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Me Kailash Trilochun : «Retirer toutes les organisations des mains des politiciens»

Kishore Pertab, légiste spécialisé dans le cadre légal financier, Ashveen Gopee, président du Fintech Committee de Mauritius Finance, et Kailash Trilochun, ancien président de la Financial Intelligence Unit.

La Financial Crime Commission que le gouvernement souhaite mettre sur pied n’est pas la solution pour combattre les crimes financiers. C’est l’avis de l’avocat Kailash Trilochun, ancien président de la Financial Intelligence Unit. Il était l’un des invités de Nawaz Noorbux et de Jugdish Joypaul dans l’émission Au cœur de l’info sur Radio Plus, le 11 août. 

« Comment mieux combattre les crimes financiers ? » L’avocat est catégorique. La classe politique ne devrait plus avoir de main mise sur les organisations engagées dans les crimes financiers. « Bizin tir tou sa bann instans la dan lame ban politisien », dit Kailash Trilochun. Selon lui, les législations en place sont suffisantes. « Nos lois sont bien ficelées. Nous n’avons pas besoin d’une Financial Crime Commission ou d’une Serious Fraud Office », dit-il. 

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Si le gouvernement met en place la nouvelle Financial Crime Commission, il estime que la personne à la tête ne devrait pas être un nominé politique. « Si la nomination se fait par le Premier ministre ou un autre ministre, il n’y aura pas d’amélioration dans le combat contre les crimes financiers. Li pou enn lot fason pou vinn zwir ek fer bann abu. » L’ancien président de la FIU recommande une Constitutional Appointment Commission, dont les membres sont nommés par le président de la République, pour la nomination de la personne à la tête de la FCC. 

« Nous sommes en train de manquer complètement notre cible », déplore-t-il. Pour l’avocat, la nouvelle loi devrait permettre à un magistrat de saisir les biens d’une personne accusée d’avoir arnaqué une autre personne, ou d’ordonner à l’accusé de dédommager la victime, par exemple. Ce qui évitera à un déclarant les tracasseries de poursuivre au civil un arnaqueur. Ce dernier pourrait s’en sortir avec une amende ou une peine de prison.

Kishore Pertab, légiste spécialisé dans le cadre légal financier, était aussi sur le plateau. Il considère que l’idée de regrouper des institutions n’est pas mauvaise. Il se demande cependant si le pays sera alors toujours considéré comme étant FATF Compliant. L’avocat considère aussi que la personne qui sera nommée à la tête devrait bénéficier d’un « security of tenure ». Et, il propose que cette personne soit nommée par la Judicial and Legal Service Commission.  Il a aussi abordé le sujet du financement des partis politiques. Il déplore qu’une législation pour régulariser le financement des partis politiques n’ait pas abouti à ce jour. Il considère qu’il est temps d’y mettre de l’ordre. 

 

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