Le nom de l’avocate de Vimen Sabapati serait apparu dans la facture détaillée du téléphone qu’il utilisait lors de sa détention à Alcatraz. Melany Nagen fait l’objet d’une accusation provisoire de complot.
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Après l’arrestation du constable Perianen et de Marie Diane Sabapati, la brigade criminelle (CID) de Port-Louis Sud a procédé à celle de l’avocate Melany Nagen, le mercredi 27 septembre. Les enquêteurs la soupçonnent d’avoir communiqué par téléphone avec son client Vimen Sabapati durant sa détention à Alcatraz, suivant son interpellation dans le cadre de l’enquête sur la saisie de 10,35 kilos d’héroïne le 3 mai dernier.
Me Melany Nagen a été présentée devant le tribunal de Port-Louis. Elle fait l’objet d’une accusation provisoire de complot. L’avocate a été libérée contre une caution de Rs 30 000 et après avoir signé une reconnaissance de dette de Rs 50 000. Lors de son interrogatoire hier, Me Melany Nagen a réfuté les allégations portées contre elle. Lors de certaines questions, elle a fait valoir son droit au silence en présence de Me Rouben Mooroongapillay.
Or les enquêteurs auraient retracé des communications entre Vimen Sabapati, alors qu’il était à Alcatraz, et Me Melany Nagen. En effet, après l’analyse des relevés téléphoniques, l’IT (Information Technology) Unit a soumis son rapport à la CID de Port-Louis Sud, identifiant des appels « landline » dans le répertoire. La police a également obtenu une facture détaillée, soit l’« Itemised Bill » du téléphone découvert dans la cellule de Vimen Sabapati. Ce document a révélé plusieurs échanges de communication avec différents individus pendant la période de détention de Vimen Sabapati jusqu’au 8 juin, date à laquelle l’appareil a été saisi par la CID de Port-Louis Sud. Ils ont également récupéré les numéros des correspondants.
C’est lors d’une vérification que le téléphone cellulaire a été découvert dissimulé sous une serviette, juste à l’extérieur de la cellule de Vimen Sabapati. Les images des caméras de surveillance CCTV ont permis aux enquêteurs d’identifier le constable Goparlen Perianen, alors affecté au centre de détention d’Alcatraz. Il avait balancé la serviette sur le téléphone cellulaire au moment où les enquêteurs de la CID s’apprêtaient à inspecter la cellule. Il a été arrêté pour complicité.
La police a également arrêté Marie Diane, l’épouse de Vimen Sabapati, 33 ans, le lundi 25 septembre. Elle avait appelé son époux durant sa détention. Marie Diane Sabapati est soupçonnée d’avoir comploté avec le policier Perianen pour permettre à Vimen Sabapati d’obtenir un téléphone cellulaire. Lors de son interrogatoire par la CID de Port-Louis Sud, elle a choisi de faire valoir son droit au silence.
Elle a été libérée contre une caution de Rs 30 000 et après avoir signé une reconnaissance de dette de Rs 50 000 le mardi 26 septembre.
Quant à Vimen Sabapati, il a obtenu la liberté sous caution le mardi 26 septembre. Pour ce faire, il a dû fournir deux cautions de Rs 400 000 et signer une reconnaissance de dette d’un montant de Rs 6 millions. Cependant, Vimen Sabapati restera en détention suivant un « Stay of Execution » émis par le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). L’affaire sera appelée devant la Cour suprême.
Me Nagen : « Mo pran not reaksion lapolis… »
À sa sortie du tribunal de Port-Louis, hier, Me Melany Nagen devait lancer :
« Mo pran not reaksion lapolis fas a verdik liberte kondisionel Sabapati. » Elle affirme ne pas être en possession des détails de l’accusation de « complot » portée contre elle.
Me Melany Nagen a confirmé qu’elle n’est pas autorisée à s’approcher de Vimen Sabapati conformément à l’ordre de la cour. « Li pa pou enn problem, mo parti dan so lanket inn fini konplete », a-t-elle laissé entendre.
Me Rouben Mooroongapillay a, lui, expliqué que sa cliente n’a pas encore été confrontée aux éléments de preuve que la CID détiendrait. Il dit attendre que la police présente l’ « Itemised Bill » à sa cliente afin de déterminer la marche à faire.
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