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Maya Hanoomanjee : une grand-mère douce, drôle et câline

Elle profite de chaque moment de libre avec son petit-fils, Aarhan. Elle profite de chaque moment de libre avec son petit-fils, Aarhan.

La première femme Speaker de l’Assemblée nationale, Maya Hanoomanjee, est une personne multitâche. Perfectionniste jusqu’au bout des ongles, elle est aussi un fin cordon bleu qui  peut mettre les saveurs du monde dans son assiette. Rencontre avec une bonne vivante qui aime être entourée.

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« La gastronomie est l'art d'utiliser la nourriture pour créer le bonheur ». Cette citation de Theodore Zeldin décrit la passion que nourrit Maya Hanoomanjee pour la cuisine. Sa recette du bonheur est simple : une table bien remplie et des convives plaisants dont des membres de sa famille. Il suffit de très peu, justement, pour faire le bonheur de la Speaker qui adore faire la cuisine et surtout essayer de nouvelles recettes.

Un vrai cordon bleu dont la spécialité est la moussaka, un plat traditionnel du Moyen-Orient. Son entourage en est fan. Cependant, elle a une nette préférence pour la cuisine indienne. Elle teste, goûte et retouche les recettes qu’elle trouve sur YouTube ou encore des recettes qu’elle obtient de ses amies et de sa famille.

« Je peux passer toute une journée derrière les fourneaux sans me fatiguer », raconte-t-elle. Cette envie de cuisiner est aussi née de sa passion de recevoir les gens chez elle. « J’adore faire plaisir à mes hôtes », dit-elle.

Méticuleuse de nature, elle fait attention à chaque étape d’une recette. « Je dois avoir mon livre de recettes devant moi. Et je dois suivre la recette à la lettre. De plus, s’il y a un ingrédient qui manque, je préfère ne pas aller de l’avant. Tout doit être exactement pareil comme dans le livre de recettes », fait-elle ressortir. Elle s’applique à tout faire dans sa cuisine, la cuisine chinoise, thaïe, française et surtout mauricienne. Sa dernière recette réussie est la lasagne.

Au quotidien, ce sont des plats simples qu’elle mijote car depuis quelque temps, il lui faut cuisiner juste pour deux personnes, pour elle et son époux. Il y a aussi les repas de sa mère qu’elle prépare chaque matin. « Je fais deux plats différents tous les matins. Avec le travail, je ne sais pas quelle heure je vais rentrer, donc le mieux est de se lever tôt et de tout préparer », raconte-t-elle.

Tout est ainsi organisé. Dans sa vie au quotidien, Maya Hanoomanjee est tout aussi perfectionniste. « C’est peut être un défaut parce que cette envie de voir les choses parfaites me pousse à attendre la même chose des autres. Et souvent on est déçu », avoue-t-elle.

Mais derrière cette image de la femme stricte et sévère se cache une épouse, une maman et une grand-mère très joyeuse qui adore être entourée des gens heureux.

Et pour être de bonne humeur, elle se lève tôt chaque matin pour faire une marche rapide avec son époux. Installée à Curepipe, elle est actuellement dans sa maison secondaire à Flic-en-Flac parce que la température y est meilleure surtout pour sa mère qui a 95 ans. En évitant le froid de Curepipe, elle arrive ainsi à faire sa marche quotidienne avant de rentrer pour préparer les repas de la journée.

La lecture et la musique

La lecture est une autre passion qui vient tout juste après la cuisine. Actuellement, elle a deux livres sur sa table de chevet. Et les deux diffèrent complètement. « The life changing magic of tidying up » de Marie Kondo et “The future shock”, par Alvin Toffler. Deux livres qui correspondent à son caractère. Le premier est un guide pour un environnement plus soigné et l’autre est un livre qui fait part de la dure réalité de la vie. Et puis, pour se ressourcer, il y a de la musique. En effet, selon elle, il y a des musiques qui aident à se sentir bien. C’est ce genre de musique qu’elle affectionne. « Quelle soit en hindi ou en anglais, il faut qu’elles soient mélodieuses », avoue-t-elle.

Une enfance pas comme les autres

Née à Vacoas, Maya Hanoomanjee a encore des souvenirs très précis de son enfance. Si les enfants de son âge jouaient constamment avec des jouets, elle, au contraire passait son temps à lire et à apprendre. « Mon père était très sévère, trop même. Il voulait nous voir avec nos livres. On ne pouvait pas jouer librement. On devait faire nos devoirs ou alors faire la lecture, il n’y avait pas de place pour autre chose », raconte Maya Hanoomanjee qui garde toutefois les souvenirs d’une enfance joyeuse aux côtés de son frère aîné et de sa petite sœur. « J’ai quelques regrets de n’avoir pu jouir d’une liberté comme mes camarades, mais mon père savait aussi ce qu’il faisait, il voulait nous voir réussir », estime la Speaker. Les sorties aussi se faisaient très rarement. « L’une de nos activités phares était d’aller aux courses pour le ‘Maiden’. Mon père nous emmenait voir les courses dans la capitale et ça, c’était notre plus grand loisir ».

Elle entamera donc ses études primaire et secondaire avec rigueur, surveillée de près par son père. Ensuite, en quittant le collège Queen Elizabeth, elle commence d’abord par trouver de l’emploi dans la fonction publique. « Les temps étaient durs. Les études tertiaires étant payantes, je devais travailler dans un premier temps pour ensuite financer mes études ». Peu de temps après, elle s’inscrira  à l’université de Maurice. Elle y pense avec un petit pincement au cœur. « Mes amies sont presque toutes parties à l’étranger pour leurs études, certaines sont devenues médecins, d’autres dentistes. Mais moi, je ne pouvais envisager des études à l’étranger. Je viens d’une famille modeste et je devais être réaliste », raconte-t-elle sans regret.

En même temps, elle se marie, à 20 ans. C’était en 1972 et il fallait gérer à la fois son travail, ses études et sa famille. D’ailleurs, elle était déjà maman de ses deux premières filles, Naila et Sheila quand elle avait commencé ses études. Chaya, la benjamine viendra plus tard. « C’était le travail très dur, mais la motivation venait de ma détermination à réussir. Je pense que c’est l’éducation que m’a donnée mon père », souligne-t-elle. Ses trois filles seront aussi appliquées qu’elle et toutes trois ont fréquenté le QEC, tout comme elle.

Sa famille, sa passion

Son défunt père, Baichand, a toujours eu une vision d’avenir pour ses enfants. Sa maman, Basseea, elle, a été une maman câline, qui inculquait des valeurs telles que l’humilité, l’intégrité et la compassion à ses enfants. Elle a aujourd’hui 95 ans et vit avec Maya Hanoomanjee. Et c’est cette dernière qui s’occupe de sa mère quotidiennement. « Il y a certes des gens qui sont aux petits soins car elle a besoin d’assistance tout le temps. Nous, nous pouvons lui donner de l’amour, de l’affection et d’attention », réalise-t-elle.

Malgré son emploi du temps chargé, elle se fait un devoir d’être attentionnée, de trouver le temps pour la famille. Grand-mère de deux petits-enfants, elle souhaite maintenant passer plus de temps avec Aarhan, le fils de Naila, qui a 6 ans. La toute  dernière la famille est Sara, la fille de Sheila, et a 3 ans. Chaque semaine, elle se fait un devoir de jouer avec eux. En effet, avec ses multiples responsabilités, son quotidien est planifié de telle façon pour qu’elle arrive à tout faire en une journée.

La fonction publique, la politique et l’Assemblée nationale

Aujourd’hui, la Speaker est fière de son parcours. « À l’époque, il fallait passer des examens pour gravir les échelons dans la fonction publique, donc, là aussi, il fallait toujours apprendre et relever ces défis », indique-t-elle. C’est après 33 ans de carrière dans la fonction publique qu’elle décide de se lancer dans la politique. Elle était alors Secrétaire Permanent. « Les enfants étaient sceptiques de cette décision, mais mon époux m’a beaucoup encouragée. C’est d’ailleurs grâce à son soutien indéfectible que j’ai pu aussi faire une carrière », ajoute-t-elle. L’aventure dans la politique commence alors en 2005. « Les enfants étaient grands, j’étais plus libre et je pouvais m’investir davantage. Et à l’époque, il y a aussi peu de femmes dans la politique », dit-elle. Son combat continue et c’est avec cette même fierté qu’elle est devenue la première femme Speaker à l’Assemblée nationale. « Mais, on reste humble. Peu importe le travail que vous faites, l’humilité doit être toujours présente. On garde la tête sur les épaules », conclut la Speaker.

 

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