L’archipel a décroché de nombreux prix aux récents World Travel Awards. Notre interlocuteur fait le point sur l’industrie phare de son économie.
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Comment se porte l’industrie du tourisme aux Seychelles ?
Depuis le début de l’année jusqu’à la fin de la semaine dernière, nous notons une augmentation de 21 % du nombre de touristes aux Seychelles, par rapport à la période correspondante en 2016. C’est une progression spectaculaire. Et les projections du Seychelles Tourism Board pour cette année ont été revues à la hausse.
Elles devraient se situer entre 5 % et 18% ou 20%. Par contre, pour les recettes touristiques – dépenses par visiteur – on ne note aucune progression. Le décalage est trop important. Les arrivées sont en hausse de 20 % et la dépense unitaire reste la même. Ce n’est pas normal. Il faut qu’on fasse un travail supplémentaire à ce niveau : faire dépenser le touriste dès qu’il foule le sol seychellois.
Qu’est-ce qui a contribué à ce bond dans les arrivées ?
Auparavant, on visait toujours le haut de gamme. Par la suite, on a revu notre politique qui fait désormais des Seychelles une destination plus abordable. Nous avons intégré dans notre inventaire les petits établissements dont le propriétaire et le gestionnaire sont des Seychellois. Nous avons assisté à une remontée en puissance (dans cette catégorie).
II y a plus de 400 établissements de ce type. Je pense que c’est cela qui a contribué à l’envolée dans les arrivées. Aujourd’hui, aux Seychelles, on peut trouver une chambre à 6 000 dollars la nuit pour deux personnes. Et vous pouvez également résider dans un « pensionnat » en bord de mer pour 120 euros. Nous avons toute une gamme de prix.
Cette politique est-elle une démocratisation du logement touristique ?
En ce qui concerne les revenus en devises étrangères, l’apport du tourisme dépasse les 75 %. Par rapport au produit intérieur brut, le poids oscille entre 26 % et 27 %. C’est la première industrie de notre économie. Pour 10 emplois créés dans le tourisme, 14 autres sont créés dans les autres secteurs. L’industrie touristique emploie 20 000 personnes – presque 25 % de la population. Chez nous, la politique, qui remonte à cinq ans ou six ans, est claire. Nous voulons que le Seychellois, là où il se trouve, voie le bénéfice du tourisme.
En tant que concurrente régionale, la destination mauricienne ne vient-elle pas entraver cette politique ?
Auparavant, on disait que les Seychelles représentaient une destination 5-étoiles et à Maurice, c’est le service qui était 5-étoiles. En d’autres mots, cela voulait dire qu’aux Seychelles, le service était 3-étoiles. La référence est correcte. Pour nous, le plus important est qu’avec l’initiative des Îles Vanilles, il faut qu’ensemble nous fassions venir davantage de visiteurs dans les cinq îles de l’océan Indien et qu’ils tournent (dans la zone). Nous avons la volonté et la connectivité qui permettent ce rayonnement. Le but est de travailler comme une région, celle du sud-ouest de l’océan Indien.
Dans cette vision, où placez-vous l’idée d’une compagnie régionale d’aviation ?
Il y a plusieurs années, le principe était de créer une telle entité dans laquelle chaque compagnie nationale aurait une part égale de 20 %. Cette formule, aujourd’hui, n’a plus sa raison d’être. Parce que c’est le client qui décide. Un jour, il se dit qu’il viendra aux Seychelles en premier, ensuite à Maurice avant de retourner dans son pays en passant par Madagascar.
On ne peut le forcer de changer de parcours. Le client n’aime pas cette formule. Le marketing est très difficile. Il faut qu’on soit plus démocratique avec la politique d’aviation sur la zone pour mettre cela en pratique.
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