Live News

Maurice, la face cachée de l’exploitation sexuelle

Le tourisme sexuel constitue un problème croissant à Maurice.

Maurice, au-delà de ses plages paradisiaques et de son image de destination touristique idyllique, cache une réalité sombre marquée par l'exploitation sexuelle et le trafic humain.

Sous la surface de la vie insulaire, une autre forme d'exploitation sexuelle prospère : celle des prostituées de luxe, souvent appelées call girls. Ces femmes, locales et étrangères, utilisent les réseaux sociaux pour solliciter des clients, postant des annonces explicites accompagnées de photos suggestives. Certaines n'hésitent pas à partager leur numéro de téléphone pour attirer les touristes sexuels de passage.

Publicité

Demande touristique

Le tourisme sexuel constitue un problème croissant à Maurice. Les touristes, attirés par la perspective de rencontres sexuelles discrètes et excitantes, trouvent facilement des contacts via les annonces en ligne. Cette dynamique alimente un cycle où la demande entraîne une offre continue, exacerbant ainsi l'exploitation sexuelle. 

Le problème de la traite humaine à Maurice s'étend au-delà des call girls locales. Des femmes malgaches, biélorusses, russes et ukrainiennes sont recrutées sous de faux prétextes et exploitées sexuellement dans des hôtels, des maisons d'hôtes et des salons de massage.

Maurice est confronté à un problème croissant de traite humaine et d'exploitation sexuelle, avec des réseaux de prostitution opérant dans des régions telles que Flic-en-Flac, Grand-Baie, entre autres.  

Le suspect, Thierry Mathieu Christophe Petermann, recherché par la police mauricienne pour Human Trafficking, fait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis janvier 2022. Son nom est également sur le Red Notice d’Interpol international.

Pertermann se fait parler à nouveau de lui le 5 mai 2024, à Flic-en-Flac. Un réseau de prostitution de luxe, exploite des femmes venues de l'Europe de l'Est, sous sa direction. Il orchestre ce réseau depuis l'étranger. Une Belarusse, vendue à Rs 10 000 l'heure, a témoigné de son exploitation dès son arrivée à Maurice. Les policiers ont observé que des femmes d'Europe de l'Est montaient dans des voitures de luxe avant de partir pour leurs rencontres. Trois membres du réseau ont été arrêtés lors de cette opération. 

Le modus operandi des trafiquants

Les réseaux de prostitution opèrent de manière sophistiquée, utilisant des recruteurs locaux et internationaux pour attirer les victimes. Ces recruteurs séduisent les jeunes femmes avec des offres d'emploi alléchantes dans le secteur du tourisme et des services. Une fois à Maurice, les victimes se retrouvent sans-papiers et sous la menace constante de violence, ce qui les empêche de fuir ou de chercher de l'aide.

Des témoignages poignants de victimes révèlent les horreurs de l'exploitation sexuelle à Maurice. Une jeune femme malgache raconte : « Ils m'ont promis un travail de serveuse, mais à mon arrivée, ils m'ont pris mon passeport et m'ont forcée à me prostituer. J'étais piégée, sans aucun moyen de m'échapper. » 

Flic-en-Flac, un épicentre de l'exploitation sexuelle

Flic-en-Flac, une station balnéaire populaire, est devenu un épicentre de l'exploitation sexuelle. Les proxénètes et les réseaux de prostitution y opèrent en toute discrétion, profitant du flux constant de touristes pour dissimuler leurs activités illégales. 

Pour rappel, en février 2024, une opération policière à l'île Maurice a conduit à l'arrestation de 16 individus impliqués dans un réseau de prostitution opérant discrètement à Flic-en-Flac. Le bungalow de luxe, appartenant à un ancien ministre, servait de quartier général pour cette activité lucrative exploitant des femmes malgaches.

Traite des personnes

Selon le rapport sur la traite des personnes à Maurice, 35 820 migrants travaillent à Maurice. Ils sont issus principalement du Bangladesh, de l'Inde, de Madagascar, du Sri Lanka et du Népal. 

Au cours des dernières années, les trafiquants exploitent des victimes locales et étrangères à Maurice. Des chauffeurs de taxi, parfois impliqués dans des réseaux de prostitution, transportent sciemment les protagonistes. Les trafiquants exploitent également des enfants à Rodrigues. Les membres de milieux défavorisés et les personnes LGBTQI+, sont vulnérables à la traite sexuelle, surtout dans les zones urbaines telles que Port-Louis, Rose-Hill et Quatre-Bornes.

Par ailleurs, les trafiquants exploitent de plus en plus des enfants mauriciens et les migrants étrangers pour transporter des drogues. Des rapports antérieurs indiquent que des réseaux criminels en Russie et au Kazakhstan recrutent des femmes biélorusses, russes et ukrainiennes via des agences matrimoniales pour ensuite les exploiter sexuellement à Maurice.

Le lundi 24 juin 2024, Charlie Robin Ralaiarisoa, âgé de 34 ans et résident de l'Avenue Ollier à Quatre-Bornes, a rapporté un cas troublant de trafic d'enfants au poste de police de Camp Levieux. Originaire de Madagascar, il est arrivé à Maurice le 12 mars 2024 avec sa concubine, Mme Tsiry Nantenaina Rakotonirina, et ses deux enfants âgés de 15 ans et 12 ans, pour une durée de deux semaines. Ils devaient quitter l'île le 26 mars 2024. Mais la police a arrêté le couple pour séjour illégal et pour avoir fait travailler les deux enfants mineurs.

Réponses gouvernementales et défis

Bien que le gouvernement mauricien ait pris des mesures pour lutter contre la traite des personnes, les efforts restent insuffisants face à l'ampleur du problème. La mise en place d'une unité spécialisée dans la police et l'amendement des lois anti-traite montrent une volonté de changement, mais les défis persistent. Les services de protection pour les victimes adultes sont limités, et les poursuites contre les trafiquants sont rares. Les enquêteurs parlent de « sophisticated crime », comme dans le cas de Thierry Petermann qui continue à gérer de l’étranger sa propriété Résidence La Plage à Flic-en-Flac.

ll revient qu’une lettre, en date du 14 février 2023, a été adressée au directeur de l’Icac, dans laquelle Thierry Petermann et d’autres hommes d’affaires sont cités comme des prête-noms. Le dénonciateur allègue que ces derniers, qui sont actuellement à Dubaï, effectuent des transactions de blanchiment d’argent depuis là-bas et ont un lien avec Franklin. 
 

  • LDMG

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !