De la drogue a-t-elle été placée dans la maison où se trouvait Akil Bissessur ? C’est ce que soutient l’avocat. Du côté des Casernes centrales, on affirme que la police a filmé la perquisition et que l’argument de défense avancé par le suspect ne tient pas la route.
Publicité
Deuxième nuit en détention policière pour l’avocat Akil Bissessur et sa compagne Doomila Sweety Moheeputh. Ce samedi, le couple a été inculpé provisoirement de trafic de drogue devant la Bail and Remand Court, à Port-Louis. La police ayant objecté à leur remise en liberté, les deux suspects ont été reconduits en cellule. Ce dimanche, leur demande de libération sous caution sera débattue devant la même cour de justice.
Pendant sa comparution au tribunal, hier, Akil Bissessur a donné sa version du déroulement de la descente de police chez sa compagne, à Quatre-Bornes, tard dans la soirée de vendredi. Il accuse un groupe de 25 policiers d’avoir fait voler en éclats des panneaux de vitres et six policiers de l’avoir brutalisé avec une matraque. Il allègue également qu’avant la fouille, un des policiers aurait mis quelque chose dans un tiroir. Selon lui, de la drogue aurait été placée là dans le but de le piéger.
L’un de ses avocats, Me Sanjeev Teeluckdharry, a réclamé l’ouverture d’une enquête concernant les plaintes de son client. Le magistrat Prashant Beesoon a accédé à cette requête.
C’est munis d’un mandat de perquisition que, vendredi soir, les agents de la Police Headquarters (PHQ) Special Striking Team se sont présentés au domicile de Sweety Moheeputh, avenue Jeewoonarain à Palma. Cette unité dirigée par l’assistant surintendant Ashik Jagai avait obtenu des renseignements selon lesquels des transactions illicites avaient lieu dans cette maison. Akil Bissessur, sa compagne et la mère de cette dernière étaient présents.
Alors que les policiers tentaient d’accéder à l’intérieur, l’avocat a filmé la scène et l’a diffusée en direct sur Facebook. « Lapolis pe atak mwa, pe kraz partou kot mwa la, pe kraz tou vitr kot mo konpagn. Pa kone ki zot pe rod vinn fer. Gete lapolis ki pe fer kot mwa », l’entend-on commenté en criant.
Les forces de l’ordre affirment avoir dû forcer une porte parce que les occupants des lieux leur refusaient l’accès. La perquisition a finalement eu lieu. Elle s’est soldée par la saisie de deux sacs en plastique renfermant des feuilles suspectées d’être du cannabis et de sept sachets contenant 52 g de drogue de synthèse. La valeur marchande de cette saisie a été estimée à Rs 260 000.
Selon une source proche de l’enquête, les suspects se seraient débarrassés d’une certaine quantité de drogue de synthèse dans les toilettes avant l’entrée des policiers dans la demeure. Cette drogue a été récupérée en cassant la tuyauterie. Par la suite, une autre fouille a été effectuée dans la maison d’Akil Bissessur à Sodnac, mais rien de compromettant n’y a été découvert. Aux Casernes centrales, on indique que les enquêteurs ont filmé les perquisitions et qu’ils sont en possession de « damning evidence ».
Confrontés à la saisie de drogue, Akil Bissessur et Sweety Moheeputh n’ont donné aucune explication. Ils seront interrogés ce dimanche matin à 8 heures par des membres du Central Criminal Investigation Department, qui a pris le relais dans cette affaire.
Arrestation de Doomila Sweety Moheeputh : «Li pa ditou dan bann zafer ladrog »
Les Moheeputh sont en état de choc. Les proches peinent à croire que Doomila Sweety, 46 ans, soit impliquée dans une affaire de drogue. Mère d’un garçon, elle est séparée de son époux et travaille dans le domaine du marketing.
« Li pa ditou dan bann zafer ladrog, se pa nou labitid sa. Si li ti fer sa bann zafer-la, nou mem pa ti pou frekant li, pena dan nou fami sa », insistent ses proches, qui la décrivent comme une femme courageuse. « Li enn fighter, enn hard worker », affirment-ils.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !