Economie

Maurice résiste aux vents contraires venus d’ailleurs

Les hausses du brut et du taux d’intérêt américain, le protectionnisme de Trump, les menaces britanniques, les chamboulements dans le Global Business et la perspective d’une nouvelle crise financière sont autant de défis éclipsés par le projet de réforme électorale.

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1. Dix ans après le début de la Grande Récession, une nouvelle crise financière globale est, d'ici à 3 ans...

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Possibilité d’une nouvelle crise financière

Nos sondés sont quasiment unanimes à dire qu'une nouvelle crise financière globale est dans le domaine du possible, voire du probable, d'ici à 2021. Ils rejoignent en cela l'économiste Nouriel Roubini qu a averti qu'elle sera plus sévère que celle de 2008. S’il est vrai que « financial crises are cyclical and unavoidably so », il demeure que « excesses have been created », et « there are already signs of a property bubble in some countries ». Ainsi, « the bubble may burst with Quantitative Easing. There has been so much money sprayed, and the debt level of many countries has rose alarmingly high. The severity of any incoming financial crisis will be greater this time and so will be its duration. ». En attendant, « the US stock markets are overheating with Price-Earnings ratios at record high, higher than those that contributed to the 2008 financial crisis ».

2. Les politiques protectionnistes de l'administration Trump auront indirectement sur le commerce extérieur de Maurice des...

Effets SENSIBLES 40%
Effets MINIMES 57%
AUCUN Effet 3%

A l’abri du protectionnisme américain   

Les politiques protectionnistes de l'administration Trump (contre la Chine et l'Europe, entre autres) n’auront que des effets minimes sur les exportations mauriciennes, selon 57% des personnes interrogées. Car « Mauritius is too small a player » même si « these policies are likely to alter trading patterns as well as exchange rates, and any swings in commodity prices and exchange rates will be felt by Mauritius, but could be beneficial in some circumstances ». Avec le protectionnisme américain, « the US dollar being the world currency, it is normal that all countries would scramble for it. Limiting the supply of US dollar would make it more expensive ». Néanmoins, « our exports will continue to go down because we are not competitive ».

3. Le contentieux des Chagos rendra les relations économiques de Maurice avec la Grande Bretagne et les Etats Unis...

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Des relations difficiles avec les Anglais   

La très grande majorité des analystes pensent que les relations économiques du gouvernment mauricien avec la Grande Bretagne et les Etats Unis deviendront difficiles en raison du contentieux des Chagos. Les Anglais surtout peuvent prendre des mesures de rétorsion économique et rendre plus compliqués l'accès à leurs universités et l'exemption de visas. Le fait est que « the Chagos is a jewel in the crown in the dissemination of the American power in the world. If Diego Garcia is no longer available for the US, this will weaken their Indo-Pacific grand strategy of supposedly containing China and their like-minded friends like India ». C’est pourquoi « our relations with India and China will also play against us vis-à-vis the UK and the US ».

4. Les dernières hausses du taux directeur de la Fed affaibliront-elles la roupie durant le dernier trimestre de 2018 ?

OUI, Fortement 10%
OUI, Faiblement 67%
NON 23%

Relation directe entre la Fed et la roupie  

La Réserve fédérale américaine a relevé son taux directeur huit fois. Pour 87% des sondés, ses décisions ont une influence directe sur la roupie. Deux tiers des analystes pensent toutefois que l’impact est faible. Car « most of the Fed rate hikes have already been priced in forward rates ». Comme c’est « the euro/dollar rate that dictates the rupee pricing », on s’attend que « a high US fiscal deficit would lead to higher US rates which may strengthen the euro/dollar rate over time ». Certes, « the Bank of Mauritius will intervene », mais « any increase in US interest rates will see an inflow of capital into US markets and, de facto, a decrease of investments in emerging markets. There will be no incentive for foreigners to invest in rupees as the interest rate spread becomes thinner. »

5. Selon vous, les dernières hausses du prix international du pétrole affecteront la performance économique de Maurice...

Grandement 27%
Modérément 73%
De façon négligeable 0%

Faibles répercussions du prix du brut  

La performance de l’économie mauricienne ne sera que modérément affectée par les dernières hausses du prix international du pétrole, selon 73% des répondants. Evidemment, « it depends largely on how fuel prices will be managed by the Petroleum Pricing Committee ». Or, « there is still room to play on the levies and duties ». Mais « if the barrel goes over 100 US dollars, the country will be affected ». Quoi qu’il en soit, « there could be higher inflation » qui « va saper un pouvoir d’achat déjà affaibli ».

6. Avec ses mesures de changement dans le Global Business, le gouvernement va dans la...

BONNE direction 57%
MAUVAISE direction 43%

Bons changements dans le Global Business 

Le secteur offshore connaîtra des changements avec la mise en oeuvre des amendements à la Finance Act 2018 en janvier 2019. Pour la majorité des analystes, le gouvernement va dans la bonne direction. Il n’a pas vraiment le choix. Au contraire, déplorent 43% des sondés, « we do not know where we are going », d'autant que « there is a tendency from government officials to do whatever it takes to please international organisations without considering the impact of measures recommended by the latter on the financial services sector. Government is not listening to the local players. » On fait ressortir que « the definition of Place of Effective Management is inconsistent with the OECD definition. »

7. Pour vous, Anoop Nilamber mérite-t-il d’être nommé le CEO de MauBank ?

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La méritocratie encore bafouée 

Quelqu’un qui est sujet d’un interdit bancaire en France mérite-t-il d’être le Chief Executive Officer d’une banque, telle la MauBank, dans son pays ? Non, répondent 93% des analystes. Ayant tourné en dérision « the fit and proper questionnaire » de la Banque de Maurice, Anoop Nilamber « is going to be a yes man ». Cette « énième nomination politique » serait « un mauvais signal » qui ne ferait pas justice aux professionnels qualifiés. D’abord, « did the bank advertise for that position? ». Ensuite, « where is the equal opportunity in advertising for posts as promised? » Or, « the guy does not have the profile of a retail banker and has not had any exposure to financial technologies, which is the key success factor to change the bank ».

8. D'après vous, la réforme électorale aura sur le développement économique du pays une influence...

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Pas d’effet économique de la réforme électorale  

Sept sondés sur dix sont d'avis que la réforme électorale telle que proposée par le gouvernement n'aura aucune influence sur le développement économique du pays. Elle est, au mieux « a non-event », au pire « une farce ». Elle aura un impact défavorable sur l’économie « if the minorities feel they are being left out of the equation. There is a real fear against a reform that does not correct the imbalance in the number of representatives under the First Past The Post and that adds more power to the party leaders to nominate the best losers. Are we in a democracy or a monarchy? » Heureusement, « electoral reform is a dead duck. It will not happen under this government. »

 

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