« Maurice et les Seychelles connaissent les taux de consommation d'héroïne par habitant les plus élevés au monde. » Ce constat est dressé par l’Eastern and Southern Africa Commission on Drugs (ESACD). Celle-ci tiendra les 10 et 11 août sa prochaine réunion à l’hôtel Victoria à Maurice. Elle sera ouverte par le Premier ministre Pravind Jugnauth. Il s’agit notamment de dégager une stratégie de lutte efficace contre le fléau de la drogue dans les pays de la région.
Cette commission, présidée par l'ancien président sud-africain Kgalema Motlanthe, est un groupe de lobbying indépendant qui prône la réforme des politiques en matière de drogue et le renforcement des capacités de lutte en Afrique orientale et australe. Ses autres commissaires sont l’ancien président de la République de Maurice Cassam Uteem, Joaquim Chissano, ex-président du Mozambique, James Michel, ancien président des Seychelles, l’épidémiologiste sud-africaine Quarraisha Abdool Karim et Willy Mutunga, ancien chef juge de la Cour suprême du Kenya.
L’ESACD constate que « la région est confrontée à des défis graves et multiformes liés à la distribution et à la consommation de drogues illégales. Elle est devenue un couloir de transit et de destination établi pour les flux de drogues intercontinentaux à grande échelle. Il est également largement reconnu que les réponses stratégiques et politiques actuelles en matière de lutte contre le trafic et la consommation de drogues dans la région n'atteignent pas leurs objectifs et doivent être systématiquement revues ».
La commission estime que « les canaux de trafic maritime d'opiacés de longue date de l'Afghanistan vers les côtes orientales et australes de l'Afrique sont reconnus comme un défi important pour la région, avec des expéditions de drogues destinées aux marchés de consommation européens et américains. Des substances synthétiques illicites telles que la méthamphétamine accompagnent les envois d'héroïne le long de cette route maritime. Depuis les années 1990, les ports maritimes d'Afrique du Sud et du Mozambique sont également devenus des plaques tournantes du réseau mondial d'approvisionnement en cocaïne produite en Amérique du Sud ».
La conséquence est que de nombreux pays de la région ont constaté une augmentation significative de la consommation de drogues au niveau national. « L'Afrique du Sud, le Mozambique, Maurice, la Tanzanie et le Kenya sont les premiers classés parmi les pays de la région selon l'indice ENACT Africa au niveau du crime organisé pour leurs marchés de l'héroïne. Les niveaux élevés de consommation de drogues dans les États insulaires de l'océan Indien sont également préoccupants ».
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