Marwan Dawood, directeur commercial : «Légaliser le cannabis n’est pas la solution»

Pour Marwan Dawood, ce ne sont pas uniquement les jeunes qui succombent à la tentation des drogues de synthèse, mais également les personnes plus âgées. Le coût modique et la facilité d’accès demeurent les principaux facteurs explicatifs de ce phénomène.

« Cette disponibilité s’explique notamment par le fait que certaines molécules utilisées dans l’élaboration de ces substances ne figurent pas dans le Dangerous Drugs Act, rendant ainsi leur contrôle particulièrement complexe. Ces composants se vendent librement et sans restriction », observe-t-il. Cependant, il est catégorique : « Prétendre que les jeunes se tournent vers les drogues par manque de distractions constitue une simplification abusive et totalement erronée ! »

Le Quatrebornais considère que la légalisation du cannabis comme stratégie de lutte contre les drogues de synthèse ne représente pas une solution véritablement efficace. Au contraire, elle pourrait même produire des effets diamétralement opposés aux objectifs de ses partisans, prévient-il.

« Ce sont essentiellement des militants pro-cannabis qui préconisent sa légalisation pour endiguer la consommation des drogues synthétiques. Il est impératif de mettre un terme à cette campagne, et s’ils sont réellement sérieux, qu’ils orientent plutôt le débat vers les implications économiques et touristiques d’une telle légalisation. Voilà ce qui constituerait une argumentation pertinente, plutôt que d’instrumentaliser la problématique des drogues synthétiques comme prétexte pour promouvoir la légalisation du cannabis ! »

Le cannabis, malgré ses propriétés thérapeutiques reconnues et sa toxicité limitée, pourrait paradoxalement contribuer à l’intensification du trafic de drogues dures, ajoute le directeur commercial. « Les risques ? Ma principale appréhension concerne surtout le fait que les réseaux criminels liés au trafic de stupéfiants conservent toujours une longueur d’avance. L’introduction du cannabis pourrait – j’insiste sur le conditionnel – contraindre ces organisations à développer des substances encore plus addictives et aux conséquences plus désastreuses. » D’où l’importance cruciale d’établir un cadre juridique approprié et parfaitement transparent.

Quid des avantages ? « Nous aurons une population ‘stone’ plutôt que des ‘zombies’ errant dans nos rues ! »