Matricide : Abdool Shameer Daran fixé sur son sort le 14 mars 2018

Il est accusé d’avoir mortellement frappé sa mère le 4 septembre 2015. À l’origine de cette agression, une cigarette. Sa sentence sera prononcée le 14 mars 2018 en cour intermédiaire.

Abdool Shameer Daran, un chauffeur de 42 ans, est poursuivi pour coups et blessures ayant causé mort d’homme sans intention de tuer. Il lui est reproché d’avoir infligé des coups à sa mère, Bibi Asmeen Panchoo Pully, 58 ans, entraînant sa mort. Le Dr Maxwell Monvoisin, médecin légiste, a attribué la cause du décès à une « asphyxie par aspiration de son sang ».

« J’ai perdu ma mère. Aujourd’hui, je suis une personne malade et je dois suivre un traitement psychiatrique. Je demande à la cour de me pardonner. Je le regrette profondément. C’était un accident. Depuis ce jour, je n’arrête pas de penser à ma mère », a témoigné Abdool Shameer Daran, le 27 février 2018, lors de son procès présidé par la magistrate Nadjiyya Dauhoo.

Coups mortels

Le drame a eu lieu le 4 septembre 2015, route Royale, à Caroline, Bel-Air/Rivière-Sèche. Le quadragénaire, qui a plaidé coupable, est défendu par Me Yoganand Ramtohul. La poursuite est représentée par Me Pravin Harrah, Principal State Counsel.

À l’appel du procès, le 27 février, l’inspecteur Greedharry a produit et lu les dépositions du quadragénaire. Ce dernier a avoué l’agression mortelle de sa mère et est revenu sur les faits. Il raconte que ce jour-là, il s’est réveillé à 6 heures du matin. Il est descendu voir sa mère qui gère un snack familial et lui a demandé des cigarettes. Cette dernière a refusé, en lui reprochant le fait qu’il ne travaille pas.

Abdool Shameer Daran a indiqué que sa mère a commencé à l’insulter et à lui faire des reproches avant de lui demander de quitter les lieux. Sa mère lui aurait alors lancé une cigarette au visage. Celle-ci est tombée au sol, ce qui n’a pas plu à Abdool Shameer Daran. Furieux, le fils s’est dirigé vers elle et lui a infligé une gifle. Puis, les coups se sont enchaînés. La quinquagénaire s’est affalée au sol. « J’ai constaté qu’elle saignait du nez. Je suis venu à son chevet. Elle regardait le plafond et avait du mal à respirer », relate le fils. Puis la quinquagénaire a perdu connaissance. À l’hôpital de Flacq on n’a pu que constater son décès.

État de santé

En cour, Abdool Shameer Daran maintient qu’il regrette son geste. «  Mo bien sagrin saki finn arive. Mo espere ki la cour pou pardonn mwa. Ti enn aksidan sa », précise-t-il du box des accusés. Son avocat, Me Yoganand Ramtohul, a demandé à la cour de considérer son état de santé ainsi que le fait que son client a plaidé coupable et qu’il a maintenu en cour qu’il regrettait son acte, avant de prononcer la sentence. « Mon client vit des moments difficiles depuis ce drame, vu qu’il a perdu une personne proche. De plus, il a déjà passé 887 jours en détention préventive. » Le 14 mars 2018, la magistrate Nadjiyya Dauhoo fera connaître son verdict.