Me Richard Rault : «Le véritable test de crédibilité s’opère devant un tribunal»

Me Richard Rault affirme qu'un moyen de preuve ne doit jamais être pris à la légère, quel que soit le moment où il se manifeste. « Il n’appartient pas aux enquêteurs d’écarter tel ou tel élément des investigations. Conduiront-ils sérieusement cette enquête ? Dans l’état actuel de notre Police nationale, fortement pénétrée d’ingérences politiques, avec un commissaire sous forte dépendance du pouvoir actuel, on peut en douter », soutient-il. Le témoignage de Vishal Shibchurn a le mérite d’exister, et il convient d’approfondir ces éléments avant que le parquet et les tribunaux ne s’en saisissent et tranchent. « Le véritable test de crédibilité s’opère à ce niveau, pas dans les discussions publiques, malgré l’importance de celles-ci », avance l’homme de loi. 

Peut-on demander une enquête par voie d’affidavit ? Rien n’interdit l’ouverture d’une enquête sur la base d’un affidavit, répond l’avocat. Il explique que l'affidavit de Vishal Shibchurn mentionne des pressions, des menaces et des manœuvres dilatoires pour obstruer la conduite de l’enquête. 

Après avoir porté plainte à la police pour faux affidavit contre sa personne, Yogida Sawmynaden a parlé de vengeance politique en pointant du doigt l’avoué Pazhany Rangasamy qui, dit-il, fait de la politique pour l’opposition dans la même circonscription que lui, notamment la numéro 8 (Moka-Quartier Militaire). 

Pour Me Richard Rault, l’opinion de Yogida Sawmynaden est à prendre avec précaution, car il est sérieusement mis en cause, non seulement dans le cadre de cet affidavit, mais aussi lors des travaux de l’enquête judiciaire. « La présence de l’avoué Pazhany Rangasamy, futur candidat, semble avoir joué un rôle dans le choix de Vishal Shibchurn pour confier de telles informations et en faire un affidavit », souligne l’homme de loi.

En s’engageant frontalement dans l’affaire Kistnen, comme le dit l’ancien ministre, est-ce que les avocats dits Avengers n’ont pas transgressé les règles de la déontologie des avocats ?

« Il faut demander à l’ex-ministre quelles règles estime-t-il avoir été enfreintes », réplique-t-il.