le Bureau du DPP, qui sont deux postes constitutionnels assurant la continuité de l’administration de la justice.

L’ancien DPP a également déploré les perquisitions avec des mandats qui se multiplient et envahissent le domicile des suspects. Il a aussi critiqué « l’utilisation abusive des charges provisoires, sans aucun standard ». « J’ai toujours soutenu qu’une enquête préliminaire doit être menée avant de porter des accusations contre un accusé. On ne peut lui imposer des charges provisoires pour ensuite chercher des preuves », a dit Me Boolell.

 

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