Maureen Manick, une Mauricienne de 33 ans, travaille comme professeur de danse à Shanghai depuis cinq ans. Sans qu’elle ne puisse l’expliquer, elle a bâti sa vie autour de sa passion pour la danse. Parcours.
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« J’ai toujours baigné dans la musique. Mon père jouait à la maison et moi je dansais »
« La danse est le langage caché de l’âme », dit Martha Graham. Maureen Manick parle cette langue de toute son âme. De résidences Père Laval à Shanghai, elle a porté sa passion dans ses valises. Celles-ci étaient remplies de rêves lorsqu’elle les a posées en Chine, il y a cinq ans.
À 33 ans, cette danseuse vit de sa passion et la conjugue au quotidien. La danse a toujours rythmé sa vie. « J’ai toujours baigné dans la musique. Mon père jouait à la maison et moi je dansais », raconte-t-elle. « Alors que je n’avais que 5 ans, dès que j’entendais de la musique, je me mettais à danser. Lors des fêtes, j’étais souvent la seule qui dansait ».
Impossible d’expliquer d’où lui vient cette passion, mais la danse coulait dans ses veines. À 9 ans, ses parents l’inscrivirent aux classes de danse de Mario Vincent. « J’ai fait de la danse moderne pendant un an et j’ai participé à mon tout premier spectacle », confie-t-elle.
La danse a toujours été son seul rempart. Adolescente, elle était au-devant de la scène lors des événements de son collège. Après ses études tertiaires, alors qu’elle travaillait en journée, le soir, elle enfilait ses costumes de danseuse et accompagnait le Dance Event Group dans les hôtels de l’île.
« C’est Kelly Agathe qui dirigeait les spectacles du groupe. On pratiquait des danses africaines principalement », raconte-t-elle. Elle confie d’ailleurs qu’outre sa passion, ce deuxième job lui permettait de joindre les deux bouts. Elle poursuit son parcours dans la danse pendant trois ans.
« Cela m’a permis de me développer dans différents types de danse. J’ai également dansé avec le groupe Xzibit. » La jeune femme raconte avoir fait un passage en 2007 dans l’émission Dance Fever. « On nous appelait les Dance fever girls. »
En Chine par amour
Quelques années passent jusqu’au jour où Maureen débarque en Chine. « Je me suis retrouvée en Chine par amour. J’ai tout plaqué pour suivre la personne que j’aimais. » Elle s’envole pour Shanghai avec sa petite fille qui avait 9 ans.
« Danser, c’est ce que je savais faire de mieux. À mon arrivée là-bas, je me suis inscrite comme professeur de danse africaine au studio Soul Dancing. Ce n’était pas très commun là-bas et je voulais me démarquer. Les Chinois aiment les danses africaines, mais ils ont du mal à trouver le rythme et se découragent vite », explique-t-elle.
Elle s’est très vite fait connaître dans le secteur et a reçu d’autres propositions d’écoles et de studios de danse. Elle raconte s’être même essayée à la Zumba.
Elle se retrouve à un tournant de sa vie quand seule la création pourrait lui permettre de se réinventer. Elle décide alors de créer son propre style de danse, qui marie, le fun, le fitness et la danse. C’est ainsi que Fun & Fitness Dance, qui combine le séga, la danse africaine et la danse bollywoodienne, voit le jour.
C’est une combinaison qui a tout de suite plu aux Chinois. Depuis, elle travaille à son propre compte et sillonne les studios et écoles de danse, où elle enseigne le Fun & Fitness. « J’ai eu un très bon feedback de mes élèves », raconte-t-elle. Elle donne également des cours de danse à une dizaine de mères tous les matins.
Avec des danseurs professionnels internationaux, elle crée un groupe de danse africaine nommée Kubatana. « Le groupe, qui se spécialise dans la danse africaine, se compose de danseuses brésiliennes, de percussionnistes africains et brésiliens. Avec le groupe, nous participons régulièrement à des festivals. »
Maureen danse aussi avec le groupe de musiciens mauriciens Noukila, basé en Chine, ce qui lui offre l’opportunité de participer à des événements et des festivals. « Nous allons d’ailleurs très bientôt à un festival en Mongolie. »
Ses journées sont remplies et son parcours riche en découvertes et en rencontres. « Je vis à cent à l’heure, mais j’aime ce que je fais », dit-elle. Pendant son temps libre, elle confectionne ses costumes. « J’achète des tenues simples, que je customise. »
Malgré un emploi du temps chargé, la jeune femme se fait un devoir d’être présente pour sa fille de 14 ans. « Elle maîtrise parfaitement la langue, c’est d’ailleurs elle qui fait très souvent l’interprète ». C’est avec conviction qu’elle projette d’ouvrir sa propre école de danse à Shanghai.
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