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Me Antoine Domingue, Senior Counsel : «Sherry Singh ne risque rien s’il a des preuves» 

Me Antoine Domingue, Senior Counsel, aborde les révélations faites par Sherry Singh sur les ondes de Radio Plus. Il explique dans les grandes lignes les implications.

Sherry Singh, qui a démissionné comme Chief Executive Officer (CEO) de Mauritius Telecom (MT), a déclaré avoir refusé d’obtempérer à une directive du Premier ministre, pour autoriser une « tierce partie » à installer des équipements à MT. Cela, pour contrôler le trafic internet du pays. Que risque Sherry Singh ce faisant ? 
Je ne le connais pas personnellement. Il a plusieurs accomplissements à son actif à Mauritius Telecom. Il a, à mon avis, tout simplement fait une dénonciation. En se tenant sur ses pieds. Il faut voir maintenant ce que la police ou encore les autorités de ce pays vont faire. La police doit faire son travail. Il appartiendra, par la suite, au bureau du Directeur des Poursuites Publiques et ensuite à la Cour de se prononcer. 

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Sherry Singh a, dans son intervention à la radio, déclaré ne pas viser personnellement certaines personnes. Il dénonce une certaine pratique, que si fondée, est inacceptable. À l’heure digitale, tout est stocké sur le Cloud. C’est facile pour une tierce partie d’intercepter nos communications, si celle-ci se voit accorder les moyens. Sherry Singh ne risque rien s’il a des preuves. Il ne faut pas oublier qu’un lanceur d’alerte (whistleblower) est protégé par la loi. 

Quant au Premier ministre, qu’adviennent ces accusations contre lui ? 
Ce n’est pas parce qu’on est un Premier ministre, qu’on doit être au-dessus de la loi. La loi est la même pour tout le monde. On attend pour l’heure ses explications. Il aurait peut-être fallu qu’il se soumette au même exercice que celui auquel s’est livré Sherry Singh. C’est-à-dire qu’il vienne à la radio et s’explique sur ce qu’il en est. 

Mais j’avoue ne pas être du tout étonné par la teneur des propos de Sherry Singh. Le PM, qui est un avocat de profession, doit savoir les implications de s’ingérer dans des choses qui ne le concernent pas. Ce n’est pas parce qu’on est affilié à une partie politique, qu’on doit tout tolérer. On ne peut pas nommer un technicien à la tête d’une institution et ensuite s’en débarrasser. Cela dit, la Cour suprême a interprété au pied de la lettre, la loi sur les nominations politiques. Cela, pour dire qu’on peut résilier le contrat d’un nominé politique après les élections. 

 

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