Se faire un nom au pays de l’Oncle Sam n’est pas donné à tout le monde. À l’ambition de réussir s’ajoutent une volonté, un mental de fer et beaucoup de courage. En 20 ans aux États-Unis, Shah Peerally est de ceux ayant gravi les échelons. À 18 000 kilomètres de Maurice, il suit l’actualité et se dit prêt à apporter sa contribution pour bâtir une Île Maurice moderne.
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Nous sommes en 1998. Cet ancien étudiant du Royal College of Curepipe décide de poursuivre des études à l’étranger. Les États-Unis ne sont pas son premier choix. Mais il y va afin de vivre une expérience nouvelle. Issu de famille très modeste, il n’a jamais oublié ces valeurs d’entraide et proximité. Car s’il se rend au pays de l’Oncle Sam, c’est pour être plus proche d’une tante qui voulait le voir évoluer dans ce pays. Sa destination est donc toute tracée. Ce sera San Francisco, centre culturel, commercial et financier de la partie nord de la Californie, État sis sur la côte ouest des États-Unis.
Avant de s’immiscer et grandir dans le monde légal, c’est un véritable parcours de combattant qui l’attend. Certes, la vie n’est pas un fleuve tranquille mais au moins, à l’époque, les immigrés sont les bienvenus. Ainsi, il sera tour à tour cuisinier, laveur de voitures et vendeur d’autos. En parallèle, raconte Shah Peerally, il poursuit des études de droit. Après avoir été employé dans une firme, il s’installe à son propre compte. Ainsi prend naissance Shah Peerally Law Group P.C., firme basée à Newark, Californie.
Pour situer la ville de Newark, il suffit de penser au Sillicon Valley avec des groupes, tels qu’Apple, Microsoft et Google. À l’époque, c’est sous l’ère Georges W. Bush, 43e président des États-Unis. Dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001, entrer aux États-Unis est un parcours du combattant. Shah Peerally s’intéresse à ces cas et se spécialise dans ce domaine du monde légal.
Aujourd’hui, Shah Peerally est membre de l’American Immigration Lawyers Association de même que la State Bar of California. Mais ses activités ne se résument qu’au riche Etat de la Californie. Sa passion pour les droits humains, le travail social, son intérêt pour le système politique et légal des États-Unis a mené son groupe à travers la première économie mondiale, à défendre les causes qui lui tiennent à cœur.
Âgé de 44 ans, marié et père de deux enfants, Shah Peerally n’est jamais loin de Maurice. Chaque année, il y effectue au minimum deux séjours, chacun d’une durée de deux à trois mois. Au fait, il voudrait s’installer dans son pays natal pour une certaine période. « You can take me out of Mauritius but you cannot take the Mauritius out of me, » dit-il.
Bien qu’il n’y pas de représentation dans le pays, il voudrait bien ouvrir un bureau de services d’appui à Maurice. Tout dépendra du volume de travail disponible, affirme Shah Peerally. Le marché à cibler sera l’Afrique, afin de leur offrir des services légaux américains. Du moment que ce projet se concrétise, l’heure sera au recrutement, toujours dédié à l’immigration américaine.
Division
Le constat a le mérite d’être clair et précis. Maurice, une belle île avec beaucoup de potentiel, souffre de la division, affirme Shah Peerally. Il est né dans un pays où le slogan a été « en sel lepep en sel nasion. » Aujourd’hui, cette identité est en passe de disparaître pour la bonne et simple raison que les Mauriciens sont devenus plus nombrilistes au lieu d’avoir une réflexion d’ordre nationale. Il y a une nécessité d’avoir un leader qui puisse fédérer la population, garantir la sécurité, la protection de l’environnement incluant la mer et les plages, et encourager les jeunes à devenir de bons entrepreneurs. Ce faisant, dit-il, Maurice sera la perle de l’océan Indien.
Poussant la réflexion plus loin, Shah Peerally est d’avis que la diaspora a beaucoup à offrir. Il est essentiel de solliciter leurs compétences « Quand nous constatons l’importance qu’on accorde aujourd’hui aux petites choses, il est de plus en plus évident que nous avons perdu trace de ce que nous voulons réellement en tant que nation. Le pays a besoin de sang neuf et d’un sens renouvelé de patriotisme,» dit-il.
« Le pays devrait permettre une participation plus active de la diaspora. Je suis convaincu que ces Mauriciens d’ailleurs répondront positivement à l’appel. En fin de compte, j’ai beaucoup d’espoir que si les choses se passent comme elles se doivent, nous pourrons apporter un réel miracle environnemental et économique dans le pays. Tout n’est une question de travailler ensemble et concrétiser cette mission », conclut Shah Peerally.
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