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Me Akil Bissessur : «J’ai toujours eu confiance en la justice» 

Le 28 mars 2023, une accusation provisoire de possession de drogue synthétique pour la revente retenue contre Akil Bissessur a été rayée devant le tribunal de Bambous. 

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Comment avez-vous vécu votre arrestation, le 19 août 2022, par la Special Striking Team (SST) ?
C’était terrifiant lorsque la SST s’est présentée à la porte de la maison de ma compagne Doomila Devi Moheeputh à Palma, Quatre-Bornes. Lorsque j’ai compris la raison de leur présence, j’ai gardé mon calme. Pour moi, cette perquisition était illégale et avait pour but de « planter » de la drogue. Les éléments de cette unité ont tenté de mettre la pression sur ma belle-mère âgée de 70 ans et sur ma compagne afin qu’elles disent que cette drogue qu’ils auraient saisie « était la mienne ». Je savais que j’étais innocent et je le maintiens.  

Pourtant on vous a vu en train de débarrasser un sac dans une vidéo qui a été en circulation….
J’étais nu et en train de me changer quand j’ai vu pour la première fois, les policiers en train de filmer depuis le garage. Je venais d’entrer chez ma compagne avec celle-ci et ma belle-mère. Nous revenons d’un dîner quand j’ai vu plusieurs personnes en train de me filmer. J’étais choqué et terrifié. J’ai eu simplement le temps de mettre un short et un t-shirt. Comme je l’ai expliqué dans ma défense à la police, j’avais une envie pressante causée par la peur. J’ai alors pris le sac qui contenait mes vêtements pour m’habiller, hors de la vue des policiers. J’ai même laissé la porte des toilettes ouverte. J’étais moi-même en train de filmer les policiers en laissant le sac ouvert. Il n’y avait pas de drogue dans le sac. Je l’ai dit à maintes reprises et je le redis. Et aussi il n’y avait ni mes empreintes, ni mes ADN sur la drogue qui a été ensuite saisie, lors de la perquisition. Et je suis sûr que la drogue a été « plantée » hors de ma vue car j’étais séquestré dans une autre pièce de la maison.

Vous attendiez-vous à un tel dénouement du tribunal de Bambous ?  
Je ne suis pas surpris de la décision du tribunal de Bambous. Je suis soulagé. Dès le début, je clame mon innocence et aussi j’ai toujours eu confiance en la justice. 

Dans mes déclarations contenant des centaines de pages, j’ai expliqué mon itinéraire le jour de mon arrestation. Sans hésitation, j’ai donné mon ADN, l’autorisation à avoir accès à mes comptes bancaires et à mon téléphone portable. Car, je n’ai rien à cacher. J’ai aussi réclamé à ce que la police visionne les images des caméras de surveillance pour soutenir ma version dans cette affaire. 

Que pensez-vous des critiques du tribunal de Bambous ?
C’est totalement justifié. Dans l’affaire Joy Beeharry v l’État, la Cour suprême avait égratigné l’enquête policière. Tout en ajoutant que la police avait le devoir d’enquêter avec diligence et aussi c’est à la poursuite de « réfuter » la version de la défense dans une affaire. Mais, dans mon cas, la police n’a même pas enquêté sur ma version. Ce qu’a aussi fait ressortir la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath.

Où se situent les lacunes ?
Les enquêtes de la police sont souvent bafouées où c’est fait dans le but d’extorquer des aveux en utilisant la violence. Il faut que des enquêtes soient bien ficelées. Nous avons des policiers compétents. Ils ne sont pas nombreux, malheureusement. Il faut aussi qu’ils aient les qualifications requises. Dès fois, c’est dommage de voir le standard de certains policiers devant une cour de justice.  

Quelles ont été les répercussions de cette affaire sur votre vie sociale et professionnelle ? 
C’est très dur pour ma compagne Doomila Devi Moheeputh. Je suis une personne publique. Heureusement que j’ai eu le soutien de ma famille et certains de mes collègues. Et c’est dans ces moments que vous savez sur qui vous pouvez compter. Aussi, j’ai perdu plusieurs clients. Car, je travaillais énormément avec des clients étrangers. Avant je touchais 1 500 dollars (Rs 68 925) par mois d’une importante firme à l’étranger. J’ai aussi une fois obtenu 120 000 dollars (Rs 5 514 000) rien que pour une injonction. Pensez-vous que j’allais me lancer dans une « affaire de drogue » valant Rs 260 000.

Que comptez-vous faire maintenant ?
Premièrement, je compte réclamer Rs 500 M pour arrestation arbitraire, détention illégale, dommages moraux, pertes financières et autres préjudices. Puis, Rs 150 millions pour avoir fait circuler des vidéos intimes de moi et de ma compagne sur les réseaux sociaux. Elles sont toujours accessibles sur WhatsApp, entre autres. 

J’entrevois aussi de réclamer des dommages de Rs 500 000 au Premier ministre pour diffamation. Car, il avait dit en public que « avocat Akil Bissessur ti lor nous Radar et nous ti soupconer li pe fer traffic  ». 
Ma compagne ne compte pas aussi baisser les bras. Elle va également loger des plaintes en cour. Nous serons soutenus par une armada d’avocats et j’ai également le soutien pour l’affaire criminelle de l’ancien Chef juge Eddy Balancy.

 

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