Mauritius Meat Authority : les conditions de travail dénoncées, les syndicats montent au créneau

Les conditions de travail à la Mauritius Meat Authority (MMA) sont au cœur de vives critiques. L’Union of Workers of the MMA et le Mauritius Labour Congress (MLC) ont dénoncé, lors d’une conférence de presse le 24 juin, un environnement insalubre, des équipements vétustes et une direction absente depuis plusieurs mois.

«Ce n’est pas la première fois que nous alertons sur la situation. Aujourd’hui, nous sommes à un point critique », a déclaré Haniff Peerun, président du MLC. Des photos récentes à l’intérieur des installations montrent un état de délabrement avancé : saleté accumulée, infrastructures rouillées, entretien défaillant. Selon lui, cela représente un danger tant pour les employés que pour les consommateurs, la MMA étant chargée de la viande destinée à des milliers de Mauriciens.

Autre sujet d’inquiétude : l’absence d’un président et d’un conseil d’administration depuis plus de sept mois. « Sans direction, comment espérer une gestion efficace ? » interroge Haniff Peerun, qui dénonce une paralysie totale de l’organisme.

Les employés, livrés à eux-mêmes, évoquent un sentiment d’abandon et de résignation. Certains affirment travailler dans des conditions « devenues invivables ». À cela s’ajoute la précarité contractuelle : plusieurs travailleurs, en poste depuis plus de dix ans, sont encore sous contrat à temps partiel. « C’est une injustice flagrante », soutient Haniff Peerun, appelant à une régularisation.

Une rencontre a bien eu lieu avec le ministre de l’Agro-Industrie, qui aurait promis une visite sur site par ses officiers. Mais depuis, aucune action concrète n’a été entreprise, déplore le syndicat. « Les travailleurs attendent toujours », dit Peerun.

Les syndicats demandent une inspection indépendante et un plan d’action pour rétablir des conditions de travail dignes. Au-delà du bien-être du personnel, c’est la question de l’hygiène alimentaire qui est posée.

« Nous espérons une réaction rapide. Nous privilégions le dialogue, mais il doit aboutir à des mesures concrètes », conclut le président du MLC.