Le gouvernement accordera un soutien financier aux PME et aux entreprises orientées vers l’exportation afin qu’elles puissent verser la compensation salariale à leurs employés. Quel mécanisme sera mis en place ? Quand sera-t-il prêt ? Éléments de réponse.
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Si elles craignaient d’être appelées à payer la compensation salariale de Rs 1 500 à Rs 2 000 à leurs employés à partir de janvier 2024, les petites et moyennes entreprises (PME) peuvent désormais pousser un ouf de soulagement. L’État leur accordera un soutien financier. Il en va de même pour les sociétés tournées vers l’exportation. La décision a été avalisée par le Conseil des ministres qui s’est réuni le vendredi 8 décembre 2023.
Les modalités de soutien sont en cours d’élaboration. C’est la Mauritius Revenue Authority (MRA) qui se chargera du paiement. Au sein de cette instance, on explique que les détails ne sont pas encore finalisés. « Nous étudions les conditions. Cependant, ce seront plus ou moins les mêmes procédures que celles des aides financières accordées dans le passé qui seront appliquées », indique-t-on.
Cela devrait être finalisé assez rapidement, affirme-t-on du côté de la MRA. « Dès que les modalités seront prêtes, nous les communiquerons au public. » Une société en difficulté devra ainsi déposer sa demande auprès de cette instance.
Mais une chose est sûre : l’État n’aidera pas toutes les entreprises. Seulement celles qui éprouvent réellement des difficultés seront soutenues financièrement. « Un mécanisme sera mis en place pour les entreprises qui auront des difficultés à payer la compensation salariale », confirme-t-on au sein du ministère des Finances.
Lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, des précisions ont d’ailleurs été apportées sur les entreprises qui seront éligibles. Il s’agit principalement de PME en difficulté financière et ayant un chiffre d’affaires ne dépassant pas Rs 100 millions, d’entreprises manufacturières du secteur de l’exportation bénéficiant déjà d’un soutien existant, ainsi que de firmes manufacturières fournissant le marché local.
Un entrepreneur du secteur textile dit éprouver des appréhensions. « Nous mendions déjà pour obtenir des prêts bancaires et nous luttons pour joindre les deux bouts. Maintenant, nous devons passer par d’autres formalités pour recevoir de l’aide », déplore-t-il.
Il estime qu’il aurait été plus judicieux que la hausse des salaires ne soit pas appliquée aux PME en difficulté. « C’est comme si on tournait en rond. Au lieu de soutenir les PME qui peinent à sauver des emplois, le gouvernement préfère aider les grosses entreprises qui font déjà des profits », martèle l’entrepreneur.
Ajay Beedassee, président de SME Chambers, se demande si les PME concernées seront remboursées à 100 %. « L’année dernière également on nous a promis un soutien financier pour le paiement de la compensation salariale. Finalement, le soutien n’a été accordé qu’en partie. Les PME ont dû payer la plus grande partie de la hausse salariale », précise-t-il.
Il souligne que beaucoup de PME ne pourront pas absorber cette hausse salariale. « Ce ne sera pas étrange si on assiste à plusieurs fermetures en 2024 », prévient-il.
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